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Un nouveau professeur de gymnastique a fait son apparition sur la plage, et tous les parents se sont empressés d’inscrire leurs enfants à son cours. Ils ont pensé, dans leur sagesse de parents, que d’occuper les enfants pendant une heure tous les jours pouvait faire le plus grand bien à tout le monde.

La gym

Hier, on a eu un nouveau professeur de gymnastique.

— Je m’appelle Hector Duval, il nous a dit, et vous ?

— Nous pas, a répondu Fabrice, et ça, ça nous a fait drôlement rigoler.

J’étais sur la plage avec tous les copains de l’hôtel, Blaise, Fructueux, Mamert, qu’il est bête celui-là ! Irénée, Fabrice et Côme. Pour la leçon de gymnastique, il y avait des tas d’autres types ; mais ils sont de l’hôtel de la Mer et de l’hôtel de la Plage et nous, ceux du Beau-Rivage, on ne les aime pas.

Le professeur, quand on a fini de rigoler, il a plié ses bras et ça a fait deux gros tas de muscles.

— Vous aimeriez avoir des biceps comme ça ? a demandé le professeur.

— Bof, a répondu Irénée.

— Moi, je ne trouve pas ça joli, a dit Fructueux, mais Côme a dit qu’après tout, oui, pourquoi pas, il aimerait bien avoir des trucs comme ça sur les bras pour épater les copains à l’école. Côme, il m’énerve, il veut toujours se montrer. Le professeur a dit :

— Eh bien, si vous êtes sages et vous suivez bien les cours de gymnastique, à la rentrée, vous aurez tous des muscles comme ça.

Alors, le professeur nous a demandé de nous mettre en rang et Côme m’a dit :

— Chiche que tu ne sais pas faire des galipettes comme moi. Et il a fait une galipette.

Moi, ça m’a fait rigoler, parce que je suis terrible pour les galipettes, et je lui ai montré.

— Moi aussi je sais ! Moi aussi je sais ! a dit Fabrice, mais lui, il ne savait pas. Celui qui les faisait bien, c’était Fructueux, beaucoup mieux que Blaise, en tout cas. On était tous là, à faire des galipettes partout, quand on a entendu des gros coups de sifflet à roulette.

— Ce n’est pas bientôt fini ? a crié le professeur. Je vous ai demandé de vous mettre en rang, vous aurez toute la journée pour faire les clowns !

On s’est mis en rang pour ne pas faire d’histoires et le professeur nous a dit qu’il allait nous montrer ce que nous devions faire pour avoir des tas de muscles partout. Il a levé les bras et puis il les a baissés, il les a levés et il les a baissés, il les a levés et un des types de l’hôtel de la Mer nous a dit que notre hôtel était moche.

— C’est pas vrai, a crié Irénée, il est rien chouette notre hôtel, c’est le vôtre qui est drôlement laid !

— Dans le nôtre, a dit un type de l’hôtel de la Plage, on a de la glace au chocolat tous les soirs.

— Bah ! a dit un de ceux de l’hôtel de la Mer, nous, on en a à midi aussi et jeudi il y avait des crêpes à la confiture !

— Mon papa, a dit Côme, il demande toujours des suppléments, et le patron de l’hôtel lui donne tout ce qu’il veut !

— Menteur, c’est pas vrai ! a dit un type de l’hôtel de la Plage.

— Ça va continuer longtemps, votre petite conversation ? a crié le professeur de gymnastique, qui ne bougeait plus les bras parce qu’il les avait croisés. Ce qui bougeait drôlement, c’étaient ses trous de nez, mais je ne crois pas que c’est en faisant ça qu’on aura des muscles.

Le professeur s’est passé une main sur la figure et puis il nous a dit qu’on verrait plus tard pour les mouvements de bras, qu’on allait faire des jeux pour commencer. Il est chouette, le professeur.

