Chaque seconde
Semble une année
Les bruits du monde
Sont amplifiés
Au loin une horloge qui sonne
Un craquement, une lueur
Font que je me fige et frissonne
Au voleur!
Un vide immense
Se fait en moi
Puis le silence
Reprend ses droits
Je fais les choses quatre à quatre
Mais à chaque bruit, chaque heurt
J'ai le cœur qui cesse de battre
Au voleur!
A bout de nerfs lorsque je rentre
Aux heures grises du matin
Les traits tirés, la peur au ventre
Elle contemple mon butin
Puis en faisant son œil de biche
Elle murmure avec candeur
Qu'au fond l'argent n'a pas d'odeur
Et qu'après tout on prend qu'aux riches
La nuit tandis que
De plus en plus
Je prends des risques
Et m'évertue
A lui faire une vie de rêve
Je vois soudain doubler ma peur
A l'idée qu'un autre m'enlève
Ce bonheur
Qui est plus que ma vie
Ne me laissant qu'un cri:
Au voleur, au voleur, au voleur!
Autobiographie
Paroles: Charles Aznavour. Musique: Georges Garvarentz 1980
J'ai ouvert les yeux sur un meublé triste
Rue Monsieur-Le-Prince au Quartier Latin
Dans un milieu de chanteurs et d'artistes
Qu'avaient un passé, pas de lendemain
Des gens merveilleux, un peu fantaisistes
Qui parlaient le russe et puis l'arménien
Si mon père était chanteur d'opérette
Nanti d'une voix que j'envie encore
Ma mère tenait l'emploi de soubrette
Et la troupe ne roulait pas sur l'or
Mais ma sœur et moi étions à la fête
Blottis dans un coin derrière un décor