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MER DU NORD. – Vestige du golfe du Mexique, bras de mer étroit coincé entre la côte du Texas/Veracruz d’un côté et celle du Yucatán de l’autre.

MER ORIENTALE (golfe de Floride). – Mer nouvelle ouverte dans le détroit séparant Cuba de la Floride par la rotation et le déplacement vers le nord-est de la plaque des Appalaches.

MER DU SUD. – Vestige de la mer des Caraïbes.

MER OCCIDENTALE. – L’océan Pacifique.

Étendues Sauvages

Sur son flanc atlantique, le Gornaya laisse place à un immense delta de basses terres, en grande partie surgies de l’océan, couvertes de limon fertile arraché au Gornaya et transporté par les grands fleuves qui en déposent une nouvelle couche à chacune de leurs crues annuelles. Les jungles de la région sont très peuplées, mais étant donné que de vastes zones passent une partie de l’année inondées d’eau bourbeuse, la majorité de la faune est arboricole. Les fouisseurs et les anges qui vivaient près des limites du Gornaya lançaient fréquemment des expéditions de chasse dans ces étendues, mais sans jamais s’aventurer au-delà de la distance qu’ils pouvaient parcourir pour rentrer chez eux avant que la viande se gâte. Les anges et les fouisseurs distinguent trois grandes régions de jungle ; leurs noms ont été traduits en langues elemaki et nafari, et ces traductions ont fini par supplanter les noms d’origine.

SEVERLESS (SEV-er-less). – La vaste étendue sauvage du Nord regroupant ce qui était autrefois le Chiapas et le Yucatán. Deux grands fleuves, le Tsidorek et le Jatvarek, la traversent ; le Milirek en marque la frontière occidentale, la baie Aride l’orientale.

VOSTOILESS (vo-STOY-less). – Autre immense étendue inculte comprenant ce qui était jadis Cuba et qui forme désormais la majeure partie de la côte septentrionale, y compris une péninsule montagneuse orientée est-ouest. La basse plaine est parcourue par les fleuves Vostoireg et Svereg. Le Mebbereg, le troisième fleuve majeur de l’Est, est habituellement considéré comme la limite sud du Vostoiless.

YUGLESS (YOUG-less). – Troisième zone sauvage, comprenant un isthme large et peu élevé séparant le Pacifique de la mer des Caraïbes et s’étendant vers l’est pour incorporer une presqu’île montagneuse constituée de ce qui fut la Jamaïque et Haïti (ou Hispaniola). Le Zidomeg se déverse de la terre de Nafai jusque dans le cœur du Yugless, limité au nord par la même terre de Nafai et par le pays de Pristan, site de débarquement des premiers humains.

OPUSTOSHEN (o-POUS-to-shehn). – Par contraste avec les jungles bien arrosées des trois précédentes zones, la quatrième région inhabitée fut nommée « désolation » par les fouisseurs et les anges parce que, le Gornaya bloquant les pluies qui pourraient s’y déverser, ce secteur juste à l’ouest du Milirek est d’une aridité absolue, au point que certaines vastes régions ne sont constituées que de sable que seul agite le vent. Le terrain remonte rapidement jusqu’à l’ancien plateau du Mexique, mais fouisseurs et anges considéraient l’ensemble comme inhabitable.

Lacs

Il existe une anomalie dans le Gornaya, consistant en une zone d’affaissement orientée nord-sud le long de laquelle les cours d’eau, qu’ils coulent vers le « nord » ou vers le « sud », ont formé des lacs. À mesure que les fleuves creusaient des chenaux de plus en plus profonds dans les montagnes, les lacs se sont enfoncés d’autant, en laissant des terrasses fertiles étagées sur les parois des canyons, si bien que ces lacs possèdent des rives fertiles dont la largeur varie de quelques mètres à cinq kilomètres. Les sept lacs se nomment, d’« est » en « ouest » (selon l’orientation des anges et des fouisseurs ; nous dirions du nord au sud) :

SEVEROD. – Traversé et alimenté par le Svereg ;

UPROD. – Source de l’Ureg ;

PROD. – Source du Padurek ;

MEBBEKOD. – Traversé et alimenté par le Mebbereg ;

SIDONOD. – Source du Tsidorek, qui traverse Darakemba et, plus en aval, les confins orientaux de Bodika ;

ISSIPOD. – Source d’une des branches de l’Issibek ;

POROPOD. – Traversé et alimenté par le Proporeg.

