Ce n'est sûrement pas vrai
Tout ce qu'on raconte
Sur Sophie
Et je la défendrai
Tant que je vivrai
Car je l'aime, je l'aime
Les rieurs ont beau jeu
Mais devant moi, ce sont eux
Qui baissent les yeux
Je sais que ce n'est pas vrai
Ce que les gens disent
De Sophie
Je ne croirai jamais
Toutes ces bêtises
Sur Sophie
Car je la connais bien
Elle est sans méfiance
Ma Sophie
Elle parle aux copains
En toute innocence
Sans savoir qu'avec certains
Et leurs médisances
Il suffit parfois de trois fois rien
Pour faire un potin
Les gens parlent, parlent, parlent et reparlent
C'est une maladie
Et bien sûr, les autres croient
Tout ce qu'on leur dit
Car toutes les filles sont
Plus ou moins jalouses
De Sophie
Et je vois les garçons
Dont les yeux épousent
Ma Sophie
Alors s'il faut choisir
Entre cette engeance
Et Sophie
J'aime autant vous le dire
j'ai choisi d'avance
Je n'ai qu'à plonger les yeux
Dans les yeux immenses
De Sophie
Tout est limpide et bleu
Et je suis heureux
Car je l'aime
Je l'aime
Et surtout sachez bien
Que les gens du monde entier
N'y changeront rien,
Rien, rien, rien, rien.
Stenka Razine
Paroles: Charles Aznavour. Musique: Georges Garvarentz (Chants populaires russes) 1951
Lentement le longs des îles
Souffle le vent, roulent les flots
Glissent les barques agiles
De Razine et ses matelots
Sur le pont Stenka Razine
Battent les coeurs, parlent les voix
Tient sa belle douce et fine
Tendrement au creux des ses bras
Pas de femme en notre cercle
Serrent les poings, montent les cris
La colombe a soumis l'aigle
Le marin n'est plus qu'un mari
Mais Razine reste calme
Grincez les dents, haussez le ton
Rien ne peut changer mon âme
Ni l'amour, ni la rébellion
Levant de ses mains puissantes
Pleurent les joies, crève l'espoir
Son aimée frêle et tremblante
Il la jette dans les eaux noires
Puis il dit parlant au fleuve
Volga de mort, Volga de vie
Volga prends mes amours veuves
Pour toujours au fond de ton lit
Mes amis chantez que diable!
Buvez le vin jusqu'à la lie
Jusqu'à rouler sous la table
Jusqu'à demain, jusqu'à l'oubli
Après tout
La vie n'est qu'un leurre
Un court et merveilleux passage
L'amour que souvent on pleure
N'est rien de plus qu'un mirage
Faut vivre l'heure pour l'heure
Profitons de ce voyage
Qui ne dure pas
Au fond de nos verres
Y a l'oubli du temps qui passe
Le vin et l'ami sincère
Sont remèdes à l'angoisse
Aujourd'hui pleure misère
Demain fera volte-face
Et tout changera
Lentement le long des îles
Souffle le vent, roulent les flots
Glissent les barques agiles
De Razine et ses matelots
Sur la table
Paroles et Musique: Charles Aznavour 1957
Nous avions tous deux
Un rendez-vous amoureux
Mercredi à huit heures
Dans ma demeure
Où
Il y avait sur une nappe blanche brodée
Il y avait du caviar sur des toasts beurrés
Il y avait du pain bis, des hors d'œuvres variés
Il y avait un faisan rôti sur canapé
Il y avait un magnum de champagne frappé
Eclairé par quatre bougies allumées
Sur la table
Il y avait du fromage, des fruits, des sablés
Il y avait quelques liqueurs et du café
Du Brésil
Le temps a passé
Et quand minuit a sonné
J'avais si faim vraiment
Que bêtement
Oui
Attablé seul devant ta place inoccupée
J'ai mangé le caviar sur les toasts beurrés
J'ai mangé
Le pain bis, les hors d'œuvres variés
J'ai mangé le faisan rôti sur canapé
J'ai vidé le magnum de champagne frappé
Eclairé par quatre bougies allumées
Sur la table
J'ai mangé le fromage, les fruits, les sablés
Arrosés par la liqueur et le café
Du Brésil
Te trompant de jour
Le lendemain mon amour
Quand tu vins à huit heures
Dans ma demeure
Où
Il restait sur une nappe blanche tachée
Il restait les reliefs d'un repas consommé
Le caviar, les hors d'œuvres s'étaient envolés
Le faisan n'était qu'un petit tas d'os rongés
Le magnum avait un aire de fête passée
Les bougies étaient tordues et consumées
Sur la table
Il restait quelques fruits, des miettes de sablés,
La liqueur et le café qu'étaient glacés
Du Brésil
Je n'avais plus rien
Et pour tromper notre faim
Nous avons décidé
De nous aimer
Sur le chemin du retour
Musique: Charles Aznavour
Pour tromper ma vie et rompre le temps
Avec mon chagrin pour fardeau
Fuyant ton sourire et tes vingt printemps
Qui me collent encore à la peau
Pour voir d'autres yeux, trouver d'autres joies
Oublier ton nom pour toujours
Et puiser ma force au sein d'autres bras
J'ai choisi l'exil mon amour
Passe la vie et meurt le temps
Seul l'amour peut tuer l'amour
Mon cœur se trouve à tout instant
Sur le chemin du retour
Du retour
Croyant m'enrichir du sel et du miel
D'une vie au triple galop
J'ai jeté mon âme à l'assaut du ciel
Il ne m'a rendu qu'un sanglot
Que me reste-t-il du temps gaspillé
A vaincre les monts et les mers?
Des années perdues à fuir un passé
Qui s'accroche à mon univers?
Passe la vie et meurt le temps
Seul l'amour peut tuer l'amour
Mon cœur se trouve à tout instant
Sur le chemin du retour
Du retour