Allongé je serai comme un vieux saint de pierre
Les vieux copains viendront s'agenouiller sur moi
Ma maison dormira étouffée sous le lierre
Après deux ou trois ans il en restera quoi?
Il n'en restera rien qu'un peu de phrases mortes
Que j'aurai par hasard prononcées devant vous
La vie fait son métier mais la mort est plus forte
Et qu'on le veuille ou non on vient au rendez-vous
Lorsque je n'aurai plus de cerveau dans la tête
De langue dans la bouche et cela pour toujours
Peut-être serez-vous tous ensemble à la fête
En train de fredonner quelques chansons d'amour
Quelques gentils refrains jaillis de ma jeunesse
Souvent enjolivés d'un air d'accordéon
Vous en serez à l'âge où tout cela vous blesse
Il faut aimer le mal que nous font les chansons
Lorsque je dormirai quelque part bien tranquille
Au fond d'un trou creusé par un bonhomme idiot
Qui s'en ira plus tard fredonner par la ville
Une chanson de moi glanée à la radio
Lorsque j'en serai là, j'aimerai tout le monde
Et tout le monde alors dira du bien de moi
Comme on sait que jamais les morts ne vous répondent
A mon sujet, chacun dira n'importe quoi
Que je fus le plus beau des poètes à la manque
Sans que ni Dieu ni Diable n'en fussent avisés
Que j'eus tout dans la vie, à part un compte en banque
Que je tirais fort bien sans savoir que viser
Lorsque mon coeur sera comme une vieille éponge
Vous pourrez tous ensemble évoquer qui je fus
J'en rigole d'avance aujourd'hui quand j'y songe
Car aucun d'entre vous, ne l'aura jamais su.
Lucie
Lorsque Lucie s'amuse
A me parler tout bas
J'ai la mine confuse
Et rougis malgré moi
Elle me dit "Tu es bête"
Car elle ne comprend pas
Ce qu'il y a dans ma tête,
Que mes pensées s'arrêtent
Lorsque Lucie me frôle
J'ai le coeur en émoi
Et ça me fait tout drôle
Je ne sais pas pourquoi
Je ne vois plus personne
Il n'y qu'elle et moi
Mais elle m'impressionne
Et souvent je frissonne
Lorsque Lucie m'ignore
Je ne sais où aller
Le chagrin me dévore
J'ai envie de pleurer
Mes idées se mélangent
Elle rit sans arrêt
Moi pour donner le change
Je dis des choses étranges
Lorsque Lucie me quitte
Je reste dans mon coin
Ma vie part à sa suite
L'accompagne de loin
Mes amis, ça les choque
Ils ne comprennent rien
Ils ne sont plus d'époque
Et bêtement se moquent
Parce que j'aime une môme
Qui n'a que dix-huit ans
Parce que je suis un homme
Et qu'elle n'est qu'une enfant
Ma déception est vive
Car il ne savent pas
Que
Lorsque Lucie arrive
L'amour entre chez moi
Ma main a besoin de ta main
Paroles: Charles Aznavour. Musique: Pierre Roche 1948
Ma main a besoin de ta main
Pour parcourir la vie
Et flâner en chemin
Mes yeux ont besoin de tes yeux
Pour fouiller l'horizon
D'un amour sans limite
Mon cœur a besoin de ton cœur
Pour rythmer l'harmonie
De l'élan de nos cœurs
Ma voix a besoin d'un écho
Et l'écho c'est ta voix
Qui s'unit à ma voix
Ma main a besoin de ta main
Pour faire le parcours
Qui conduit à l'amour
Tu sens l'soleil en plein hiver
C'est merveilleux quand on y pense
Et dans tes yeux, tes yeux si clairs
J'ai découvert ma ligne de chance
Dis-moi que tu m'aimeras toujours
Dis-le puisque tu n'en sais rien
Et dépensons tout notre amour
Même si nous sommes ruinés demain
Ma main a besoin de ta main
Pour parcourir la vie
Et flâner en chemin
Mes yeux ont besoin de tes yeux
Pour fouiller l'horizon
D'un amour sans limite
Mon cœur a besoin de ton cœur
Pour rythmer l'harmonie
De l'élan de nos cœurs
Ma voix a besoin d'un écho
Et l'écho c'est ta voix
Qui s'unit à ma voix
Ma main a besoin de ta main
Pour faire le parcours
Qui conduit à l'amour
Ma mie
1966
Tu es la vague, tu es la mer
Tu es l' orage et les éclairs
Tu es le monde et l' univers
Ma mie
Tu es la terre et la moisson
Tu es le lacs, tu es les monts
Tu es le ciel et l' horizon
Ma mie
Tu es, tu es au fond de moi
Tout ce qui pleure et ce qui rit
Tout ce qui meurt et ce qui vit
Tout ce qui reste et qui s' en va
Tu es la pierre et le sable fin
Tu es la fleur et le parfum
Tu es le débout et la fin
Ma mie
Tu es calme, tu es le vent
Tu es l' infini et le temps
Tu es l' hiver et le printemps
Ma mie
Tu es la branche, tu es le fruit
Tu es le jour, tu es la nuit
Tu es le soleil et la pluie
Ma mie
Mais lorsque tu pars, mon amour
Tout devient mort, je deviens seul
Se tend de noir et prend le deuil
Et en attendant ton retour
Je suis la cendre, le feu et le bois
Je suis le chaud, je suis le froid
Je suis le Christ, je suis la croix
Ma mie
Me voilà seul
Paroles: Charles Aznavour. Musique: Georges Garvarent 1972
Me voilà seul, Seul tout à coup
Fallait bien qu'un jour ça s'décide
Je n'ai pas su combler le vide
Qui s'était creusé entre nous
Me voilà seul, c'était écrit
Je n'étais pas facile à vivre
Bien que marié, je m'aimais libre
Alors bien sûr elle est partie
Je m'sens tout bête et tout penaud
Planté au milieu de ma chambre
Ne sachant que faire' de mes membres
Comme un enfant qu'a le cœur gros
Ma voilà seul, je l'ai cherché
Avec mon fichu caractère
Je m'demand' bien ce que j'vais faire
A présent que j'ai tout gâché
Les femm's, ça ne nous comprend pas
J'buvais un peu, oh! pas des tas
Mais même un peu elle n'aimait pas
Puis j'avais tous mes vieux copains
C'est vrai ils sont pas toujours fins
Mes mes copains
Mais j'les voyais, ell' n'y t'nait pas