La même remarque s’applique naturellement à beaucoup, d’ouvrages mentionnés ici. On ne dira jamais assez qu’un livre rare,L’essai de Marconi, médiocre du point de vue de la discussion esthétique, marque pourtant un grand progrès dans l’iconographie malgré tout encore incomplète du sujet, et met fin par sa précision aux rêveries fumeuses élaborées autour du personnage d’Antinoüs par les meilleurs mêmes des critiques romantiques. Voir aussi les brèves études consacrées à l’iconographie d’Antinoüs dans les ouvrages généraux traitant de l’art grec ou gréco-romain, tels que ceux de G. Rodenwaldt, Propyläen-Kunstgeschichte, III, 2, 1930 ; E. Strong, Art in Ancient Rome, 2e éd., Londres, 1929 ; Robert West, Römische Porträt-Plastik, II, Munich, 1941 ; et C. Seltman, Approach to Greek Art, Londres, 1948. Les notes de R. Lanciani et C. L. Visconti, Bollettino Communale di Roma, 1886, les essais de G. Rizzo, Antinoo-Silvano, dans Ausonia, 1908, de S. Reinach, Les Têtes des médaillons de l’Arc de Constantin, dans la Rev. Arch., Série IV, XV, 1910, de P. Gauckler, Le Sanctuaire syrien du Janicule, 1912, de H. Bulle, Ein Jagddenkmal des Kaisers Hadrian, dans Jahr. d. arch. Inst., XXXIV, 1919, et de R. Bartoccini, Le Terme di Lepcis, dans Africa Italiana, 1929, sont à citer parmi beaucoup d’autres sur les portraits d’Antinoüs identifiés ou découverts à la fin du xIxe et au xxe siècle, et sur les circonstances de leur découverte. En ce qui concerne la numismatique du personnage, le meilleur travail, à en croire des numismates qui s’occupent aujourd’hui de ce sujet, reste la Numismatique d’Antinoos, dans le Journ. Int. d’Archéologie Numismatique, XVI, pp. 3370, 1914, par G. Blum, jeune érudit tué durant la guerre de 1914, et qui a laissé aussi quelques autres études iconographiques consacrées au favori d’Hadrien. Pour les monnaies épuisé, procurable seulement sur les rayons de quelques bibliothèques, ou un article paru dans un numéro ancien d’une publication savante, est pour l’immense majorité des lecteurs totalement inaccessible. Quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent, le lecteur curieux de s’instruire, mais manquant de temps et des quelques minces techniques familières à l’érudit de profession, reste bon gré mal gré tributaire d’ouvrages de vulgarisation choisis à peu près au hasard, et dont les meilleurs eux-mêmes, n’étant pas toujours réimprimés, deviennent à leur tour improcurables. Ce que nous appelons notre culture est plus qu’on ne le croit une culture à bureaux fermés. d’Antinoüs frappées en Asie Mineure, consulter plus particulièrement E. Babelon et T. Reinach, Recueil Général des Monnaies Grecques d’Asie Mineure, I-IV, 1904-1912, et I., 2e édit., 1925 ; pour ses monnaies frappées à Alexandrie, voir J. Vogt, Die Alexandrinischen Münzen, 1924, et pour certaines de ses monnaies frappées en Grèce, C. Seltman, Greek Sculpture and Some Festival Coins, dans Hesperia (Journ. of Amer. School of Classical Studies at Athens), XVII, 1948. Pour les circonstances si obscures de la mort d’Antinoüs, voir W. Weber, Drei Untersuchungen zur aegyptischgriechischen Religion, Heidelberg, 1911. Le livre de P. Graindor, déjà cité, Athènes sous Hadrien, contient (p. 13) une intéressante allusion au même sujet. Le problème de l’exact emplacement de la tombe d’Antinoüs n’a jamais été résolu, en dépit des arguments de C. Hülsen, Das Grab des Antinoüs, dans Mitt. d. deutsch. arch. Inst., Rom. Abt., XI, 1896, et dans Berl. Phil. Wochenschr., 15 mars 1919, et des vues opposées de H. Kähler sur ce sujet dans son ouvrage, mentionné plus bas, sur la Villa d’Hadrien. Signalons de plus que l’excellent traité du P. Festugière sur La Valeur religieuse des Papyrus Magiques, dans L’idéal religieux des Grecs et l’Évangile, 1932, et surtout son analyse du sacrifice de l’Esiès, de la mort par immersion et de la divinisation conférée de la sorte à la victime, sans contenir de référence à l’histoire du favori d’Hadrien, n’en éclaire pas moins des pratiques que nous ne connaissions jusqu’ici que par une tradition littéraire dévitalisée, et permet de sortir cette légende de dévouement volontaire du magasin des accessoires tragico-épiques pour la faire rentrer dans le cadre très précis d’une certaine tradition occulte. Presque tous les ouvrages généraux traitant de l’art grécoromain font une large place à l’art hadrianique ; quelques-uns d’entre eux ont été mentionnés au cours du paragraphe consacré aux effigies d’Antinoüs ; pour une iconographie à peu près complète d’Hadrien, de Trajan, des princesses de leur famille, et d’Ælius César, l’ouvrage déjà cité de Robert West, Römische Porträt-Plastik, est à consulter, et parmi beaucoup d’autres, les livres de P. Graindor, Bustes et Statues-Portraits de l’Égypte Romaine, Le Caire, s. d., et de F. Poulsen, Greek and Roman Portraits in English Country Houses, Londres, 