Sœur Anne, ne vois-tu rien venir?
Je vois des enfants sans leur leur mère.
Je vois des parents sans enfants
Et des paysans sans leurs terres.
Je vois des terres sans paysans.
Je vois des grandes maisons vides
Et de grands vides dans les maisons,
Des gens au visage livide
Qui marchent sans chanter de chansons,
Des hommes qui essaient de sourire,
Des femmes au regard si peureux,
Des vieux qui ne savent plus rire,
Des jeunes qui sont déjà vieux.
Sœur Anne, ne vois-tu rien venir?
Je vois une grande lumière
Qui semble venir de très loin.
Je vois un enfant et sa mère.
Mon Dieu, qu'ils sont loin, qu'ils sont loin…
Voici qu'ils s'approchent de la terre.
L'enfant a grandi, je le vois.
Il vient partager nos misères.
Déjà, il apporte sa croix.
Bientôt, sa divine colère,
Chassera le démon pour toujours.
Bientôt reviendra sur la terre
La vie, la pitié et l'amour.
Sœur Anne, quand va-t-il revenir?…
Soudain une vallée
Paroles: Jean Dréjac. Musique: B.Jones, C.Meyer 1956
Vous avez parcouru le monde.
Vous croyiez n'avoir rien trouvé
Et soudain, une vallée
S'offre à vous pour la paix profonde.
Vous aviez dépensé vos rêves
Au hasard des bonheurs volés
Et soudain, une vallée
Où la voix d'un ami s'élève.
Marchant sous un nuage,
Perdus dans votre nuit,
Tout seuls au cœur de l'orage,
Balayés par la pluie,
Vous trainiez des regrets immenses,
Des envies, des remords voilés
Et soudain, une vallée
Vous apprend que la vie commence.
Le ciel tout grand s'éclaire
D'amour et de bonté,
Soleil pour la vie entière
Et pour l'éternité.
Vous rêviez d'un bonheur immense
Sans espoir de jamais trouver
Et soudain, une vallée
Où l'espoir et l'amour commencent.
…Et soudain une vallée
Où l'espoir et l'amour sont nés…
Sous le ciel de Paris
Paroles: Jean Dréjac. Musique: Hubert Giraud 1951
autres interprètes: Edith Piaf (1954)
note: du film " La Seine coule à Paris"
Sous le ciel de Paris
S'envole une chanson
Hum Hum
Elle est née d'aujourd'hui
Dans le cœur d'un garçon
Sous le ciel de Paris
Marchent des amoureux
Hum Hum
Leur bonheur se construit
Sur un air fait pour eux
Sous le pont de Bercy
Un philosophe assis
Deux musiciens quelques badauds
Puis les gens par milliers
Sous le ciel de Paris
Jusqu'au soir vont chanter
Hum Hum
L'hymne d'un peuple épris
De sa vieille cité
Près de Notre Dame
Parfois couve un drame
Oui mais à Paname
Tout peut s'arranger
Quelques rayons
Du ciel d'été
L'accordéon
D'un marinier
L'espoir fleurit
Au ciel de Paris
Sous le ciel de Paris
Coule un fleuve joyeux
Hum Hum
Il endort dans la nuit
Les clochards et les gueux
Sous le ciel de Paris
Les oiseaux du Bon Dieu
Hum Hum
Viennent du monde entier
Pour bavarder entre eux
Et le ciel de Paris
A son secret pour lui
Depuis vingt siècles il est épris
De notre Ile Saint Louis
Quand elle lui sourit
Il met son habit bleu
Hum Hum
Quand il pleut sur Paris
C'est qu'il est malheureux
Quand il est trop jaloux
De ses millions d'amants
Hum Hum
Il fait gronder sur nous
Son tonnerr' éclatant
Mais le ciel de Paris
N'est pas longtemps cruel
Hum Hum
Pour se fair' pardonner
Il offre un arc en ciel
Sur une colline
Je voudrais être sur une colline
Où l'on respire un air miraculeux
Où le vent tiède, en passant, vous câline
Où l'horizon se confond dans le bleu
Ici tout est fumée
Tout est gris, tout est maisons
Et les douleurs passées
Stagnent toutes en ma prison
Chaque pierre raconte une histoire
Une histoire triste à mourir
Et de tout petits drames sans gloire
Où l'on pleure des souvenirs
Je voudrais être sur une colline
Où l'on respire un air miraculeux
Où le vent tiède, en passant, vous câline
Où l'horizon se confond dans le bleu
J'inscris des chiffres tristes
Sur un grand registre blanc
Et dans ce décor triste
Il y en a qui sont contents
Mais mon coeur y connait le martyre
J'ai besoin d'espace aéré
Et le bruit des machines à écrire
Me tourmente jusqu'à pleurer
Je voudrais être près d'une rivière
Où le soleil fait des reflets tremblants
Sur l'herbe verte au bord d'une clairière
Tandis qu'au ciel passent des flocons blancs
Je sais que l'on peut vivre
Loin des villes, loin des rues
J'ai lu dans bien des livres
Ce que je n'ai pas connu
Je voudrais qu'une fièvre m'emporte
Et m'emmène pour quelque temps
Et parfois je voudrais être morte
Enterrée, au milieu des champs
Je voudrais être sur une colline
Ame sans corps dans l'air miraculeux
Flottant au gré de la brise câline
Vers l'horizon qui se fond dans le bleu
T'es beau, tu sais
Paroles: Henri Contet. Musique: Georges Moustaki 1959
T'es beau, tu sais
Et ça s'entend lorsque tu passes.
T'es beau, c'est vrai.
J'en suis plus belle quand tu m'embrasses.
Je te dessine du bout du doigt:
Ton front, tes yeux, tes yeux, ta bouche.
Comment veux-tu dessiner ça?
La main me tremble quand j'y touche…
T'es beau, mon grand,
Et moi, vois-tu, je suis si petite.
T'es beau tout le temps
Que ça me grandit quand j'en profite.