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La deuxième année, il eut l’idée d’ajouter un peu de fertilisant. Le riz poussa rapidement, et la récolte fut encore meilleure.

La troisième année, il mit davantage de fertilisant. La récolte fut encore plus abondante, mais le riz apparut petit et sans éclat.

«Si tu continues à augmenter la quantité d’engrais, il n’aura plus aucune valeur l’année prochaine, dit le maître. Quand tu aides un peu quelqu’un, tu le rends fort. Mais si tu l’aides trop, tu l’affaiblis.  »

7.

L’importance des alliés

Le guerrier de la lumière qui ne partage pas avec les autres le bonheur de ses choix ne connaîtra jamais ses propres qualités et défauts.

Par conséquent, avant d’entreprendre quoi que ce soit, cherchez-vous des alliés   – des gens qui s’intéressent à ce que vous faites.

Je ne dis pas  :  »Cherchez d’autres guerriers de la lumière. «

Je dis  : trouvez des gens qui aient différentes capacités, car le combat d’un guerrier pour son rêve n’est pas différent d’un chemin suivi avec enthousiasme.

Vos alliés ne seront pas nécessairement ces gens que tout le monde regarde avec admiration, en affirmant  : «  il n’existe personne de meilleur  ». Bien au contraire, ce sont des personnes qui n’ont pas peur de commettre des erreurs, donc en commettent beaucoup. C’est pourquoi ce qu’elles font n’est pas toujours loué ou reconnu.

Mais les personnes de ce genre transforment le monde et, après maintes erreurs, parviennent à atteindre leur but et à faire la différence dans leur communauté.

Les alliés sont des personnes qui ne peuvent pas rester à attendre que les choses se produisent, pour pouvoir ensuite décider quelle est la meilleure attitude à prendre  : elles décident à mesure qu’elles agissent, même si elles savent que ce genre de comportement est très risqué.

Il est important pour un guerrier de la lumière de vivre avec ses alliés. Ensemble, tous comprennent qu’avant de choisir leur objectif, ils sont libres de changer d’avis, mais après que l’objectif a été déterminé, ils se concentrent uniquement sur les pas qu’ils doivent faire. Et à mesure qu’ils avancent, ils pensent  : «Chaque pas requiert un grand effort, mais cela vaut la peine de prendre ce risque, cela vaut la peine de mettre sa vie en jeu.  »

Les meilleurs alliés sont ceux qui ne pensent pas comme la majorité. C’est pourquoi lorsque l’on cherche des compagnons pour partager l’enthousiasme de son rêve, il est important de croire à l’intuition et de ne pas accorder d’importance aux commentaires d’autrui. La plupart des êtres humains jugent toujours les autres en ayant pour modèle leurs propres limitations, et l’opinion de la majorité est parfois pleine de préjugés et de craintes.

Associez-vous à tous ceux qui ont vécu des expériences, ont pris des risques, sont tombés, ont été meurtris et ont pris de nouveaux risques. Éloignez-vous de ceux qui affirment des vérités, critiquent ceux qui ne pensent pas comme eux, n’ont jamais fait un pas sans avoir la certitude qu’ils en seraient respectés et préfèrent le confort des certitudes aux tensions qu’engendrent les doutes.

Associez-vous à ceux qui s’exposent et ne craignent pas d’être vulnérables  : ils regardent ce que fait leur prochain, non pas pour le juger, mais pour admirer son dévouement et son courage.

Le guerrier de la lumière se sent peut-être tenté de penser que son rêve n’intéresse pas tout le monde, par exemple les boulangers ou les agriculteurs. Pourtant le guerrier de la lumière leur offre un bon exemple de persévérance et de courage. Et un boulanger peut enseigner beaucoup de choses, comme le mélange exact des ingrédients, qui est fondé davantage sur l’intuition que sur la technique. Un agriculteur peut montrer l’importance de la patience, de la sueur, du respect des saisons et de l’inutilité de blasphémer contre les tempêtes, car c’est une perte de temps.

Donc chacun a quelque chose de différent à enseigner  : et c’est la somme de ces différences que nous appelons «sagesse  ».