1923, qui contiennent d’Hadrien et de son entourage un certain nombre de portraits moins connus et rarement reproduits. Sur la décoration d’époque hadrianique en général, et surtout pour les rapports entre les motifs employés par les ciseleurs et les graveurs et les directives politiques et culturelles du règne, le bel ouvrage de Jocelyn Toynbee, The Hadrianic School, A chapter in the History of Greek Art, Cambridge, 1934, mérite une mention particulière. Les allusions aux œuvres d’art commandées par Hadrien ou appartenant à ses collections n’avaient à figurer dans ce récit que pour autant qu’elles ajoutaient un trait à la physionomie d’Hadrien antiquaire, amateur d’art, ou amant soucieux d’immortaliser un visage aimé. La description des effigies d’Antinoüs, faites par l’empereur, et l’image même du favori vivant offerte à plusieurs reprises au cours du présent ouvrage sont naturellement inspirées des portraits du jeune Bithynien, trouvés pour la plupart à la Villa Adriana, qui existent encore aujourd’hui, et que nous connaissons désormais sous les noms des grands collectionneurs italiens du XVIIe et du XVIIIe siècle qu’Hadrien bien entendu n’avait pas à leur donner. L’attribution au sculpteur Aristéas de la petite tête actuellement au Musée National, à Rome, est une hypothèse de Pirro Marconi, dans un essai cité plus haut ; l’attribution à Papias, autre sculpteur d’époque hadrianique, de l’Antinoüs Farnèse du Musée de Naples, n’est qu’une simple conjecture de l’auteur. L’hypothèse qui veut qu’une effigie d’Antinoüs, aujourd’hui impossible à identifier avec certitude, aurait orné les bas-reliefs hadrianiques du théâtre de Dionysos à Athènes est empruntée à un ouvrage déjà cité de P. Graindor. Sur un point de détail, la provenance des trois ou quatre belles statues gréco-romaines ou hellénistiques retrouvées à Italica, patrie d’Hadrien, l’auteur a adopté l’opinion qui fait de ces œuvres, dont l’une au moins semble sortie d’un atelier alexandrin, des marbres grecs datant de la fin du Ier ou du début du IIe siècle, et un don de l’empereur lui-même à sa ville natale. Les mêmes remarques générales s’appliquent à la mention de monuments élevés par Hadrien, dont une description trop appuyée eût transformé ce volume en manuel déguisé, et particulièrement à celle de la Villa Adriana, l’empereur homme de goût n’ayant pas à faire subir à ses lecteurs le tour complet du propriétaire. Nos informations sur les grandes constructions d’Hadrien, tant à Rome que dans les différentes parties de l’Empire, nous sont parvenues par l’entremise de son biographe Spartien, de la Description de la Grèce de Pausanias, pour les monuments édifiés en Grèce, ou de chroniqueurs plus tardifs, comme Malalas, qui insiste particulièrement sur les monuments élevés ou restaurés par Hadrien en Asie Mineure. C’est par Procope que nous savons que le faîte du Mausolée d’Hadrien était décoré d’innombrables statues qui servirent de projectiles aux Romains à l’époque du siège d’Alaric ; c’est par la brève description d’un voyageur allemand du vIIIe siècle, l’Anonyme de Einsiedeln, que nous conservons une image de ce qu’était au début du Moyen Age le Mausolée déjà fortifié depuis l’époque d’Aurélien, mais point encore transformé en Château Saint-Ange. A ces allusions et à ces nomenclatures, les archéologues et les épigraphistes ont ajouté ensuite leurs trouvailles. Pour ne donner de ces dernières qu’un seul exemple, rappelons que c’est à une date relativement très récente, et grâce aux marques de fabrique des briques qui ont servi à l’édifier, que l’honneur de la construction ou de la reconstruction totale du Panthéon a été rendu à Hadrien, qu’on avait cru longtemps n’en avoir été que le restaurateur. Référons le lecteur, sur ce sujet de l’architecture hadrianique, à la plupart des ouvrages généraux sur l’art gréco-romain cités plus haut ; voir aussi C. Schultess, Bauten des Kaisers Hadrianus, Hambourg, 1898 ; G. Beltrani, Il Panteone, Rome, 1898 ; G. Rosi, Bollettino della comm. arch. comm., LIX, p. 227, 1931 ; M. Borgatti, Castel S. Angelo, Rome, 1890 ; S. R. Pierce, The Mausoleum of Hadrian and Pons Ælius, dans le Journ. Of Rom. Stud., XV, 1925. Pour les constructions d’Hadrien à Athènes, l’ouvrage plusieurs fois cité de P. Graindor, Athènes sous Hadrien, 1934, et G. Fougères, Athènes, 1914, qui, bien qu’ancien, résume toujours l’essentiel. Rappelons, pour le lecteur qui s’intéresse à ce site unique qu’est la Villa Adriana, que les noms des différentes parties de celle-ci, énumérés par Hadrien dans le présent ouvrage, et encore en usage aujourd’hui, proviennent eux aussi d’indications de Spartien que les fouilles faites sur place ont jusqu’ici confirmées et complétées plutôt qu’infirmées. Notre connaissance des états anciens de cette belle ruine, entre Hadrien et nous, provient de toute une série de documents écrits ou gravés