L'un près de l'autre ils étaient là,
Tous deux assis, comme endormis
Au bord de la banquette en bois
Dans la salle d'attente
Et quand le train est arrivé,
Tous deux, ils se sont regardés
Et sans un mot se sont levés,
Dans la salle d'attente,
Et dans leur tête, ça glissait:
Présent, passé, manège…
Les souvenirs devenaient présents.
Le présent devenait souvenir…
Et leurs paroles, en cortège,
Hésitaient, se troublaient, s'envolaient.
Quand, dans le train, il est monté,
C'est elle qui s'en est aperçu
Et en courant est revenue
Dans la salle d'attente
Mais le train avait disparu…
Vous n' trouvez pas que c'est idiot,
Une femme qui marche dans la rue
Avec une musette et un calot?
C't' idiot!…
C't' idiot!…
…C't' idiot!
Si si si
Paroles: Marcel Achard. Musique: Marguerite Monnot 1951
note: duo: Edith Piaf amp; Eddie Constantine # de l'opérette " La P'tite Lily "
Mademoiselle, mon amour
Est aussi sage que le jour
De ma première communion.
Mademoiselle, mon bonheur
Est étrange comme une fleur
Dont on ne saurait pas le nom.
Mademoiselle, mon avenir
Est tendre comme un souvenir,
Aussi joli qu'une chanson.
Elle peut pas être aussi bien qu' tout ça!
Si, si, si, si!…
'y faut s'y connaître, tu n' t'y connais pas!
Si, si, si, si!…
Une fille aussi belle n'est pas sage aussi!
Si, si, si, si!…
Elles sont pas fidèles, les filles d'ici…
Si, si, si, si!…
A ta place, je m' ferais du souci
Car elle te tient à sa merci!
Mademoiselle, mon avenir
Est tendre comme un souvenir,
Un gant qu'a gardé son parfum.
Mademoiselle, mon bonheur
Est aussi rare qu'un trotteur
Qu'on touche à quarante contre un.
Mademoiselle, mon amour
Est aussi simple que le jour,
Le jour où deux ne font plus qu'un.
Elle peut pas être aussi bien qu' tout ça!
Si, si, si, si!…
'y faut s'y connaître, tu n' t'y connais pas!
Si, si, si, si!…
Une fille aussi belle n'est pas sage aussi!
Si, si, si, si!…
Elles sont pas fidèles, les filles d'ici…
Si, si, si, si!…
Tu m'embêtes! J'ai assez ri!
Sois heureux avec ta souris!…
Si tu partais
Paroles et Musique: Michel Emer 1947
Notre bonheur est merveilleux.
Notre amour fait plaisir à Dieu.
Il est plus pur, il est plus clair
Que l'eau limpide des rivières.
Mon cœur étouff' quand tu es là.
Ne touche pas à tout cela!
{
Si un jour,
Tu brisais notre amour,
Si un jour,
Tu partais pour toujours,
Tout sombrerait dans la nuit.
Les oiseaux, dans leurs nids,
Ne chanteraient plus
Leurs chants éperdus.
Si un jour,
Tu brisais notre amour,
Si un jour,
Tu partais sans retour,
Les fleurs perdraient leur parfum
Et ce serait la fin de toute joie.
Reste avec moi.
Crois-moi, c'est vrai:
J'en mourrais si tu partais.
Tes yeux pour moi sont bien plus beaux
Qu'un rayon de lune dans l'eau.
Lorsque tu pars quelques instants,
C'est comme la neige au printemps.
Tu reviens, tu me tends les bras.
Ne touche pas à tout cela!
{Refrain}
Simple comme bonjour
Paroles: Roméo Carlès. Musique: Louiguy 1936
C'est une histoire si banale,
Vraiment si peu originale.
Je ne sais pas pourquoi, en vérité,
On me la fait toujours répéter.
Ell's ont été plus qu'une copine.
C'était pour moi presqu'une frangine
Mais l'aventure tient en quelques mots concis
Et l'on peut la résumer ainsi.
La blonde et la brune
S'entendaient depuis toujours.
L'amour en prit une.
Tout ça est simple comme bonjour…
Car un beau jour, il est venu un gars
Dont les grands yeux étaient pleins de tendresse
Mais elle était bien plus belle que moi
Et c'est la blonde qui fut sa maîtresse.
C'est une histoire si banale.
Elle n'est guère originale.
A travers un voile de pleurs dans les yeux,
Je les ai vus partir tous les deux.
Chacun disait qu'elle était belle.
Ces mots, comme une ritournelle,
Dansaient dans ma tête
Et y dansent depuis,
Sans prévenir, les jours et les nuits.
La blonde et la brune,
Jadis, riaient de l'amour.
L'amour en prit une.
Tout ça est simple comme bonjour.
Le gars parti, la fille avec lui,
Je suis restée avec pour seul ami
Ma lourde peine et, chaque jour, l'ennui
Emplit mon cœur et plane sur ma vie.
Mon Dieu, que l'histoire est banale
Et qu'elle est peu originale!
Ça finirait là qu'on en parlerait plus
Mais le hasard ne l'a pas voulu.
Chacun disait qu'elle était belle.
Ah, l'obsédante ritournelle!
Alors, quand j'l'ai vue,
Toute seule au fond du bois…
Mais tout ça ne regarde que moi.
La blonde et la brune
Sont séparées pour toujours.
Il n'en reste qu'une.
Tout ça est simple comme bonjour.
Soeur Anne
Paroles et Musique: Michel Emer 1953
Sœur Anne, ne vois-tu rien venir?
Je vois des soldats couverts d'armes,
Tout prêts à mourir et à tuer.
Partout, je ne vois que des larmes.
Le monde semble s'y habituer.
Je vois, plus violente que la peste,
La haine couvrir l'horizon.
Les hommes se déchirent, se détestent.
Frontières, mitrailleuses, prisons,
L'amour, qui n'a plus rien à faire,
Viens de nous quitter à son tour.
Sur terre, il était solitaire.
L'amour a besoin de l'amour.