Dans les derniers jours, j’avais promis à Marina que, si elle ne pouvait le faire, je finirais cette histoire. Ce livre en blanc que je lui avais donné m’a accompagné durant toutes ces années. Ses mots seront les miens. Je ne sais si je saurai faire honneur à ma promesse. Parfois je doute de ma mémoire et je me demande si je serai capable de ne me souvenir que de ce qui n’est jamais arrivé.
Marina, tu as emporté toutes les réponses avec toi.
NOTE DE L’AUTEUR
Cher lecteur
Le premier roman que j’ai publié, El Principe de la Niebla 1 marque le début de ma carrière d’écrivain en 1992. À l’origine, le livre était présenté comme un roman « pour la jeunesse ». Les années ont passé, et j’éprouve toujours la même difficulté à comprendre ce que ce terme signifie exactement. Je considère que j’écris pour des gens qui aiment lire, et je ne demande jamais une photo d’identité pour vérifier leur âge, leur race ou leur sexe.
Pour être honnête, j’avais tendance quand j’étais adolescent à éviter les livres qui portaient la mention « pour la jeunesse ». L’idée que je me faisais d’un livre destiné à des jeunes gens était exactement la même que celle d’un livre destiné à n’importe quel type de lecteurs : on s’immerge totalement dedans. Dans le cas de Marina, comme dans celui du Principe de la Niebla, j’ai essayé d’écrire le genre de livre que j’aimais lire dans mes années d’adolescence, mais aussi un livre qui puisse continuer à m’intéresser quel que soit mon âge, vingt-trois, quarante ou quatre-vingt-trois ans.
J’ai eu la chance, depuis la publication de mon premier roman en Espagne en 1993, que mes livres soient bien reçus, par des jeunes autant que par des moins jeunes. J’espère que ceux de mes lecteurs qui ont apprécié ma dernière œuvre, Le Jeu de l’ange, auront envie d’explorer ces histoires de mystère et d’aventure. Et, à tous mes nouveaux lecteurs, je souhaite d’y prendre autant de plaisir que s’ils commençaient eux-mêmes leurs propres aventures dans le monde des livres.
Bons voyages !
Carlos Ruiz Zafón, décembre 2009
Le Prince de la brume, pas encore traduit en français. ↵