Associez-vous à ceux qui sont flexibles et comprennent les signes du chemin. Ce sont des gens qui n’hésitent pas à changer de parcours quand ils découvrent une barrière infranchissable, ou quand ils entrevoient une meilleure opportunité. Ils possèdent la qualité de l’eau  : elle contourne les rochers, s’adapte au cours du fleuve, parfois se transforme en lac -jusqu’à ce que la dépression soit pleine et qu’elle puisse continuer sa route, car l’eau n’oublie pas que sa destination est la mer et que tôt ou tard elle devra arriver jusqu’à elle.

Associez-vous à ceux qui n’ont jamais dit  : «C’est fini, je dois m’arrêter là.  » De même que l’hiver est suivi du printemps, rien ne peut finir, et la route du guerrier est un chemin sans fin. Quand il a atteint son objectif, il rencontre un nouveau défi, et il lui faut de nouveau recommencer, en utilisant toujours tout ce qu’il a appris tandis qu’il marchait.

Associez-vous à ceux qui chantent, racontent des histoires, jouissent de la vie et ont la joie dans les yeux. Parce que la joie est contagieuse et permet de ne pas se laisser paralyser par la dépression, par la solitude et par les difficultés.

Associez-vous à ceux qui marchent la tête haute, même les larmes aux yeux. Éloignez-vous de ceux qui marchent la tête haute parce qu’ils n’ont jamais pleuré, jamais regardé autour d’eux.

Un vrai guerrier de la lumière ne confond pas arrogance et autorité, joie et superficialité, persévérance et impatience. Il a des doutes, il se sent parfois oppressé par la solitude, mais il sait qu’il y a beaucoup de gens qui pensent comme lui, et qu’il rencontrera ses vrais alliés, que ce n’est qu’une question de temps.

8.

Des livres et des bibliothèques

Je n’ai pas beaucoup de livres  : il y a quelques années, j’ai fait certains choix dans la vie, guidé par l’idée de chercher un maximum de qualité avec le minimum de choses. Je ne veux pas dire que j’ai opté pour une vie monastique   – bien au contraire, quand nous ne sommes pas obligés de posséder une infinité d’objets, nous avons une liberté immense. Certains de mes amis (et amies) se plaignent de perdre des heures de leur vie à tenter de choisir ce qu’ils vont porter parce qu’ils ont trop de vêtements. Comme ma garde-robe se résume à un «noir basique  », je n’ai pas besoin d’affronter ce problème.

Cependant je ne suis pas ici pour parler de mode, mais de livres. Pour revenir à l’essentiel, j’ai décidé de ne conserver que 400 livres dans ma bibliothèque, certains pour des raisons sentimentales, d’autres parce que je les relis toujours. Cette décision a été prise pour des motifs divers, l’un étant la tristesse de voir comment des bibliothèques accumulées soigneusement au cours d’une vie étaient ensuite vendues au poids sans aucun respect. Autre raison  : pourquoi garder tous ces volumes à la maison  ? Pour montrer à mes amis que je suis cultivé  ? Pour orner le mur  ? Les livres que j’ai achetés seront infiniment plus utiles dans une bibliothèque publique que chez moi.

Autrefois, j’aurais pu dire  : j’en ai besoin parce que je vais les consulter. Mais aujourd’hui, quand une information m’est nécessaire, j’allume l’ordinateur, je tape un mot-clé, et devant moi apparaît tout ce dont j’ai besoin. Il y a là l’Internet, la plus grande bibliothèque de la planète.

Bien entendu je continue à acheter des livres   – il n’existe pas de moyen électronique qui puisse les remplacer. Mais dès que j’en ai terminé un, je le laisse voyager, je le donne à quelqu’un, ou je le remets à une bibliothèque publique. Mon intention n’est pas de sauver des forêts ou d’être généreux  : je crois seulement qu’un livre a un parcours propre et ne peut être condamné à rester immobile sur une étagère.

Etant écrivain et vivant de droits d’auteur, peut-être suis-je en train de plaider contre ma propre cause   – finalement, plus on achètera de livres, plus je gagnerai d’argent. Mais ce serait injuste envers le lecteur, surtout dans des pays où une grande partie des programmes gouvernementaux d’achats pour les bibliothèques ne tient pas compte du critère fondamental d’un choix sérieux  : le plaisir de la lecture et la qualité du texte.