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L’agent de la C.I.A. décrocha le téléphone, le lui tendit. Cramer hurla :

— Hugo? Tu es là?

La voix de l’infirme s’éleva. Un bruit bizarre faisait s’entrechoquer les mots. Kovask pensa que c’étaient les dents du malheureux. Le froid, soudain, devait être insoutenable.

— Hugo, réponds, que se passe-t-il? Kovask regarda sa montre. En ce moment, la température de la fosse devait avoisiner moins dix degrés.

— Je ne comprends pas, hurlait Cramer. On dirait qu’il bourdonne, qu’il chantonne à bouche fermée.

C’était cela même. Hugo devait avoir la bouche gelée et il essayait de continuer à parler.

— Je n’entends plus que la tonalité. Kovask lui arracha le téléphone. Il y avait aussi d’étranges craquements. Il se demanda si c’étaient les murs de la fosse ou le corps de Hugo qui les produisaient. Maintenant, la température descendait allègrement vers moins cinquante …

Cramer cherchait son regard.

— Vous avez réussi, hein? Je ne comprends pas comment, mais vous avez réussi.

Alors, comme soulagé, il s’abandonna :

— Vous trouverez en bas un coffre portatif avec tout ce qui peut vous intéresser. Les papiers qui compromettent la Phalange, ceux qui concernent le réseau Charles-Quint. C’est lui qui était chargé du vol des armes dans toute l’Europe. Il y a aussi une liste des commanditaires allemands de notre organisation. Faites de moi ce que vous voudrez.

FIN