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— Dieu voulait prendre soin des chevaux, rétorque le maître. Mais, à ce moment, Il avait besoin de vos mains pour les attacher. »

 

« IL SE PEUT QUE Jésus ait envoyé en Enfer certains de ses disciples pour sauver des âmes, dit John. Même en Enfer, tout n’est pas perdu. »

Cette idée surprend le voyageur. John est pompier à Los Angeles et c’est son jour de congé.

« Pourquoi dites-vous cela ? s’étonne le voyageur.

— Parce que j’ai déjà vécu l’enfer sur cette Terre. Je pénètre dans des bâtiments en flammes, je vois des gens désespérés qui tentent de s’échapper, et il m’est très souvent arrivé de risquer ma vie pour les sauver. Je ne suis qu’une particule dans cet immense univers, forcé d’agir en héros au milieu de tous les enfers de feu que j’affronte. Si moi, qui ne suis rien, je parviens à agir de la sorte, imaginez ce que Jésus a dû faire ! Je suis sûr que certains de ses apôtres se sont infiltrés en Enfer pour y sauver des âmes. »

 

LE MAITRE DIT :

« Dans la plupart des civilisations primitives, on avait coutume d’enterrer les morts en position fœtale. « Il naît à une nouvelle vie, donc nous devons le placer dans la position qui était la sienne quand il est venu au monde », pensait-on. Pour ces civilisations, la mort n’était qu’un pas de plus sur le long chemin de l’univers.

« Peu à peu, le monde a perdu cette vision paisible de la mort. Mais qu’importe ce que nous pensons, ce que nous faisons, ce en quoi nous croyons : nous mourrons tous un jour.

« Il vaut mieux, comme les vieux Indiens Yaquis, prendre la mort pour conseillère. Et toujours nous demander : « Puisque je vais mourir, que dois-je faire maintenant ? »

 

LA VIE, ce n’est pas demander ou donner des conseils. Si nous avons besoin d’aide, il est préférable d’observer comment les autres résolvent  – ou échouent à résoudre  – leurs problèmes.

Notre ange est toujours présent, et très souvent il se sert des lèvres d’autrui pour nous dire quelque chose. Mais il s’adresse à nous de manière fortuite, en général au moment où, bien qu’attentifs, nous ne laissons pas nos préoccupations troubler le miracle de la vie.

Laissons notre ange nous parler de la manière qui lui est coutumière, quand il pense que c’est nécessaire.

Le maître dit :

« Les conseils sont la théorie de la vie. La pratique est, en général, très différente. »

 

UN PRETRE du Renouveau charismatique de Rio de Janeiro voyageait dans un autocar quand il entendit une voix lui enjoignant de se lever sans attendre et de prêcher la parole du Christ. Le prêtre se mit à converser avec la voix :

« On va me trouver ridicule, ce n’est pas un endroit pour un sermon. »

Mais la voix en lui insistait : il devait prendre la parole.

« Je suis timide, je vous en prie, ne me demandez pas cela », implora-t-il.

L’impulsion intérieure persistait.

Alors il se rappela sa promesse : accepter tous les desseins du Christ. Il se leva, mourant de honte, et commença à parler de l’Evangile. Tous l’écoutèrent en silence. Il observait chacun des passagers, et rares étaient ceux qui détournaient le regard. Il dit tout ce qu’il ressentait, termina son sermon et retourna s’asseoir.

Il ne sait toujours pas aujourd’hui quelle mission il a accomplie ce jour-là. Mais il a la certitude absolue d’avoir accompli une mission.

 

UN SORCIER AFRICAIN conduit son apprenti dans la forêt. En dépit de son âge, il marche avec agilité, tandis que l’apprenti glisse et tombe à tout instant. Celui-ci blasphème, se relève, crache sur le sol qui le trahit, mais continue à suivre son maître.

Après avoir longtemps marché, ils arrivent dans un lieu sacré. Sans même s’arrêter, le sorcier fait demi-tour et reprend la route en sens inverse.

