Cœur dessus, cœur dessous
Paroles: Charles Aznavour. Musique: Louiguy 1972
Emporte-moi au fil du temps
Ton cœur dessus, mon cœur dessous
Réveille en moi des cris d'enfants
Ton cœur dessus, mon cœur dessous
Que ta tendresse sourde en moi
Comme un ruisseau qui veut jaillir
Que ton amour m'ouvre la voie
Même s'il doit un jour mourir
J'aurai connu des jours heureux
Ton coeur dessus, mon coeur dessous
Emporte-moi, c'est merveilleux
Ton cœur dessus, mon cœur dessous
Apporte-moi ce bonheur qui me grise
Pour changer ma vie
Forger ma vie
Combler ma vie
Dis-moi les mots que je veux que tu dises
Pour trembler de joie
Toi seule peut me donner
Un peu d'éternité
Enlace-moi, je veux rêver
En fermant les yeux
Emporte-moi, c'est merveilleux
Ton cœur dessus, mon cœur dessous
Comme des étrangers
Paroles et Musique: Charles Aznavour 1960 "Je m'voyais déjà"
Un peu par lâcheté, un peu par lassitude
Sur la terre brûlée de tous nos jours heureux
Un peu par vanité, un peu par habitude
De peur de rester seuls, nous vivons tous les deux
Comme des inconnus qui n'ont rien à se dire
Comme des gens pressés qui se voient par hasard,
Échangeant quelques mots dans un pâle sourire
Avec rien dans le cœur et rien dans le regard
{
Il ne nous reste rien que regrets et remords,
Rien qu'un amour déjà mort
Nous ne sommes, quoi qu'on fasse,
Que deux êtres face à face
Qui vivent comme des étrangers
Mais qu'est-il advenu du couple qui s'aimait?
Nous ne le saurons jamais
Car nous restons côte à côte
En nous rejetant les fautes
Et vivons comme des étrangers
Peut-être par pudeur, peut-être par faiblesse,
Nous n'abordons jamais ce problème important
Et ridiculement figés par la détresse,
Espérant l'impossible, nous tuons le temps
Le temps qui sûrement nous dévore et ravage
Ce rien de pureté contenu dans nos cœurs
Et nous sommes deux fous qui, croyant être sages,
Se gorgent d'un passé qui lentement se meurt
{au Refrain}
Comme des roses
Paroles et Musique: Charles Aznavour 1971 "Idiote, je t'aime"
Tout est venu si vite
Tout a été si grand, si beau, si fort, petite
Ma vie s'est embrasée d'une joie insolite
La joie simple de se comprendre
A travers des gestes et des mots tendres
Tout nous a pris en flammes
Illuminant nos yeux, nos coeurs, nos corps, nos âmes
En peu de jours, tu es devenue femme
En peu de temps, tu as changé mon existence
En insufflant en moi de ton adolescence
Plus rien ne m'est hostile
Moi qui n'étais sans toi qu'une forme immobile
Je coule dans tes bras comme des eaux faciles,
Dociles, des eaux tranquilles
Tout me semble limpide
J'étais cerné d'ennui, de lois, de vide
Le bonheur est venu pour me servir de guide
Me tirer d'un passé qui sombre
Et m'encourager à sortir de l'ombre
Tout est fait d'harmonie
Notre ciel est plus haut, plus clair, plus pur, ma mie
Moi qui ne savais plus que faire avec ma vie
Moi qui vivais la nuit, moi qui dormais le jour
Je reprends goût à toutes choses
Et veux mettre à tes pieds
Chacun de mes instants
Comme des roses,
Comme des roses, mon amour
Comme ils disent
Paroles et Musique: Charles Aznavour 1973
J'habite seul avec maman
Dans un très vieil appartement
Rue Sarasate
J'ai pour me tenir compagnie
Une tortue deux canaris
Et une chatte
Pour laisser maman reposer
Très souvent je fais le marché
Et la cuisine
Je range, je lave, j'essuie,
A l'occasion je pique aussi
A la machine
Le travail ne me fait pas peur
Je suis un peu décorateur
Un peu styliste
Mais mon vrai métier c'est la nuit.
Que je l'exerce en travesti:
Je suis artiste
Jai un numéro très spécial
Qui finit en nu intégral
Après strip-tease
Et dans la salle je vois que
Les mâles n'en croient pas leurs yeux.
Je suis un homme, oh!
Comme ils disent
Vers les trois heures du matin
On va manger entre copains
De tous les sexes
Dans un quelconque bar-tabac
Et là on s'en donne à cœur joie
Et sans complexe
On déballe des vérités
Sur des gens qu'on a dans le nez
On les lapide
Mais on fait ça avec humour
Enrobé dans des calembours
Mouillés d'acide
On rencontre des attardés
Qui pour épater leurs tablées
Marchent et ondulent
Singeant ce qu'ils croient être nous
Et se couvrent, les pauvres fous
De ridicule
Ça gesticule et parle fort
Ça joue les divas, les ténors
De la bêtise
Moi les lazzi, les quolibets
Me laissent froid puisque c'est vrai.
Je suis un homme, oh!
Comme ils disent
A l'heure où naît un jour nouveau
Je rentre retrouver mon lot
De solitude
J'ôte mes cils et mes cheveux
Comme un pauvre clown malheureux
De lassitude
Je me couche mais ne dors pas
Je pense à mes amours sans joie
Si dérisoires
A ce garçon beau comme un Dieu
Qui sans rien faire a mis le feu
A ma mémoire
Ma bouche n'osera jamais
Lui avouer mon doux secret
Mon tendre drame
Car l'objet de tous mes tourments
Passe le plus clair de son temps
Au lit des femmes
Nul n'a le droit en vérité
De me blâmer de me juger
Et je précise
Que c'est bien la nature qui
Est seule responsable si
Je suis un homme, oh!
Comme ils disent
Comme l'eau, le feu, le vent
Paroles et Musique: Charles Aznavour 1969 "Désormais"
J'ai l'âme débordante de joie
Mais ces joies sont oppressées d'amour
Quand tu es près de moi
Car ton cœur est changeant et secret
Et peut-être jamais
Ne saurai-je jamais qui tu es