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Mathias ajusta sa veste, vérifia dans le rétroviseur que ses cheveux n’étaient pas trop en bataille. En rangeant le pourboire dans sa poche, le chauffeur le rassura, sa tenue était impeccable.

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XXIII

Elle terminait son reportage et s’entretenait avec quelques collègues. Quand elle le vit sur l’esplanade, son visage se figea. Elle traversa la place en courant pour venir à sa rencontre.

Il portait un costume élégant ; Audrey regarda les mains de Mathias, elles tremblaient légèrement ; elle remarqua qu’il avait oublié de mettre des boulons à ses manchettes.

– Je ne sais jamais où je les range, dit-il en regardant ses poignets.

– J’ai emporté ta tasse à thé avec moi mais pas tes boulons de manchettes.

– Tu sais, je n’ai plus le vertige.

– Qu’est-ce que tu veux, Mathias ?

Il la regarda droit dans les yeux.

– J’ai grandi, donne-nous une seconde chance.

– Ça ne marche pas souvent les secondes chances.

– Oui, je sais, mais nous on couchait ensemble.

– Je m’en souviens.

– Tu crois toujours que tu pourrais aimer ma fille, si elle vivait à Paris ?

Elle le fixa longuement, prit sa main et se mit à sourire.

– Viens, dit-elle, je voudrais vérifier quelque chose.

Et Audrey l’entraîna en courant vers le dernier étage de la tour Eiffel.

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Épilogue

Au printemps suivant, une rose remporta le grand prix à la fête de Chelsea.

Elle avait été baptisée Yvonne. Dans le cimetière d’Old Brompton, elle fleurissait déjà sur sa tombe.

*

Des années plus tard, un jeune homme et sa meilleure amie se retrouvaient, comme ils en avaient l’habitude dès que leurs emplois du temps le permettaient.

– Excuse-moi, mon train avait du retard. Tu es là depuis longtemps ? demanda Emily en s’asseyant sur le banc.

– Je viens d’arriver, je suis allé chercher maman à l’aéroport, elle est rentrée de mission. Je l’emmène en week-end, répondit Louis. Alors, Oxford ? Comment se sont passés tes examens ?

– Papa va être content, j’ai eu un petit podium…

Assis côte à côte sur un banc qui bordait le carrousel du parc, ils avisèrent un homme en complet bleu qui venait de prendre place en face d’eux. Il posa un gros sac au pied d’une chaise et accompagna sa petite fille jusqu’au manège.

– Six mois, dit Louis.

– Trois mois, pas plus ! répondit Emily.

Elle tendit la main, et Louis lui tapa dans la paume.

– Pari tenu !

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… et Mathias ne sait toujours pas qui est Popinot.

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Merci

à Nicole Lattès, Leonello Brandolini, Brigitte Lannaud, Emmanuelle Hardouin, Antoine Caro, Rose Lantheaume, Kerry Glencorse, Claudine Guérin, Katrin Hodapp, Mark Kessler, Anne-Marie Lenfant, Elisabeth Villeneuve, Sylvie Bardeau, Tine Gerber, Marie Dubois, Brigitte Strauss, Serge Bovet, Lydie Leroy, Aude de Margerie, Joël Renaudat, Arié Sberro et toutes les équipes des Éditions Robert Laffont, à Pauline Normand, Marie-Eve Provost,

à Dominique Farrugia, Vincent Lindon et Patrick Timsit, à Pauline,

à Raymond et Danièle Levy, Lorraine Levy,

à Philippe Guez, sans qui cette histoire n’existerait pas, et

à Susanna Lea et Antoine Audouard

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