«Vous ne m’avez rien enseigné, aujourd’hui, objecte l’apprenti, après une nouvelle chute.

— Je vous ai enseigné quelque chose, mais on dirait que vous n’apprenez rien, réplique le sorcier. J’essaie de vous enseigner comment on traite les erreurs de la vie.

— Et comment les traite-t-on ?

— De la façon dont vous auriez dû traiter les chutes que vous avez faites. Au lieu de maudire l’endroit où vous êtes tombé, vous auriez dû chercher ce qui vous avait fait glisser. »

 

LE PERE SUPERIEUR du monastère de Sceta reçut un après-midi la visite d’un ermite.

« Mon conseiller spirituel ne sait comment me diriger, déclara le nouveau venu. Dois-je le quitter ? »

Le père supérieur ne répondit mot et l’ermite retourna dans le désert. Une semaine plus tard, il revint.

« Mon conseiller spirituel ne sait comment me diriger, répéta-t-il. J’ai décidé de le quitter.

— Voilà des paroles sages, conclut le père supérieur. Quand un homme comprend que son âme n’est pas satisfaite, il ne demande pas de conseils, il prend les décisions adéquates pour préserver son bout de chemin dans cette vie. »

 

UNE JEUNE FEMME s’approche du voyageur.

« Je veux vous raconter quelque chose, lui dit-elle. J’ai toujours cru que j’avais un don de guérison, mais je n’avais pas le courage de m’en servir. Et puis, un jour, mon mari souffrait beaucoup de la jambe gauche et il n’y avait personne pour l’aider. Alors, mourant de honte, j’ai décidé de poser mes mains sur sa jambe et de demander que la douleur cesse.

« J’ai agi ainsi sans croire vraiment que je pourrais lui venir en aide, et puis je l’ai entendu prier : « Fais, Seigneur, que ma femme soit capable d’être la messagère de Ta lumière, de Ta force. » Ma main est devenue très chaude et aussitôt les douleurs ont disparu.

« Plus tard, je lui ai demandé pourquoi il avait prié ainsi. Il m’a répondu que c’était pour me donner confiance. Aujourd’hui, je suis capable de guérir d’autres personnes, grâce à ces mots. »

 

LE PHILOSOPHE Aristippe courtisait les puissants à la cour de Denys, tyran de Syracuse.

Un après-midi, il rencontra Diogène en train de se préparer un modeste plat de lentilles.

« Si tu complimentais Denys, tu ne serais pas obligé de manger des lentilles, remarqua Aristippe.

— Si tu savais te contenter de manger des lentilles, tu ne serais pas obligé de complimenter Denys », répliqua Diogène.

Le maître dit :

« Il est vrai que tout a un prix, mais ce prix est relatif Quand nous suivons nos rêves, nous pouvons donner l’impression que nous sommes misérables et malheureux. Mais ce que les autres pensent n’a aucune importance. Ce qui compte, c’est la joie dans notre cœur. »

 

UN HOMME, qui vivait en Turquie, entendit parler d’un maître habitant en Perse. Sans hésiter, il vendit tout ce qu’il possédait, prit congé de sa famille et partit en quête de la sagesse.

Après des mois de voyage, il trouva enfin la cabane où vivait le grand maître. Empli de crainte et de respect, il s’en approcha et frappa.

Le maître ouvrit la porte.

« Je viens de Turquie, lui dit l’homme. J’ai fait ce long voyage pour vous poser une seule question. »

Le vieillard le regarda, surpris : « Très bien. Vous pouvez me poser une seule question.

— Je dois exprimer clairement ce que je vais vous demander. Puis-je poser ma question en turc ?

— Vous le pouvez, répondit le sage. Et j’ai déjà répondu à votre unique question. Ce que vous voulez savoir d’autre, demandez-le à votre cœur, il vous donnera la réponse. »