Me voilà seul, dans ce décor
Où partout où mes yeux se posent
Y a des souv'nirs qui se proposent
Comm' pour mieux m'déchirer encore
Me voilà seul, bien fait pour moi
Le bonheur au fond ça s'mérite
Quand on l'ignore il fait faillite
C'est alors qu'on se mord les doigts
J'ai des défauts, qui n'en a pas
Changer c'est pas toujours facile
On s'conduit comme un imbécile
On s'croit très fort et puis, voilà
Me voilà seul, j'ai tout fait pour
Aussi j'pense pas qu'ell' revienne
Je crois qu'j'aurai beaucoup de peine
Car j'ai le cœur crevé d'amour
J'ai des défauts, qui n'en a pas
Changer c'est pas toujours facile
Me voilà seul
Seul
Merci madame la vie
Paroles: Charles Aznavour. Musique: Georges Garvarentz 1976
Pour m'avoir accordé un jour
Le droit de vous faire la cour
Merci madame la vie
Et m'avoir permis si longtemps
D'être votre fidèle amant
Merci madame la vie
Je n'ai cessé de vous aimer
Mais vous, vous m'avez tant donné
Que je reste votre obligé
Quand même
Et mon problème
Tant que je suis encore vivant
C'est de vous redire très humblement
Merci madame la vie
Bien sûr il ne tiendrait qu'à vous
Pour que je reste à vos genoux
Mais oui madame la vie
Vous n'auriez qu'à dire un seul mot
Je reprendrais tout à zéro
Mais oui madame la vie
Car j'ai un moral étonnant
Et puis la force, je le sens
De vous aimer encore mille ans
Peut-être
Mais sans promettre
Enfin quoi qu'il puisse arriver
Et quoi que vous puissiez décider
A vous qui m'avez tant donné
Je redis
Merci madame la vie
Merci mon Dieu
Paroles et Musique: Charles Aznavour 1956
Pour ces désirs qui nous inondent
Et se traduisent peu à peu
En des instants de fin du monde
Merci mon Dieu
Pour ce destin que l'on se forge
Avec des larmes au fond des yeux
Et des joies qui prennent à la gorge
Merci mon Dieu
Mon cœur s'en allait en déroute
De lendemains en lendemains
Quand tu m'as éclairé la route
Et montré le chemin
Celui de l'espoir qui délivre
Et remplace les songes creux
Par une folle envie de vivre
Merci mon Dieu
L'amour que tu as conçu
Pour nos âmes solitaires
Fait que nos regards perdus
Sont ruisselants de lumière
Ils regardent le ciel ébloui
Simplement pour te dire merci
Pour ces désirs qui nous inondent
Et se traduisent peu à peu
En des instants de fin du monde
Merci mon Dieu
Pour ce destin que l'on se forge
Avec des larmes au fond des yeux
Et des joies qui prennent à la gorge
Merci mon Dieu
Ce que j'attendais de la terre
Et que j'espérais de la vie
En t'implorant dans mes prières
Au long des jours, des nuits
Mon Dieu, tu me l'as fait connaître
Puisque j'ai ma part de bonheur
Et que l'amour rit dans mon cœur
Je veux crier de tout mon être
Merci mon Dieu
Mes emmerdes
Musique: Charles Aznavour
J'ai travaillé
Des années
Sans répit
Jour et nuit
Pour réussir
Pour gravir
Les sommets
En oubliant
Souvent dans
Ma course contre le temps
Mes amis, mes amours, mes emmerdes
A corps perdu
J'ai couru
Assoiffé
Obstiné
Vers l'horizon
L'illusion
Vers l'abstrait
En sacrifiant
C'est navrant
Je m'en accuse à présent
Mes amis, mes amours, mes emmerdes
Mes amis c'était tout en partage
Mes amours faisaient très bien l'amour
Mes emmerdes étaient ceux de notre âge
Où l'argent c'est dommage
Eperonnait nos jours
Pour être fier
Je suis fier
Entre nous
Je l'avoue
J'ai fait ma vie
Mais il y a un mais
Je donnerais
Ce que j'ai
Pour retrouver, je l'admets
Mes amis, mes amours, mes emmerdes
Mes relations – Ah! mes relations
Sont – Vraiment sont
Haut placées – Très haut placées
Décorées – Très décorées
Influents – Très influents
Bedonnants – Très bedonnants
Des gens bien – Très très bien
Ils sont sérieux – Trop sérieux
Mais près d'eux – Tout près d'eux
J'ai toujours le regret de
Mes amis, mes amours, mes emmerdes
Mes amis étaient plein d'insouciance
Mes amours avaient le corps brûlant
Mes emmerdes aujourd'hui quand j'y pense
Avaient peu d'importance
Et c'était le bon temps
Les canulars
Les pétards
Les folies
Les orgies
Le jour du bac
Le cognac
Les refrains
Tout ce qui fait
Je le sais
Que je n'oublierai jamais
Mes amis, mes amours, mes emmerdes
Moi je vis en banlieue
Paroles et Musique: Charles Aznavour 2007 "Colore ma vie"
Moi je vis en banlieue, je prends mes vacances
Dans des sous-sols pourris aux escaliers branlants
Suintant l'humidité où les rats font bombance
En ces lieux insalubres, sombres et opprimants
Nos voisins sont des gens de toutes origines
Des Yougos, des Reubeus des Blacks et des Gitans
On y rencontre tout, la beauté, la vermine,
Petits dealers futés et sérieux étudiants
Mon père a émigré avant l'indépendance
Quand on manquait de bras pour les sales boulots
Un contrat de travail et le voilà en France
Pas toujours bien payé et parqué en ghettos
Quinze mètres carrés sans eau et sans chauffage
Des toilettes à la turque tout au bout du couloir
Un cloaque insensé, immeuble d'un autre âge
Avec des murs tagués puant le désespoir