« Mais c’est impossible ! Le vent a déjà tout dispersé !
— De la même façon, une simple médisance peut être dispersée par le vent, détruire l’honneur d’un homme, et ensuite, il est impossible de réparer le mal qui est fait. »
Et il fit incarcérer la femme.
Les temps difficiles
Un homme vendait des oranges au bord d’une route. Il était analphabète, donc il ne lisait jamais les journaux. Il plaçait sur le chemin quelques affiches, et il passait la journée à vanter la saveur de sa marchandise.
Tout le monde venait acheter, et l’homme prospéra. Avec son argent, il plaça de nouvelles affiches et vendit davantage de fruits. L’affaire progressait rapidement quand son fils – qui était cultivé et avait fait des études dans une grande ville – vint le voir :
«Papa, ne sais-tu pas que le monde traverse des moments difficiles ? L’économie du pays va très mal ! »
Inquiet, l’homme réduisit le nombre de ses affiches et se mit à revendre une marchandise de qualité plus médiocre parce qu’elle était moins chère. Les ventes chutèrent immédiatement.
«Mon fils a raison «, pensa-t-il. « Les temps sont très difficiles. »
Restons ouverts à l‘amour
Il y a des moments où nous aimerions beaucoup aider ceux que nous aimons beaucoup, mais où nous ne pouvons rien faire. Ou bien les circonstances ne permettent pas de l’approcher, ou bien la personne est fermée à tout geste de solidarité et de soutien.
Alors, seul nous reste l’amour. Dans les moments où tout se révèle inutile, nous pouvons encore aimer, sans attendre de récompense, de changements, de remerciements.
Si nous parvenons à agir de cette manière, l’énergie de l’amour commence à transformer l’univers autour de nous. Quand cette énergie apparaît, elle parvient toujours à opérer.
«Le temps ne transforme pas l’homme. Le pouvoir de la volonté ne transforme pas l’homme. L’amour le transforme », dit Henry Drummond.
J’ai lu dans le journal qu’à Brasilia une enfant avait été brutalement frappée par ses parents. Résultat, son corps ne pouvait plus se mouvoir et elle restait muette.
Internée à l’hôpital de Base, elle fut soignée par une infirmière qui lui disait tous les jours : « Je t’aime. « Bien que les médecins assurassent qu’elle ne pouvait pas entendre et que ses efforts étaient inutiles, l’infirmière continuait à répéter : «Je t’aime, n’oublie pas. »
Au bout de trois semaines, l’enfant avait retrouvé ses mouvements. Quatre semaines plus tard, elle se remettait à parler et à sourire. L’infirmière ne donna jamais d’interviews, et le journal ne publiait pas son nom – mais il est enregistré ici pour que nous n’oublions jamais : l’amour guérit.
L’amour transforme, l’amour guérit. Mais parfois l’amour fabrique des pièges mortels, et finit par détruire la personne qui a décidé de s’y abandonner totalement. Quel sentiment complexe est celui-là, qui est au fond notre seule raison de rester en vie, de lutter, de chercher à nous améliorer ?
Je serais irresponsable si je tentais de le définir, car, comme tous les êtres humains, je ne parviens qu’à le ressentir. On a écrit des milliers de livres, monté des pièces de théâtre, produit des films, créé des poèmes, taillé des sculptures dans le bois ou dans le marbre, et pourtant, tout ce que l’artiste peut transmettre, c’est l’idée d’un sentiment, et pas le sentiment en soi.
Mais j’ai appris que ce sentiment était présent dans les petites choses et se manifestait dans la plus insignifiante des attitudes que nous prenions, il faut donc toujours avoir l’amour à l’esprit, quand nous agissons ou quand nous n’agissons pas.
