Quand il lui disait chérie
Vous êtes la femme de ma vie
Ajoutant ces mots gentils
Doubi, doubi, doubi, douba
Plus tard ils se sont mariés
Cela fit un ménage de cinglés
Qui s'balade à pas combinés
Boul'vard Raspail
Il faut les voir dans un café
Sur le comptoir buvant frappés
Des cafés, des cafés frappés
Avec des pailles.
Le palais de nos chimères
Paroles et Musique: Charles Aznavour 1964 "Hier encore"
Nous nous sommes mariés par un jour de printemps
Sans prêtre, sans mairie, sans amis, ni parents
Nous n'avions tout au plus elle et moi que vingt ans
Mais un désir d'adulte brûlait nos cœurs d'enfants
L'amour en une nuit émancipa nos cœurs
Nous étions enlacés tout honteux de bonheur
Dans nos yeux agrandis ne passait nulle peur
Car la jeunesse rit quand l'enfance se meurt
Le palais de nos chimères
Nous l'avions bâti sur l'horizon
Et nous ceinturions la terre
Elle et moi, comme des vagabonds
Pour s'abreuver à la source
De l'amour cet éternel printemps
Nous nous partagions la mousse
Du château de la rose des vents
À présent je suis seul je marche toujours
Mais quand je sentirai venir mon dernier jour
Sur la tombe où déjà repose mon amour
Heureux j'irai m'étendre et mourir à mon tour
Et sous la même croix nos deux corps dormiront
Nos yeux seront cernés par le même horizon
Et de la même terre nos bouches s'empliront
Quand pour l'éternité nos âmes s'uniront
Le palais de nos chimères
A croulé avec mes illusions
Et sous le poids de ses pierres
Se lézarde un cœur de vagabond
Mon passé qui me domine
Me pousse à errer par tous les temps
Et dormir parmi les ruines
Du château de la rose des vents
Le repos de la guerrière
Paroles et Musique: Charles Aznavour 1965 "Charles Aznavour 65"
Je comprends que tu sois fière
De ta personnalité,
De ton fameux caractère
Par tant de gens respecté,
Sois sûre que j'apprécie
Avec quelle obstination,
Avec quelle minutie
Tu conduis tes ambitions
Mais moi, mais moi, j'aime bien les bergères
Qui pensent surtout à l'amour
Mais moi, mais moi, je ne suis pas fait pour
Le repos de la guerrière
Je conçois que tu n'aies guère
Le temps de batifoler
Avec toutes tes affaires,
Tes problèmes à régler,
Tu vas, tu viens, tu discutes
Et c'est déjà très joli
De m'accorder dix minutes
Entre New York et Paris
Mais moi, mais moi, j'aime bien les bergères
Qui donnent leur temps à l'amour
Mais moi, mais moi, je ne suis pas fait pour
Le repos de la guerrière
C'est agréable, sans doute,
Ta tranquille autorité,
La façon dont tu prends toutes
Tes responsabilités,
Ça, tu n'es pas économe
D'ordres et de décisions,
On croit vivre avec un homme
A part quelques exceptions
Mais moi, mais moi, j'aime bien les bergères
En tout cas, plus que les bergers
Mais moi, oui moi, je ne veux pas bercer
Le repos de la guerrière
Mais si un jour, un peu lasse,
Sans vraiment savoir pourquoi
Tu as envie qu'on t'embrasse
Et qu'on te parle à mi-voix,
Si tu veux sur une épaule
Simplement te reposer
Abandonnant tout contrôle,
Alors viens sans t'excuser!
Car moi, car moi, j'aime bien les guerrières
Qui sont désarmées par l'amour
Car moi, oui moi, vraiment je suis fait pour
Le repos de la bergère
Le temps
Paroles: Charles Aznavour. Musique: Jeff Davis 1965
Laisse-moi guider tes pas dans l'existence
Laisse-moi la chance de me faire aimer
Viens comme une enfant au creux de mon épaule
Laisse-moi le rôle de te faire oublier
Le temps qui va
Le temps qui sommeille
Le temps sans joie
Le temps des merveilles
Le temps d'une jour
Temps d'une seconde
Le temps qui court
Et celui qui gronde
{
Le temps, le temps
Le temps et rien d'autre
Le tien, le mien
Celui qu'on veut nôtre
Le temps passé
Celui qui va naître
Le temps d'aimer
Et de disparaître
Le temps des pleurs
Le temps de la chance
Le temps qui meurt
Le temps des vacances
{au Refrain}
Le temps glorieux
Le temps d'avant-guerre
Le temps des jeux
Le temps des affaires
Le temps joyeux
Le temps des mensonges
Le temps frileux
Et le temps des songes
{au Refrain}
Le temps des crues
Le temps des folies
Le temps perdu
Le temps de la vie
Le temps qui vient
Jamais ne s'arrête
Et je sais bien
Que la vie est faite
Du temps des uns
Et du temps des autres
Le tien, le mien
Peut devenir nôtre
Le temps, le temps, le temps
Le toréador
Tu gis les yeux perdus
Livide et pitoyable
Le corps à demi nu
Recouvert d'un drap blanc
Ton habit de lumière
Est jeté lamentable
Avili de poussière
Et maculé de sang
La course continue
Tandis que tu rends l'âme
Tant pis pour le vaincu
Il mérite son sort
Et le nom du vainqueur
Que l'assistance acclame
Bien plus que la douleur
Te transperce le corps le corps
Tu ne reverras plus
Les courses ennivrantes
Sous un soleil de plomb
A te crever les yeux
Tu ne reverras plus
Les filles ravissantes
Debout sur les gradins
T'acclamant comme un dieu