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« Mon père, mon père ! s’écria l’un d’eux. S’il vous plaît, enseignez-nous encore la prière que Dieu entend, parce que nous ne nous en souvenons plus.

— Cela n’a aucune importance », répondit le prêtre, qui avait assisté au miracle.

Et il demanda pardon à Dieu de ne pas avoir compris qu’il parlait toutes les langues.

 

SAINT JEAN DE LA Croix nous enseigne que, sur notre chemin spirituel, nous ne devons pas chercher des visions, ni suivre les déclarations de ceux qui sont déjà passés par là. Seule notre foi doit nous soutenir, parce que la foi est limpide, transparente ; elle naît en nous et ne peut être confondue.

Un écrivain, qui bavardait avec un prêtre, lui demanda ce qu’était l’expérience de Dieu.

« Je l’ignore, répondit le prêtre. La seule expérience que je connaisse jusqu’à présent est celle de ma foi en Dieu. »

C’est cela, le plus important.

 

LE MAITRE DIT :

« Le pardon est une route à double sens. Chaque fois que nous pardonnons à quelqu’un, nous nous pardonnons aussi à nous-mêmes. Si nous sommes tolérants envers les autres, il nous est plus facile d’accepter nos propres erreurs. Ainsi, sans culpabilité et sans amertume, nous parvenons à améliorer notre approche de la vie.

« Lorsque, par faiblesse, nous laissons la haine, l’envie et l’intolérance vibrer autour de nous, nous risquons d’être consumés par ces vibrations.

« Pierre demanda au Christ : « Maître, dois-je pardonner sept fois à mon prochain ? » Et le Christ lui répondit : « Pas seulement sept, mais soixante-dix fois."

« L’acte du pardon nettoie le plan astral et nous montre la véritable lumière de la Divinité. »

 

LE MAITRE DIT :

« Les maîtres avaient coutume jadis de créer des « personnages » pour aider leurs disciples à saisir l’aspect le plus sombre de leur personnalité. Nombre de ces histoires sont devenues de célèbres contes de fées.

« Le procédé est simple : il vous suffit de placer toutes vos angoisses, vos peurs, vos déceptions dans un être invisible qui se tient à votre gauche. Il tient le rôle du « vilain » de votre existence, vous suggérant sans cesse des attitudes que vous rejetez, mais que vous finissez par adopter. Une fois créé ce personnage, il est bien plus facile de ne pas suivre ses conseils.

« C’est extrêmement simple. C’est pourquoi cela fonctionne très bien. »

 

« COMMENT SAVOIR quelle est la meilleure manière d’agir dans la vie ? » demanda le disciple à son maître.

Le maître lui suggéra de fabriquer une table. Quand la table fut quasi prête  – il ne restait plus qu’à planter les clous dans le plateau  –, le maître s’approcha. Le disciple plantait les clous en trois coups précis mais, le dernier clou résistant davantage, il dut donner un coup supplémentaire. Le clou s’enfonça trop profondément, et le bois fut abîmé.

« Votre main était habituée à trois coups de marteau, fit remarquer le maître. Lorsqu’une action est dirigée par l’habitude, elle perd son sens, et cela finit par causer des dommages.

« Chaque action est unique, et le seul secret à connaître est le suivant : ne laissez jamais l’habitude commander vos actes. »

 

NON LOIN DE la ville de Soria, en Espagne, se trouve un vieil ermitage creusé dans le rocher, où vit depuis des années un homme qui a tout abandonné pour se consacrer à la contemplation.

Un après-midi d’automne, le voyageur lui rend visite. Il est reçu selon les règles de l’hospitalité.

Après avoir partagé son morceau de pain, l’ermite lui propose de l’accompagner jusqu’à un ruisseau voisin pour cueillir quelques champignons comestibles.

Sur le chemin, un jeune garçon s’approche d’eux : « Saint homme, j’ai entendu dire que, pour atteindre l’illumination, nous ne devions pas manger de viande. Est-ce vrai ?

— Accepte avec joie tout ce que la vie t’offre, répond l’ermite. Tu ne pécheras pas contre l’Esprit, mais tu ne blasphémeras pas non plus contre la générosité de la terre. »

 

LE MAITRE DIT :

« Si vous traversez une passe très difficile, écoutez votre cœur. Tâchez d’être aussi honnête que possible avec vous-même, assurez-vous que vous suivez vraiment votre chemin en payant le prix de vos rêves.

« Si, malgré tout, vous êtes toujours malmené par la vie, il arrivera un moment où vous devrez vous plaindre. Faites-le avec respect, comme un enfant se plaint auprès de ses parents ; ne manquez pas de réclamer un peu plus d’aide et d’attention. Dieu est un père et une mère à la fois, et les parents attendent toujours le meilleur de leurs enfants. Il se peut que l’apprentissage soit trop rude, et il ne coûte rien de réclamer un répit et de l’affection.

« Mais n’exagérez jamais. Job a protesté au bon moment, et ses biens lui ont été rendus. Al Afid a pris l’habitude de se plaindre de tout, et Dieu a cessé de l’écouter. »

 

LES FETES DE VALENCE, en Espagne, comportent un étrange rituel, élaboré autrefois dans la corporation des charpentiers.

Tout au long de l’année, artisans et artistes construisent de gigantesques sculptures en bois. Puis, durant la semaine des festivités, ils les disposent au centre de la place principale. Les gens passent devant, discutent, émerveillés, émus par toute cette créativité. Le jour de la Saint-Joseph, toutes ces œuvres d’art, sauf une, sont brûlées sur un énorme bûcher, devant des milliers de curieux.

« Pourquoi tant de travail pour rien ? » demanda une Anglaise, tandis que les flammes immenses s’élevaient vers le ciel.

« Vous aussi, votre fin viendra un jour, lui répondit une Espagnole. Vous êtes-vous déjà dit qu’à cet instant un ange demanderait à Dieu : « Pourquoi tant de travail pour rien ? »

 

UN HOMME fort pieux se trouva soudain privé de toutes ses richesses. Sachant que Dieu pouvait lui venir en aide en toutes circonstances, il se mit à prier : « Seigneur, faites que je gagne à la loterie. »

Pendant des années, il pria et demeura pauvre.

Finalement, le jour de sa mort, comme il était très pieux, il monta tout droit au ciel. Quand il y arriva, il refusa d’entrer, déclarant qu’il avait eu beau appliquer toute sa vie les préceptes religieux qu’on lui avait enseignés, Dieu ne lui avait jamais permis de gagner à la loterie.

« Tout ce que Vous m’avez promis, Seigneur, n’était que des mensonges, protesta l’homme, révolté.

— J’ai toujours été prêt à vous aider à gagner, répliqua le Seigneur. Mais vous n’avez jamais acheté un billet de loterie. »

 

UN VIEUX SAGE CHINOIS se promenait dans la campagne enneigée quand il aperçut une femme en larmes.

« Pourquoi pleures-tu ? lui demanda-t-il.

— Parce que je me souviens du passé, de ma jeunesse, de la beauté que me renvoyait le miroir, des hommes que j’ai aimés. Dieu a eu la cruauté de me donner la mémoire. Il savait que je me rappellerais le printemps de ma vie et que je pleurerais. »

Le sage contempla la campagne enneigée, le regard fixé sur un point déterminé. A un moment, la femme cessa de se lamenter :

« Que regardez-vous là-bas ? demanda-t-elle.