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Conscience. Celui qui veut réaliser son rêve sait qu’il n’est pas seul dans ce monde, et que chacun de ses gestes a une conséquence. Le travail qu’il fait peut transformer le milieu qui l’entoure. Comprenant ce pouvoir, il devient un élément actif de la société, et cela le met en paix avec la vie.

Innovation. Celui qui veut réaliser son rêve croit que tout peut changer, mais qu’il faut chercher un chemin qui n’a pas encore été parcouru. Bien qu’il soit toujours entravé par la vieille bureaucratie, les critiques malicieuses des autres et les difficultés à pénétrer dans une jungle qui n’a pas encore été défrichée, il découvre d’autres moyens de se faire entendre.

Pragmatisme. Celui qui veut réaliser son rêve n’attend pas les ressources idéales pour entreprendre son travail, il retrousse les manches et se met à l’ouvrage. Chaque progrès, aussi maigre soit-il, accroît son assurance et la confiance de son entourage, et les ressources finissent par se présenter.

Apprentissage. Celui qui veut réaliser son rêve est généralement quelqu’un qui s’intéresse beaucoup à un domaine déterminé, et qui grâce à son sens aigu de l’observation trouve de nouvelles solutions pour de vieux problèmes. Mais cet apprentissage ne peut être obtenu que par la pratique et le renouvellement constant.

Séduction. Personne ne peut survivre isolé dans un monde compétitif  : conscient de cette situation, celui qui veut réaliser son rêve parvient à faire en sorte que d’autres s’intéressent à ses idées. Et ces personnes sont intéressées parce qu’elles savent qu’elles ont devant elle un projet créatif, engagé dans la société, et qui   – en outre -peut être économiquement lucratif.

Volume 2 Manque ponctuation 1.

De la faute et du pardon

Au cours de son pèlerinage à La Mecque, un homme fort pieux sentit la présence de Dieu à ses côtés. En transe, il s’agenouilla, cacha son visage et se mit à prier  :

«Seigneur, je ne veux demander qu’une seule chose dans ma vie  : accordez-moi la grâce de ne jamais vous offenser.  »

—  Je ne peux concéder cette grâce  », répondit le Tout-Puissant.

Surpris, l’homme voulut connaître la raison de ce refus.

«Si vous ne m’offensez pas, je n’aurai aucun motif pour vous pardonner  », entendit-il dire le Seigneur. «Si je ne dois rien vous pardonner, vous oublierez bientôt l’importance de la miséricorde envers les autres. Alors, poursuivez votre chemin avec Amour, et laissez-moi pratiquer le pardon de temps en temps, pour que vous n’oubliez pas non plus cette vertu. «

Cette histoire illustre bien nos difficultés avec la faute et le pardon. Enfants, nous entendions toujours notre mère dire  : «Mon fils a fait cette bêtise parce que ses amis l’ont influencé. Lui, c’est une très bonne personne. «

Ainsi, nous n’avons jamais assumé la responsabilité de nos actes, nous n’avons pas demandé pardon   – et nous avons fini par oublier que nous devons aussi être généreux quand un autre nous offense. L’acte de demander pardon n’a rien à voir avec le sentiment de culpabilité ou la lâcheté  : nous commettons tous des erreurs, et ce sont justement ces faux pas qui nous permettent de nous améliorer et de progresser. Cependant, si nous sommes trop tolérants envers notre comportement   – en particulier quand il finit par blesser quelqu’un   – nous nous retrouvons isolés, incapables de corriger notre chemin.

Comment bannir la culpabilité tout en étant capable de demander pardon pour une erreur  ?

