J'aime quand la nuit sévère
Etend la paix sur terre
Et que la ville soudain s'éclaire
De millions de lumières
Il me plaît à me promener
Contemplant les vitrines
La nuit qui me fascine
J'aime, j'aime Paris au mois de mai
J'en déduis que je t'aime
Paroles et Musique: Charles Aznavour 1959
Par la peur de te perdre et de ne plus te voir
Par ce monde insensé qui grouille dans ma tête
Par ces nuits sans sommeil où la folie me guette
Quand le doute m'effleure et tend mon cœur de noir
J'en déduis que je t'aime
J'en déduis que je t'aime
Par le temps que je prends pour ne penser qu'à toi
Par mes rêves de jour où tu règnes en idole
Par ton corps désiré de mon corps qui s'affole
Et l'angoisse à l'idée que tu te joues de moi
J'en déduis que je t'aime
J'en déduis que je t'aime
Par le froid qui m'étreint lorsque je t'aperçois
Par mon souffle coupé, par mon sang qui se glace
Par la désolation qui réduit mon espace
Et le mal que souvent tu me fais malgré toi
Par la contradiction de ma tête et mon cœur
Par mes vingt ans perdus qu'en toi je réalise
Par tes regards lointains qui parfois me suffisent
Et me font espérer en quelques jours meilleurs
J'en déduis que je t'aime
J'en déduis que je t'aime
Par l'idée que la fin pourrait être un début
Par mes joies éventrées par ton indifférence
Par tous les mots d'amour qui restent en souffrance
Puisque de te les dire est pour moi défendu
J'en déduis que je t'aime
J'en déduis mon amour.
Je bois
Paroles: Charles Aznavour. Musique: Georges Garvarentz 1987
autres interprètes: Les Croquants (1999)
Je bois pour oublier mes années d'infortune
Et cette vie commune
Avec toi mais si seul
Je bois pour me donner l'illusion que j'existe
Puisque trop égoïste
Pour me péter la gueule
Et je lève mon verre à nos cœurs en faillite
Nos illusions détruites
A ma fuite en avant
Et je trinque à l'enfer qui dans mon foie s'impose
En bouquet de cirrhose
Que j'arrose en buvant
Je bois au jour le jour à tes fautes, à mes fautes
Au temps que côte à côte
Il nous faut vivre encore
Je bois à nos amours ambiguës, diaboliques
Souvent tragi-comiques
Nos silences de mort
A notre union ratées, mesquine et pitoyable
A ton corps insatiable
Roulant de lit en lit
A ce serment, prêté la main sur l'Evangile
A ton ventre stérile
Qui n'eut jamais de fruit
Je bois pour échapper à ma vie insipide
Je bois jusqu'au suicide
Le dégoût la torpeur
Je bois pour m'enivrer et vomir mes principes
Libérant de mes tripes
Ce que j'ai sur le cœur
Au bonheur avorté, à moi et mes complexes
A toi, tout feu, tout sexe
A tes nombreux amants
A ma peau boursouflée, striée de couperose
Et à la ménopause
Qui te guette au tournant
Je bois aux lois bénies de la vie conjugale
Qui de peur de scandale
Poussent à faire semblant
Je bois jusqu'à la lie aux étreintes sommaires
Aux putes exemplaires
Aux froids accouplements
Au meilleur de la vie qui par lambeaux nous quitte
A cette cellulite
Dont ton corps se rempare
Au devoir accompli comme deux automates
Aux ennuis de prostate
Que j'aurais tôt ou tard
Je bois à en crever et peu à peu j'en crève
Comme ont crevé mes rêves
Quand l'amour m'a trahi
Je bois à m'en damner le foie comme une éponge
Car le mal qui me ronge
Est le mal de l'oubli
Je m'enivre surtout pour mieux noyer ma peine
Et conjurer la haine
Dont nous sommes la proie
Et le bois comme un trou qu'est en tout point semblable
A celui que le diable
Te fait creuser pour moi
Je bois mon Dieu, je bois
Un peu par habitude
Beaucoup de solitude
Et pour t'oublier toi
Et pour t'emmerder toi
Je bois, je bois
Je danse avec l'amour
2000 "Aznavour 2000"
2001 autres interprètes: Mayra Andrade (duo avec Aznavour, 2006)
Comme un vol de papillon
Comme un air de chanson
Sans paroles
Sur l'aile de mes pensées
Soudain d'un pied léger
Libéré je m'envole
Sortant de l'obscurité
Mes yeux comme aveuglés
Par la chance
Découvrent un monde irréel
Où sur un arc-en-ciel
Je m'élance
Piétinant mes mauvais jours
Et danse avec l'amour
Tu danses avec l'amour
En oubliant le monde et le temps
Heureux comme peut l'être un enfant
Indifférente aux regards des gens
Je danse avec l'amour
Sur la symphonie des sentiments
Avec aisance
Je danse, regardez, je danse
Il flotte sous mon ciel clair
Comme un parfum dans l'air
Qui me grise
Je souris à tout venant
Et cours comme un enfant
De surprise en surprise
Tout me semble neuf et beau
Il coule un sang nouveau
Dans mes veines
Je vois les êtres sans fard
C'est un autre regard
Que je traîne
Sur le monde qui m'entoure
Et danse avec l'amour
Je danse avec l'amour
Recueilli comme un prêtre en prière
Ivre comme un marin sur la mer
Libre comme l'oiseau dans les airs
Je danse avec l'amour
Je me sens maître de l'univers
Dans cette ambiance
Je danse, regardez, je danse
Tournent, tournent les folies
Du torrent de ma vie
Que s'effacent
Aux tourbillons de mon cœur
Mes angoisses et mes peurs
Et me fassent
Jusqu'à la fin de mes jours
Danser avec l'amour
Je fantasme
Paroles: Robert Beauvais. Musique: Charles Aznavour 1980
Dans le contexte hypersexué
De notre convivialité
Mon voyeurisme instinctuel
T'offre un statut préférentiel
Car le pouvoir érectogène
De tes milles zones érogènes
A un effet désaliénant
Sur mes blocages pertubants