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De l'enterrement des hommes célèbres.

67.

Molière. Mon opinion sur Tartuffe est que ce n'est pas une comédie, mais un pamphlet. Un athée, s'il est simplement un homme bien élevé, pensera, à propos de cette pièce, qu'il ne faut jamais livrer certaines questions graves à la canaille.

XXXVIII

68.

Glorifier le culte des images (ma grande, mon unique, ma primitive passion).

Glorifier le vagabondage et ce qu'on peut appeler le Bohémianisme, culte de la sensation multipliée, s'exprimant par la musique. En référer à Liszt.

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De la nécessité de battre les femmes.

On peut châtier ce que l'on aime. Ainsi les enfants. Mais cela implique la douleur de mépriser ce que l'on aime.

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Du cocuage et des cocus.

La douleur du cocu.

Elle naît de son orgueil, d'un raisonnement faux sur l'honneur et sur le bonheur, et d'un amour niaisement détourné de Dieu pour être attribué aux créatures.

C'est toujours l'animal adorateur se trompant d'idole.

69.

Analyse de l'imbécillité insolente. Clément de Ris et Paul Pérignon.

XXXIX

70.

Plus l'homme cultive les arts, moins il bande.

Il se fait un divorce de plus en plus sensible entre l'esprit et la brute.

La brute seule bande bien, et la fouterie est le lyrisme du peuple.

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Foutre, c'est aspirer à entrer dans un autre, et l'artiste ne sort jamais de lui-même.

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J'ai oublié le nom de cette salope… ah! bah! je le retrouverai au jugement dernier.

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La musique donne l'idée de l'espace.

Tous les arts, plus ou moins; puisqu'ils sont nombre et que le nombre est une traduction de l'espace.

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Vouloir tous les jours être le plus grand des hommes!!!

71.

Étant enfant, je voulais être tantôt pape, mais pape militaire, tantôt comédien.

Jouissances que je tirais de ces deux hallucinations.

XL

72.

Tout enfant, j'ai senti dans mon cœur deux sentiments contradictoires, l'horreur de la vie et l'extase de la vie.

C'est bien le fait d'un paresseux nerveux.

73.

Les nations n'ont de grands hommes que malgré elles.

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A propos du comédien et de mes rêves d'enfance, un chapitre sur ce qui constitue, dans l'âme humaine, la vocation du comédien, la gloire du comédien, l'art du comédien, et sa situation dans le monde.

La théorie de Legouvé. Legouvé est-il un farceur froid, un Swift, qui a essayé si la France pouvait avaler une nouvelle absurdité?

Son choix. Bon, en ce sens que Samson n'est pas un comédien.

De la vraie grandeur des parias.

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Peut-être même, la vertu nuit-elle aux talents des parias.

XLI

74.

Le commerce est, par son essence, satanique.

– Le commerce, c'est le prêté-rendu, c'est le prêt avec le sous-entendu: Rends-moi plus que je ne te donne.

– L'esprit de tout commerçant est complètement vicié.

– Le commerce est naturel, donc il est infâme.

– Le moins infâme de tous les commerçants, c'est celui qui dit: Soyons vertueux pour gagner beaucoup plus d'argent que les sots qui sont vicieux.

– Pour le commerçant, l'honnêteté elle-même est une spéculation de lucre.

– Le commerce est satanique, parce qu'il est une des formes de l'égoïsme, et la plus basse et la plus vile.

75.

Quand Jésus-Christ dit: «Heureux ceux qui sont affamés, car ils seront rassasiés», Jésus-Christ fait un calcul de probabilités.

XLII

76.

Le monde ne marche que par le Malentendu.

– C'est par le Malentendu universel que tout le monde s'accorde.

– Car si, par malheur, on se comprenait, on ne pourrait jamais s'accorder.

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L'homme d'esprit, celui qui ne s'accordera jamais avec personne, doit s'appliquer à aimer la conversation des imbéciles et la lecture des mauvais livres. Il en tirera des jouissances amères qui compenseront largement sa fatigue.

77.

Un fonctionnaire quelconque, un ministre, un directeur de théâtre ou de journal, peuvent être quelquefois des êtres estimables, mais ils ne sont jamais divins. Ce sont des personnes sans personnalité, des êtres sans originalité, nés pour la fonction, c'est-à-dire pour la domesticité publique.

XLIII