Cours d’eau

Il existe dans le Gornaya des milliers de cours d’eau qui circulent dans tous les canyons et toutes les vallées. La totalité du Gornaya se trouve sous les tropiques, mais les vents changeants et les chaînes de montagnes extrêmement élevées et entrecoupées de vallées profondes font que des rivières pourtant voisines peuvent recevoir des précipitations très différentes à une même époque de l’année. Ces rivières sont les voies de communication et les points de repère du Gornaya et, là où le massif s’ouvre en larges vallées, elles sont source de vie en toutes saisons. Sept grands fleuves s’échappent du Gornaya et, traversant les basses terres sauvages, aboutissent à l’Atlantique ; quatre autres s’écoulent dans le Pacifique. En outre, certains possèdent des affluents importants. Dans la religion des anges, à chaque fleuve est attribué un degré particulier de sainteté ; ils sont ici présentés en fonction de leur rang dans cette hiérarchie (notons que leurs noms proviennent aujourd’hui d’un mélange d’appellations et de formes dérivées des langues des humains, des anges et des fouisseurs).

Les sept fleuves issus de lacs

TSIDOREK. – Le plus sacré, s’écoule vers le nord en naissant du lac Sidonod. Le lac se situant presque au point le plus haut de la vallée fluviale, aucun cours d’eau d’importance ne s’y déverse. En conséquence, le Sidonod est la « source pure » du Tsidorek, lequel possède un affluent, le Padurek, qui naît également d’une source pure (le lac Prod), ce qui rend ses eaux deux fois pures. Darakemba, la capitale du royaume de Motiak, est installée au débouché du canyon, là où il s’ouvre en une large vallée permettant une agriculture intensive.

ISSIBEK. – S’écoule vers le nord du lac Issipod, autre source pure. Il possède un affluent majeur courant plein sud, mais les deux cours d’eau se rejoignent moins qu’ils ne se heurtent de front. Au point de rencontre, ils formaient jadis un lac qui emplissait le long canyon sur cinquante kilomètres et se déversait par le col inférieur de la chaîne montagneuse, côté Pacifique. Mais avec le temps, le lac a trouvé une issue par un système de cavernes et s’est entièrement vidé. Aujourd’hui, les deux fleuves semblent entrer en collision l’un avec l’autre et, comme leurs régimes respectifs de crues sont inverses, l’épanchoir reste toujours noyé et donc invisible. Il en résulte que le fleuve paraît se déverser de son lac d’origine jusqu’à un point bas tumultueux, à partir duquel la vallée remonte et le fleuve continue de couler, mais dans la direction opposée. L’épanchoir, lui, suit un trajet souterrain sur plusieurs kilomètres avant de déboucher dans une caverne, de l’autre côté de la chaîne montagneuse, qui donne sur l’océan Pacifique. La rivière issue de ce dégorgeoir portait autrefois un autre nom, mais avant même l’arrivée des humains un fouisseur avait démontré qu’il s’agissait en réalité de l’Issibek. Néanmoins, on continue de considérer le fleuve qui coule vers le nord du lac Issipod et son affluent qui coule vers le sud pour le rejoindre comme un seul et même cours d’eau, mais né de deux sources, l’une pure, l’autre non. C’est cette curieuse rivière que l’expédition envoyée par Ilihiak pour retrouver Darakemba a suivie par erreur, manquant Darakemba (située à plusieurs chaînes de montagnes géantes de là) et arrivant finalement dans le désert d’Opustoshen, où, sur les berges d’un oued (entièrement à sec à ce moment-là), les hommes découvrirent des cadavres et des armas épars donnant à penser qu’une gigantesque bataille y avait eu lieu. Le désert avait si parfaitement conservé les corps qu’il était impossible de dire s’ils dataient de cinq ans ou de cinq siècles. Non loin de là, on trouva des textes rédigés dans une langue inconnue.