Prendre son téléphone et dire le mot de tendresse que nous avons reporté. Ouvrir la porte et laisser entrer celui qui a besoin de notre aide. Accepter un emploi. Quitter un emploi. Prendre la décision que nous avons remise à plus tard. Demander pardon pour une erreur que nous avons commise et qui ne nous laisse pas en paix. Exiger un droit que nous avons. Ouvrir un compte chez le fleuriste, qui est plus important que le bijoutier. Mettre la musique bien fort quand la personne aimée est loin, baisser le volume quand elle est près de nous. Savoir dire « oui « et « non « parce que l’amour concerne toutes les énergies de l’homme. Découvrir un sport que l’on peut pratiquer à deux. Ne suivre aucune recette, même celles qui sont dans ce texte – car l’amour a besoin de créativité.
Et quand rien de tout cela n’est possible, quand il ne reste que la solitude, alors se rappeler une histoire qu’un lecteur m’a envoyée un jour :
Une rose rêvait jour et nuit de la compagnie des abeilles, mais aucune ne venait se poser sur ses pétales.
La fleur, cependant, continuait à rêver. Durant ses longues nuits, elle imaginait un ciel où volaient de nombreuses abeilles, qui venaient tendrement l’embrasser. Ainsi, elle parvenait à résister jusqu’au jour suivant, où elle s’ouvrait de nouveau à la lumière du soleil.
Un soir, connaissant la solitude de la rose, la lune demanda :
« N’es-tu pas lassée d’attendre ?
— Peut-être. Mais je dois continuer à lutter.
— Pourquoi ?
— Parce que si je ne m’ouvre pas, je me fane. »
Dans les moments où la solitude semble écraser toute la beauté, nous n’avons d’autre moyen de résister que de rester ouverts.
Les deux gamins
Une vieille histoire arabe raconte que deux gamins – un riche et un pauvre – revenaient du marché. Le riche rapportait des gâteaux dégoulinant de miel, et le pauvre un morceau de pain rassis.
«Je te laisse manger mon gâteau, si tu fais le chien pour moi «, dit le riche.
L’enfant pauvre accepta et, à quatre pattes sur la chaussée, commença à manger les friandises de l’enfant riche.
Le sage Fath, qui assistait à la scène, commenta :
«Si cet enfant pauvre avait un peu de dignité, il finirait par découvrir un moyen de gagner de l’argent. Mais il préfère devenir le chien de l’enfant riche pour manger son gâteau. Demain, quand il sera grand, il fera la même chose pour une charge publique, et il sera capable de trahir ses parents pour une bourse d’or. »
Eviter d’aider le démon
«Très souvent nous sommes les instruments du Mal, quand nous tentons de pratiquer le Bien «, dit Al-Fahid à son ami. « Je m’efforce d’être toujours en alerte, mais aujourd’hui j’ai été utilisé par le démon.
— Comment ? N’as-tu pas la réputation d’être un sage ?
— Ce matin je suis allé faire les prières à la mosquée. Respectant la tradition, j’ai retiré mes chaussures avant d’entrer ; à la sortie, j’ai constaté qu’elles avaient été volées : finalement j’ai fait naître un voleur.
— Mais ce n’est pas ta faute «, dit l’ami.
« C’est ma faute. Il est facile de réveiller le mauvais côté de notre prochain. Il est facile d’irriter quelqu’un, de semer la discorde, de soulever des doutes, de séparer des frères. Le démon a besoin de l’homme pour réaliser ses actions, c’est pourquoi je suis responsable. «
Les nouveaux entrepreneurs
Pamela Hartigan, directrice de la fondation Schwab, a développé une liste de dix points communs aux personnes qui, insatisfaites du monde qui les entoure, ont décidé de créer leur propre travail. Je pense que la liste de Pamela va au-delà de l’entreprise sociale (ainsi que l’on appelle ce nouveau mécanisme), et peut être appliquée à beaucoup de choses que nous faisons dans notre vie quotidienne.
Impatience. Celui qui veut réaliser son rêve ne reste pas à attendre que les choses se produisent : il voit dans les problèmes d’hier les opportunités d’aujourd’hui. Son impatience l’oblige à changer de direction fréquemment, mais c’est cette adaptation qui le fait mûrir.