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Nous vivons à vingt ans d'écart Notre amour est démesuré Et j'ai le cœur au désespoir Pour ces années Car lorsque mes yeux seront clos D'autres yeux vont te contempler Aussi je lutte avec ce mot De ma pensée
Qui sans que tu protestes Refera les gestes Qui ne sont qu'à nous Lorsque je t'embrasse Lorsque je t'enlace Qui prendra ma place Autour de ton cou?
Qui connaîtra tes scènes De folie soudaine Ou bien de courroux? Qui aura la chance D'avoir ta présence Souvent quand j'y pense Je deviens jaloux
Qui? nul ne peut le dire Qui? nous n'en savons rien Et mon cœur se déchire En pensant que quelqu'un
Te prendra un je t'aime Et par ce je t'aime Je le sais déjà Il prendra ta bouche Il prendra ta couche Et m'enterrera Pour la seconde fois

Rendez-vous à Brasilia

Paroles: Charles Aznavour, C. Nicolas. Musique: George Garvarentz 1960 "Je m'voyais déjà"

Le cœur du Brésil s'élance Dans un carnaval immense Tout le pays est en transe Rendez-vous à Brasilia!
Aujourd'hui, c'est jour de fête C'est un long cri de conquête Qui résonne dans nos têtes "Rendez-vous à Brasilia!"
Que l'on soit pauvre ou bien riche Croyant en Dieu ou les fétiches C'est la joie que l'on affiche De Rio jusqu'à Bahia
On a refermé les églises Car la foule se déguise Pour s'amuser à sa guise Rendez-vous à Brasilia
Du marché à la chapelle Des plazzas jusqu'aux ruelles On s'appelle, on s'interpelle "Rendez-vous à Brasilia!"
De toute part, la joie fuse Les gens rient, les gens s'amusent Les chanteurs trouvent leur muse Rendez-vous à Brasilia
Dans ce joyeux tintamarre De cuicas et de guitares Dansent des masques bizarres Frappant le sol de leurs pas
Et les confettis en cascade Tombent sur la mascarade L'amour est en embuscade Rendez-vous à Brasilia
Grâce au ciel, on s'abandonne Et que Rio nous pardonne Si déjà ce cri résonne "Rendez-vous à Brasilia!"
Non, ce n'est plus un mirage Tout est près pour le voyage Carioca, fais tes bagages Rendez-vous à Brasilia
Ô samba, samba légendaire Vois le sang de cette terre Vers la ville de lumière Demain, tu nous conduiras
Que l'amour brûle dans nos veines Que la danse nous déchaîne Pour la féerie brésilienne Rendez-vous à Brasilia!

Rentre chez toi et pleure

Paroles: Charles Aznavour. Musique: Gilbert Bécaud 1963

Rentre chez toi et pleure Moi j'ai tant pleuré pour toi J'en ai passé des heures A me tourmenter Sans pouvoir t'oublier
Laisse couler tes larmes Ton grand chagrin sur tes joues La vie a tant de charme Qu'elle effacera tout
Peines d'amour sont brèves Ce n'est qu'un mauvais rêve Dont tu t'éveilleras Crois-moi
Laisse crier ta peine Demain c'est un cri de joie Qui brisera tes chaînes Te ramenant vers moi
Rentre chez toi et pleure Pleure, pleure

Reste

Paroles et Musique: Charles Aznavour 1965

Reste Reste encore Avec moi Sur mon corps Dans mes bras Enlacée Essoufflée Assouvie Etourdie Reste au chaud Alanguie Dans l'enclos De la nuit Sur mon cœur Sans pudeur Eperdue Presque nue
Reste ainsi Sur ta faim Sur ma vie Dans mes mains Décoiffée Possédée Etendue Détendue Reste là Sans un mot Sur ta joie Sur ma peau Dans l'espoir Dans le noir Jusqu'au jour Mon amour

Rouler

Paroles: Charles Aznavour. Musique: Georges Garvarentz 1986

Rouler jusqu'à frôler deux cents à l'heure Bloquer l'aiguille du compteur Fier d'établir des performances Rouler, être dans la peau du champion Sûr de sa forme et de ses dons Sur une route de vacances
Doubler toute une file à folle allure Entrer dans un arbre ou un mur Ou mieux dans une familiale Blesser, mutiler femmes et enfants Qui partaient joyeux et confiants A une vitesse normale Tomber sur le regard des vacanciers Comme un pauvre chien écrasé Sur le bord d'une nationale
Rouler, les mains crispées sur le volant Mettre en péril à tout moment Des vies pour tenir sa moyenne Rouler, et victime d'un compte-tours Geindre et se plaindre sans bravoure Avant que les secours ne viennent Rester là comme une bête apeurée Un pantin désarticulé Sur le bas côté de la route Brisé, disant des mots incohérents Pitoyable comme un enfant Pris entre l'espoir et le doute Couché, ridicule, sur le pavé Et voir sa pauvre vie couler Par ses blessures goutte à goutte
Rouler, en gardant le pied au plancher Prendre des risques insensés En conduisant comme une brute Rouler, au mépris des lois établies Mettre en danger la vie d'autrui Pour gagner quoi, quelques minutes Partir, en ayant bien mangé et bu Et rattraper le temps perdu En avalant des kilomètres Tenir des existences entre ses mains Les jouer sur un coup de frein Et tout perdre sur quelques mètres Mourir ou n'être plus qu'un mort vivant Assis dans un fauteuil roulant Le reste de sa vie peut être
Et rouler Rouler Rouler