Il n’y a pas de formule toute faite. Mais il existe le bon sens  : nous devons juger le résultat de nos actes, et non les intentions qui étaient les nôtres quand nous les avons accomplis. Au fond, tout le monde est bon, mais cela n’est pas intéressant et cela ne soigne pas les blessures que nous pouvons causer. Une belle histoire illustre mon propos  :

Quand il était petit, Cosrœs avait un professeur grâce auquel il parvint à briller dans toutes les matières qu’il apprenait. Un après-midi, sans motif apparent, le maître le châtia avec une grande sévérité. Des années plus tard, Cosrœs monta sur le trône. L’une des premières mesures qu’il prit fut de mander le maître de son enfance, et d’exiger une explication pour l’injustice commise.

«Pourquoi m’avez-vous châtié alors que je ne l’avais pas mérité  ? «  demanda-t-il.

—  Quand j’ai décelé ton intelligence, j’ai su très vite que tu hériterais du trône de ton père, répondit le vieux professeur. Et j’ai décidé de te montrer comment l’injustice peut marquer un homme pour le restant de sa vie. Comme tu sais ce que cela signifie  », poursuivit le maître, «j’espère que tu ne puniras jamais quelqu’un sans motif  ».

Cela me rappelle une conversation à laquelle j’ai pris part au cours d’un dîner à Kyoto. Le professeur coréen Tac-Chang Kim commentait certaines différences existant entre les pensées occidentale et orientale.

«Les deux civilisations ont une règle d’or. En Occident, vous dites  : je ferai pour mon prochain ce que j’aimerais qu’il fasse pour moi. Cela signifie  : celui qui aime établit un modèle de bonheur qu’il tente d’imposer à tous ceux qui l’approchent.

La règle d’or de l’Orient lui est très similaire  : je ne ferai pas à mon prochain ce que je ne désire pas qu’il fasse avec moi. Mais elle part de la compréhension de tout ce qui nous rend malheureux, y compris le fait de devoir obéir à un modèle de bonheur imposé par autrui   – et cela fait toute la différence.

Pour rendre le monde meilleur, nous n’imposons pas une manière de démontrer notre amour, mais   – assurément   – d’éviter la souffrance d’autrui. «

Par conséquent, traitons notre frère avec respect et attention. Jésus a dit  : «C’est par les fruits que l’on connaît l’arbre.  » Un vieux proverbe arabe dit  : «Dieu juge l’arbre à ses fruits, et non à ses racines. «  Et un vieil adage dit  : «Celui qui frappe oublie, celui qui reçoit les coups n’oublie jamais. «

Des maîtres quotidiens

Au-dehors, la ville d’Oslo qui se prépare pour l’hiver. Au bar, je bavarde avec une chanteuse européenne très populaire. Nous discutons de la renommée, du succès, et à un moment elle me demande si j’ai quelque chose d’important à lui apprendre.

«Bien sûr que non, lui réponds-je. Vous vivez votre vie comme quelqu’un qui sait qu’il doit mourir un jour, et c’est là le plus important. Mais je peux vous proposer un exercice  : durant les six prochains mois, écrire un journal que vous intitulerez «  le maître de chaque jour  ». Nous apprenons toujours quelque chose de neuf entre le matin et le soir  : pourquoi ne pas le consigner  ? «

Elle accepte. Six mois plus tard, je reçois une copie de son journal avec des annotations extrêmement intéressantes, des leçons de gens qu’elle n’a croisés qu’une fois, mais qui assurément resteront avec elle pour toujours. Je transcris ici quelques-unes des remarques les plus importantes.

S’accepter soi-mëme

En regardant les autres, j’ai appris qui j’étais. J’ai peur de n’être pas aussi bonne qu’on le croit, mais il me semble que tout le monde pense cela de soi-même. Pendant que j’écrivais ce journal, j’ai enfin admis que j’avais assez de courage pour avoir peur, et pour me voir sans artifice. J’ai suffisamment d’assurance pour me sentir anxieuse.

J’ai constaté que les gens cherchent à projeter sur vous une part de leur anxiété, de même que vous projetez la vôtre sur eux. Ils essaient de nous diminuer parce qu’ils se sentent petits, ils tentent de nous effrayer parce qu’ils ne sont pas convaincus de leurs capacités.

En quête de l’amour