Les vertes années
Paroles: Charles Aznavour. Musique: Jeff Davis 1967
Nous étions tous les deux
Étendus sur la lande
Tu regardais les cieux
Moi je te contemplais
Le roux de tes cheveux
Dénoués sur la lande
Sur le vert de l' Irlande
Était vague de feu
De nos vertes années
Qui verrouillaient l' enfance
Dont je n' ai malgré moi
Jamais rien oublié
De nos vertes années
En as-tu souvenance
Viennent-elles parfois
Tendrement éclairer
Un coin de tes pensées
Nos vertes années?
À la brise d' été
Tu offrais ton visage
Et tu semblais rêver
Sans savoir qu' en mon cœur
Venait de se lever
La tempête et l' orage
Car je demeurais sage
Pudique et bouleversé
De nos vertes années
Qui s' ouvraient sur la vie
Et qui vivent à feu doux
Au fil de mes pensées
De nos vertes années
J' en ai la nostalgie
Que reviennent pour nous
Le temps d' un seul été
Du fond de leur passé
De nos vertes années
Liberté
Paroles: Maurice Vidalin. Musique: Charles Aznavour 1960
autres interprètes: Barbara (1961)
Liberté, liberté,
Qu'as-tu fait liberté
De ceux-là qui voulaient te défendre?
Les voilà tes amis
Ils étaient trop petits
Et déjà le bourreau va les pendre
Ils aimaient bien leurs enfants
Ils aimaient bien leurs parents
Et pas qu'un peu le vin rouge et l'amour
Mais quelque chose manquait
Qu'ils ne pouvaient expliquer
Et c'était toi liberté des beaux jours
Avec une rose au chapeau
Bien plus jolie qu'un drapeau
Droit devant eux un jour s'en sont allés
Mais ils n'ont pas fait quatre pas
Que les sergents étaient là
Qui les tenaient au bout des pistolets
N'as-tu pas deux visages, liberté:
L'un joyeux l'autre grave?
Liberté, liberté,
Qu'as-tu fait liberté
De ceux-là qui t'ont crue sur parole
Ils ne t'ont jamais vue
Ils ne te verront plus
Liberté fameux rêve des hommes
Ils ne rêvaient que de toi
Ils ne vivaient que par toi
Et c'est pour toi qu'ils prieront dans le ciel
Rien n'a changé dans leur cœur
Ils n'ont pas froid, n'ont pas peur
C'est toujours toi liberté leur soleil
Et quand on les a condamnés
Ils ont salué sans pleurer
Et l'un à l'autre ils se sont embrassés
Ils ont crié: "Vive le roi,
Vive la reine et la loi,
Mais vive aussi, vive la liberté"
Lisboa
Paroles: Charles Aznavour. Musique: Charles Aznavour 2003 "Je voyage"
Ma ville en bord de mer tu t'accroches à mes basques
Quand je dois m'en aller vers d'autres horizons
J'ai, en ta compagnie, fait un peu trop de frasques
Le moment est venu de payer l'addition.
Terre de mes amours de jeunesse immature
A vingt ans je croyais que tout m'était permis
Je ne fus pas toujours blanc bleu en aventures
Quand on est jeune et fou, on veut brûler ses nuits.
Lisboa je pars
Sans but, au loin et au hasard
De port en port, de gare en gare
Pour effacer les cris stridents de ma mémoire
Et tenter un nouveau départ
Je pars.
Lisboa je fuis
Vers l'incertain, vers l'infini
Vers des ailleurs chercher l'oubli
Comme un fuyard traqué, comme un proscrit.
J'ai gâché l'amour et détruit
Ma vie.
Ma ville tu m'angoisses et mon coeur se déchire
Que tu vas me manquer, là-bas, dans mon exil.
Reviendrai-je jamais, mon Dieu, qui peut prédire
Pourrai-je, loin de toi, vaincre tous les périls?
Ville de mes émois, mi-mère et mi-maîtresse
D'espoir en désespoir tu as forgé mes jours.
J'ai les yeux pleins de larmes et le coeur en détresse
Sachant que je m'en vais peut-être pour toujours.
Lisboa je pars
Sans but, au loin et au hasard
De port en port, de gare en gare
Pour effacer les cris stridents de ma mémoire
Et tenter un nouveau départ
Je pars.
Lisboa je fuis
Vers l'incertain, vers l'infini
Vers des ailleurs chercher l'oubli
Comme un fuyard traqué, comme un proscrit.
J'ai gâché l'amour et détruit
Ma vie.
Je ne marcherai plus tout au long de la rade
Au bras de mon amour, heureux et coeur battant
Frimant à ses côtés à m'en rendre malade
Fier de son teint hâlé et de son corps troublant.
J'ai piétiné ses rêves sans raison ni cause
Elle, désabusée, a mis fin à ses jours.
De remords en regrets j'ai appris une chose
C'est quand l'amour n'est plus que l'on croit à l'amour.
Lisboa je pars
Sans but, au loin et au hasard
De port en port, de gare en gare
Pour effacer les cris stridents de ma mémoire
Et tenter un nouveau départ
Je pars.
Lisboa je fuis
Vers l'incertain, vers l'infini
Vers des ailleurs chercher l'oubli
Comme un fuyard traqué, comme un proscrit.
J'ai gâché l'amour et détruit
Ma vie.
Lorsque mon cœur sera
Paroles: Bernard Dimey. Musique: Charles Aznavour 1968 "Charles Aznavour chante Dimey"
Lorsque mon coeur sera comme un vieux fruit d'automne
Et que mes ossements s'en iront à vau-l'eau
Peut-être direz-vous que la récolte est bonne
Les vers pendant ce temps glisseront sous ma peau
Les yeux noirs que j'aurai seront d'un noir de tombe
Et je ne pourrai plus sourire que des dents
Vous aurez tout loisir d'aller faire la bombe
Quel que soit votre jeu moi je serai perdant
Je serai comme un tronc que la rivière emporte
Vers on ne sait quel trou où rien ne vous attend
Sans doute aurez-vous mis les scellés sur ma porte
Moi, je m'en foutrai bien? j'aurai fini mon temps
Je n'aurai rien à dire et plus rien à défendre
Je serai comme un roi dans un palais désert
Ayant tout désappris y compris d'être tendre
Oublié le mensonge et comment on s'en sert