Où je vois tendant les bras
L'amour qui comme un fou
Court au devant de moi
Et je me pends au cou
De mon rêve
Quand les bars ferment, que les marins
Rejoignent leur bord
Moi je rêve encore jusqu'au matin
Debout sur le port
Emmenez-moi au bout de la terre
Emmenez-moi au pays des merveilles
Il me semble que la misère
Serait moins pénible au soleil
Un beau jour sur un rafiot craquant
De la coque au pont
Pour partir je travaillerais dans
La soute à charbon
Prenant la route qui mène
A mes rêves d'enfant
Sur des îles lointaines
Où rien n'est important
Que de vivre
Où les filles alanguies
Vous ravissent le cœur
En tressant m'a t'on dit
De ces colliers de fleurs
Qui enivrent
Je fuirais laissant là mon passé
Sans aucun remords
Sans bagage et le cœur libéré
En chantant très fort
Emmenez-moi au bout de la terre
Emmenez-moi au pays des merveilles
Il me semble que la misère
Serait moins pénible au soleil…
En scène
Paroles et Musique: Charles Aznavour 1999 "Annie Cordy chante Broadway"
Je vais me retrouver devant le gouffre noir
La peur de tout gâcher par un trou de mémoire
Me met les nerfs à vif, elle est longue l'attente,
Il faudrait commencer, le public s'impatiente,
Donnez-moi mon micro, l'orchestre est installé
Projos, rideau, intro et je fais mon entrée
En scène
Dès l'instant que je suis en scène
Je me libère de mes chaînes
De pudeur, de frayeurs
Pour chanter mes rengaines
En scène
Un nouveau sang coule en mes veines
Quand une bouffée d'oxygène,
Tout à coup, me secoue
Envahissant mes gènes
Seigneur, vois mon coeur
Cogne d'un rythme sourd
Bientôt s'il me faut m'élancer à mon tour
Sur une scène majuscule
J'y rentre comme un somnambule
En scène
Comme le temps roule dans l'arène,
Je joue ma vie et me démène
Quand l'envie de chanter
Et l'amour du métier
Soudain me fait entrer
En scène
En scène
Dès l'instant que je suis en scène,
Transfigurée, je me déchaîne
C'est ma vie, mon pays,
Ma fierté, mon domaine
En scène
Quelle est la force qui m'entraîne?
J'oublie mes soucis, mes migraines,
Mes douleurs, mes malheurs,
Salut joie! Adieu peine!
J'attaque et le trac peu à peu disparaît
Quand j'sais que le public
Capte tous mes effets
Soudain je nage en plein délire
Passant de l'émotion au rire
En scène
Rien ne m'arrête, ne me freine,
Comme un miracle tout s'enchaîne
Et quand à priori, tout semble réussi
Je suis au Paradis
En scène.
Entre nous
Entre deux trains, entre deux portes,
Entre deux avions qui m'emportent
Entre New York et Singapour
Ma pensée fait comme un détour
Pour me ramener sur les traces
D'un passé que j'aimais tant
D'un bonheur qui semblait pourtant
De chaque jour, de chaque instant
Et je ressens comme une angoisse
Dans ma gorge qui se noue
Car tout est sens dessus dessous
Entre nous
Entre deux bars, entre deux verres,
Entre deux filles un peu vulgaires,
Entre l'ivresse et le cafard
Ma pensée revient tôt ou tard
Vers ce passé qui fut le nôtre
Dont j'entends toujours la voix
Vers tout ce qui fut toi et moi
Avant que ne meurent nos joies
À présent ton coeur est tout autre
Il cherche à oublier tout
Faisant le vide tout à coup
Entre nous
Entre deux draps, entre deux rêves,
Entre deux fumées qui s'élèvent
Entre la nuit, le petit jour,
Ma pensée vole vers l'amour
Et fermant les yeux, j'imagine
Que le passé vit encore
Je reconstitue le décor
Et prends ta bouche et prends ton corps
Et sur l'humble théâtre en ruine
De mon coeur l'amour rejoue
Tout ce qu'il y eut d'un peu fou
Entre nous.
Esperanza
Paroles: Charles Aznavour. Musique: Ramon Cabrera 1962
autres interprètes: Marie-José
note: Version espagnole par Los Machucambos, Nino de Murcia
{
Esperanza, Esperanza
Le bonheur en nos cœurs suit son cours
Esperanza, Esperanza
Et l'espoir est en nous mon amour
L'amour est né de tous petits riens
De gestes anodins
Prenant forme malgré nous
Et dans nos cœurs il a fait son nid
S'est épanoui dans nos rêves un peu fous
Et pourtant au lieu de louer la providence
Et cette chance bien à l'avance
Tu veux savoir si plus tard je serai le même
Mais puisque je t'aime et que tu m'aimes
Oublie tout pour aimer, vis le moment qui vient
Et n'ait pas peur de tes lendemains
Qu'adviendra-t-il de nous
Qu'importe c'est la vie
Je ne connais en tout que ce cri
{au Refrain}
Cesse chérie de te tourmenter
De te torturer, tu t'inquiètes à quoi bon
Car ces pensées qui te font du mal
Me semblent anormales
Tu te ronges sans raisons
Crois-moi, oublie pour toujours ce qui te tracasse
Et tes angoisses car le temps passe
Et ce qui est perdu jamais ne revient rire
Mais sans rien dire il se retire
Tu vois, moi, je prend jour aux lueurs de ton cœur
Pourtant de notre amour le meilleur
Ne sachant si demain peux donner du nouveau
J'ai confié mon destin à ce mot
{au Refrain}
Et bâiller, et dormir
Paroles: Charles Aznavour. Musique: Jeff Davis 1953
autres interprètes: Eddie Constantine (1953), Patrice et Mario (1953), François Deguelt (1963), Annie Cordy, Charles Aznavour
Certains courent après la vie
Moi la vie me cours après
Bien des gens font des folies
Moi c'est folie de m'avoir fait
Je me fais pas de bile
Et n'occupe aucun emploi
Menant une vie facile
Je ne fais rien de mes dix doigts
Je vais pêcher dans les ruisseaux
Chasser dans les roseaux
Ou cueillir les fruits mûrs
Que m'offre la nature
On ne m'a pas mis sur terre
Pour me tuer à travailler
Mais pour vivre à ma manière
Et goûter à la liberté
Et rêver, et sourire
Et bâiller, et dormir.