— Nous allons faire des courses, il a dit. Mettez-vous en rang, là. Vous partirez au coup de sifflet. Le premier arrivé au parasol, là-bas, c’est le vainqueur. Prêts ? et le professeur a donné un coup de sifflet. Le seul qui est parti, c’est Mamert, parce que nous, on a regardé le coquillage que Fabrice avait trouvé sur la plage, et Côme nous a expliqué qu’il en avait trouvé un beaucoup plus grand l’autre jour et qu’il allait l’offrir à son papa pour qu’il s’en fasse un cendrier. Alors, le professeur a jeté son sifflet par terre et il a donné des tas de coups de pied dessus. La dernière fois que j’ai vu quelqu’un d’aussi fâché que ça, c’est à l’école, quand Agnan, qui est le premier de la classe et le chouchou de la maîtresse, a su qu’il était second à la composition d’arithmétique.

— Est-ce que vous allez vous décider à m’obéir ? a crié le professeur.

— Ben quoi, a dit Fabrice, on allait partir pour votre course, m’sieur, y a rien qui presse.

Le professeur a fermé les yeux et les poings, et puis il a levé ses trous de nez qui bougeaient, vers le ciel. Quand il a redescendu la tête, il s’est mis à parler très lentement et très doucement.

— Bon, il a dit, on recommence. Tous prêts pour le départ.

— Ah non, a crié Mamert, c’est pas juste ! C’est moi qui ai gagné, j’étais le premier au parasol ! C’est pas juste et je le dirai à mon papa ! et il s’est mis à pleurer et à donner des coups de pied dans le sable et puis il a dit que puisque c’était comme ça, il s’en allait et il est parti en pleurant et je crois qu’il a bien fait de partir, parce que le professeur le regardait de la même façon que papa regardait le ragoût qu’on nous a servi hier soir pour le dîner.

— Mes enfants, a dit le professeur, mes chers petits, mes amis, celui qui ne fera pas ce que je lui dirai de faire... je lui flanque une fessée dont il se souviendra longtemps !

— Vous n’avez pas le droit, a dit quelqu’un, il n’y a que mon papa, ma maman, tonton et pépé qui ont le droit de me donner des fessées !

— Qui a dit ça ? a demandé le professeur.

— C’est lui, a dit Fabrice en montrant un type de l’hôtel de la Plage, un tout petit type.

— C’est pas vrai, sale menteur, a dit le petit type et Fabrice lui a jeté du sable à la figure, mais le petit type lui a donné une drôle de claque. Moi je crois que le petit type avait déjà dû faire de la gymnastique et Fabrice a été tellement surpris, qu’il a oublié de pleurer. Alors, on a tous commencé à se battre, mais ceux de l’hôtel de la Mer et ceux de l’hôtel de la Plage, c’est des traîtres.

Quand on a fini de se battre, le professeur, qui était assis sur le sable, s’est levé et il a dit :

— Bien. Nous allons passer au jeu suivant. Tout le monde face à la mer. Au signal, vous allez tous à l’eau ! Prêts ? Partez !

Ça, ça nous plaisait bien, ce qu’il y a de mieux à la plage, avec le sable, c’est la mer. On a couru drôlement et l’eau était chouette et on s’est éclaboussés les uns les autres et on a joué à sauter avec les vagues et Côme criait :

« Regardez-moi ! Regardez-moi ! Je fais du crawl ! » et quand on s’est retournés, on a vu que le professeur n’était plus là.

Et aujourd’hui, on a eu un nouveau professeur de gymnastique.

— Je m’appelle Jules Martin, il nous a dit, et vous ?

Les vacances se poursuivent agréablement, et le père de Nicolas n’a rien à reprocher à l’hôtel Beau-Rivage, si ce n’est son ragoût, surtout le soir où il a trouvé un coquillage dedans. Comme il n’y a plus de professeur de gymnastique pour l’instant, les enfants cherchent d’autres activités pour y déverser le trop-plein de leur énergie...

Le golf miniature

Aujourd’hui on a décidé d’aller jouer au golf miniature qui se trouve à côté du magasin où on vend des souvenirs. C’est rien chouette le golf miniature, je vais vous l’expliquer : il y a dix-huit trous et on vous donne des balles et des bâtons et il faut mettre les balles dans les trous en moins de coups de bâton possible. Pour arriver jusqu’aux trous, il faut passer par des petits châteaux, des rivières, des zigzags, des montagnes, des escaliers ; c’est terrible. Il n’y a que le premier trou qui est facile.