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Tu étais mon seul ami, mon camarade Tous les deux nous avons fait les barricades Les maquis, les commandos, les embuscades Mon camarade.

Caroline

Dans le tumulte infernal D'un gigantesque bal De 14 juillet Ton cœur fit à sa façon Une révolution Mais seul ton corps dansait La carmagnole Tu acceptais ton destin Mais gardais néanmoins Malgré tes airs frivoles Ton cœur pour l'homme de ta vie Caroline chérie
Dans l'immense tourbillon Quand l'enfer des passions Enflammait les esprits Toi tout simplement armée De ta seule beauté Tu as su à tout prix Garder ta tête En faisant des concessions Car l'âme a ses raisons Que la raison rejette L'amour vaut bien quelques folies Caroline chérie
Tu vivais de la folle moisson Des doux printemps de ta vie Et quand tu criais non Tout en toi semblait dire oui À l'amour comme à l'amour Tu as suivi le cours Tracé par ton destin Et ta jeunesse en péril Suspendue à un fil N'appartenait à rien, ni à personne Mais rêvait à l'homme Qui allume de ses nuits Qui vous révolutionne T'apportant la joie par ce cri Caroline chérie

Ce jour tant attendu

Ce jour tant attendu S'était levé pour nous Tu étais étendue Moi j'étais comme un fou Deux cœurs battaient en toi Au rythme de mon cœur Et y avait tant de joie Dans tes cris de douleur Notre amour prenait corps Par ton corps torturé Et rien n'était plus fort Que l'instant qu'on vivait Ce dont nous avions peur Nous unissait bien plus Que le plus grand bonheur Ce jour tant attendu
Ce jour tant attendu S'était levé enfin J'étais comme perdu Mais je ne pouvais rien Rien pour toi qui souffrais Luttais contre le temps Rien pour toi qui criais Tout en te débattant
Tes yeux cherchaient mes yeux Qui regardaient les tiens Et tes ongles furieux Se plantaient dans mes mains Annonçant le bonheur Pour deux êtres éperdus Naissant dans la douleur Ce jour tant attendu Et ton corps déchiré Soudain s'est apaisé En mettant au grand jour Le fruit de notre amour

Ce métier

1997 "Plus bleu"

De galères en galas A Paris, en province De scènes d'Opéra En spectacles de rue De fabuleux contrats En cachets plus que minces Pour nous, quoi qu'il en soit, Le rêve continue
Ce métier, c'est le pire et c'est le meilleur On a beau s'en défendre, il nous tient et nous hante Que l'on soit comédien, danseur ou que l'on chante Ce métier, il fait mal comme il fait rêver Et du "Temps des cerises" à "Etre ou ne pas être" Que l'on soit débutant ou déjà passé maître Au plus haut de l'affiche ou à peine cité
Il est notre patrie et notre champ d'honneur Du vieux conservatoire ou enfant de la balle Notre seul horizon est au fond d'une salle Notre soleil jamais qu'un coup de projecteur
Ce métier qui tient tous nos sens en éveil D'échecs retentissants en triomphales routes Qui nous gonfle d'orgueil ou nous détruit de doutes Ce métier est le seul jardin de nos merveilles De nuits de dépression Après que la critique
A tort ou à raison Nous traîne dans la boue De moments d'émotion En instants de panique On entre en religion A l'heure où tout se joue
Ce métier de crève-faim, de va-nu-pieds Que ce soit à l'écran, sur scène ou bien en piste Il faut, pour le tenter, être un rien utopiste Car il fait peu d'élus pour beaucoup d'appelés
Ce métier qui peut nous abolir parfois Commandeur de Paris ou Sir en Angleterre Les Sept d'or, les César, les triomphes ou Molière C'est toujours le public, au fond, qui les octroie
Fiers sous les quolibets, humbles sous les bravos Faussement protégés par le mot de Cambronne Émouvants, hilarants, en forme ou bien aphones Mais déchirés de trac au lever de rideau
Ce métier n'est pas facile à assumer Bâti sur le succès, il rend tout vulnérable Mais bien que sans mémoire et bien qu'impitoyable Il reste le plus beau car c'est notre métier
Il reste le plus beau, car c'est notre métier

Ce monde t'attend

Ton esprit troublé virevolte Entre le doute et la révolte Que sera demain ta récolte De printemps? Ne sachant pas ce que tu sèmes T'as peur de tout et de toi-même Mais n'en fais pas tout un problème Viens ce monde t'attend
Quand ton corps prendra la parole Ta couche sera d'herbes folles Ton ciel de lit une coupole Hors du temps Où sous un ciel bleu sans nuage J'effeuillerai d'une main sage Tous les pétales de ton âge Viens ce monde t'attend
Toutes les joies te sont promises Mais quitte ta mine indécise Avant que les années ne brisent Tes élans Ferme les yeux sous des caresses Pour mieux goûter jusqu'à l'ivresse Le vin clairet de la jeunesse Viens ce monde t'attend
Quand l'amour piétine à ta porte Ivre de joie de toutes sortes Ouvre ton cœur pour qu'il t'emporte Triomphant Vers l'inconnu, vers mille choses D'un univers qui se propose A ta jeunesse à peine éclose Viens ce monde t'attend

Ce n'est pas une vie

Paroles et Musique: Charles Aznavour 1982 "Une première danse"

Ce n'est pas une vie De passer tout son temps Dans les bains de vapeur Chez les masseurs sauvages En craignant sans répit Qu'un fil de cheveux blanc Trahisse à tout moment La teinture et ton âge