J'ai perdu la tête
Mon coeur est en fête
J'ai perdu la tête
Mais mon Dieu que j'aime ça
Elle a des cheveux d'un blond soyeux
Qui vagabondent
Elle a les yeux les plus lumineux
Du monde
Elle a les lèvres les plus jolies
Et les plus tendres
Et une voix que l'on a envie
D'entendre
Elle a un cou long et majestueux
Un port de reine
La taille qui fait cinquante-deux
A peine
Un merveilleux corps de Tanagra
Que je désire
Et bien d'autres choses croyez-moi
Que je n'ose décrire
J'ai perdu la tête
Mon coeur est en fête
J'ai perdu la tête
Mais mon Dieu, mon Dieu
Que j'aime ça
J'ai vécu
Paroles et Musique: Charles Aznavour 1971 "Idiote, je t'aime"
Quand je prendrai, solitaire, l'aller simple sans retour
Que tout homme de la Terre prend un jour
Pour aller voir Dieu le Père et lui compter ses vertus
Je lui dirai sans manières «J'ai vécu»
J'ai vécu la vie d'un être, pétri de chair et de sang
J'ai vécu chaque seconde de mon temps
J'ai vécu pour tout connaître de ce qui m'était offert
Sans souci d'aller au ciel ou en enfer
Pensant que je n'avais rien de mieux à faire
Ni plus ni moins optimiste que le reste des humains
J'ai mené la vie d'artiste, pas de saint
Et lorsque s'éteint la piste, que le spectacle s'est tu
Admettons qu'en égoïste j'ai vécu
J'ai vécu la vie d'un être qui n'aspirait qu'au bonheur
J'ai vécu jusqu'à m'en déchirer le cœur
J'ai vécu, mon Dieu, peut-être sans penser à mon salut
Mais sur Terre, on m'avait affirmé que tu
Laissais venir à toi les brebis perdues
Si mes lettres de créance semblaient minces et sans effet
Si, pour toucher sa clémence, je devais
Justifier mon existence en détail, par le menu
Je dirais pour ma défense «J'ai vécu»
J'ai vécu, le feu dans l'âme pour les filles au cœur chaud
J'ai vécu, le désir planté dans la peau
J'ai vécu, au nom des femmes pour l'amour et ses envies
Croyant par moments toucher le paradis
En brûlant mes jours et consumant mes nuits
J'ai vécu ma vie
J'ai vu Paris
Paroles et Musique: Charles Aznavour 1977 "Je n'ai pas vu le temps passer"
J'ai vu Paris se réveiller au croissant chaud, au café crème
Paris penché sur ses problèmes
Paris moutard, Paris certif
J'ai vu Paris se déniaiser, Paris bistrot, Paris les potes
Paris les filles qu'on bécote
Et pelote sur les fortifs
Paris gamberge
Paris vingt berges
Paris, je t'emmène en goguette
Sur mon cadre de bicyclette
J'ai qu'ta peau à déboutonner
Paris les bouges
Paris vin rouge
Paris oisif, Paris débauche
Mais aussi Paris pas d'embauche
Au seuil des usines gardées
J'ai vu Paris le poing brandi et l'âme révolutionnaire
Découvrant son front populaire
Paris descendre dans Paris
J'ai vu Paris se passionner pour un roi lui rendant visite
Un condamné qu'on décapite
Une invention, un mot d'esprit
J'ai vu Paris s'époumoner à chanter un air à la mode
"Frou-frou", "Mon cul sur la commode"
Mais, par malheur, j'ai vu aussi
Paris la guerre
Paris misère
Paris décomposé qu'on viole
Paris qui n'a plus la parole
Vaincu, souffrant et humilié
Paris la gronde
Paris la fronde
Paris courage, Paris terne
Paris gazogène et en berne
Paris Londres parachutés
J'ai vu Paris jouer sa vie, Paris ras-le-bol des brimades
Et juché sur ses barricades
Paris redevenir Paris
J'ai vu Paris se transformer, s'emballer pour l'automobile
Paris se croire aux mille miles
Paris chauffard, Paris râler
J'ai vu Paris se libérer, Paris blue-jean, adieu complexes
Paris égalité des sexes
Paris pilule, émancipé
Paris qui grogne
Paris qui cogne
Paris aux urnes prophétiques
Paris qui parle politique
Et s'enflamme pour une idée
Paris en grève
Et Paris qui rêve
Paris assis cassant la croûte
Ou pissant sur le bord des routes
Arrosant les congés payés
Paris d'hier et de toujours
Paris vingt siècles de jeunesse
Pour tous tes amants, tes maîtresses
Tu restes le plus grand amour
J'aime Paris au mois de mai
Paroles: Pierre Roche. Musique: Charles Aznavour 1964 "La mama"
autres interprètes: Isabelle Aubret, Jacqueline François, Francis Lemarque, Eddy Mitchell, Serge Uberti.
J'aime Paris au mois de mai
Quand les bourgeons renaissent
Qu'une nouvelle jeunesse
S'empare de la vieille cité
Qui se met à rayonner
J'aime Paris au mois de mai
Quand l'hiver le délaisse
Que le soleil caresse
Ses vieux toits à peine éveillés
J'aime sentir sur les places
Dans les rues où je passe
Ce parfum de muguet que chasse
Le vent qui passe
Il me plaît à me promener
Par les rues qui s'faufilent
A travers toute la ville
J'aime, j'aime Paris au mois de mai
J'aime Paris au mois de mai
Lorsque le jour se lève
Les rues sortant du rêve
Après un sommeil très léger
Coquettes se refont une beauté
J'aime Paris au mois de mai
Quand soudain tout s'anime
Par un monde anonyme
Heureux de voir le soleil briller
J'aime quand le vent m'apporte
Des bruits de toutes sortes
Et les potins que l'on colporte
De porte en porte
Il me plaît à me promener
Dans les rues qui fourmillent
Tout en draguant les filles
J'aime, j'aime Paris au mois de mai
J'aime Paris au mois de mai
Avec ses bouquinistes
Et ses aquarellistes
Que le printemps a ramenés
Comme chaque année le long des quais
J'aime Paris au mois de mai
La Seine qui l'arrose
Et mille petites choses
Que je ne pourrais expliquer