Il est évident que nous ne nous référons pas ici à l’acte de l’ensemencement général de la vérité révélatrice, ni à la manifestation de la bonté fraternelle qui traduisent nos obligations naturelles dans l’action du bien. Nous évoquons la nécessité qu’a chaque frère de gouverner le patrimoine des dons spirituels reçus du plan supérieur, afin de ne pas reléguer les valeurs célestes au mépris né de la méchanceté et de l’ignorance.
Distribuons la lumière de l’amour parmi nos compagnons de voyage, mais défendons notre sanctuaire intérieur contre les assauts des ténèbres.
Rappelons-nous que le Maître réservait des leçons différentes pour les masses populaires et pour la petite communauté d’apprentis ; il ne s’est pas fait accompagner par tous les disciples lors de la transfiguration sur le Thabor ; lors de la dernière cène, il attend que Judas s’en aille pour commenter les angoisses qui surviendraient.
Il est nécessaire que nous fassions attention à ces attitudes du Christ, comprenant que tout n’est pas forcément destiné à tout le monde. Les esprits nobles qui se manifestent auprès du monde physique adoptent toujours le critère sélectif, cherchant des individus aptes et fidèles, capables d’enseigner aux autres. Si eux, qui peuvent déjà identifier les problèmes avec une vision éclairée, agissent avec prudence dans ce sens, selon quel principe le disciple ne devrait-il pas être attentif, lui qui ne dispose que des yeux corporels ? Travaillons au profit de chacun, étendons des liens fraternels, comprenant cependant que chaque personne est à son propre niveau sur l’échelle de la vie.
88
Corrections
« C’est pour votre correction que vous souffrez. C’est en fils que Dieu vous traite. Et quel est le fils que ne corrige son père ? » – Paul (Hébreux, 12 : 7)
Bienheureux l’esprit qui comprend la correction du Seigneur et l’accepte sans se plaindre.
Toutefois, rares sont les personnes qui parviennent à la comprendre et à la supporter.
Parfois, la réprimande généreuse du Tout-puissant – symbole d’un amour inconditionnel – touche l’existence de l’homme, traduisant une mise en garde sacrée et silencieuse. Mais dans la plupart des cas, l’être incarné repousse l’aiguillon salvateur, plonge au cœur de la nuit de la rébellion, élimine les possibilités précieuses et qualifie d’infortune insupportable, l’influence rénovatrice destinée à éclairer son sombre et triste chemin.
Face au phénomène régénérateur, nombre de personnes cherchent à fuir la situation difficile et se livrent, intérieurement, à un lent suicide, s’abandonnant à l’indifférence totale vis-à-vis de son propre destin.
Qui agit de la sorte ne peut être traitée en fils puisqu’il s’est isolé en lui-même, il s’est éloigné de la Providence Divine et il a dressé d’épais murs d’ombre entre son cœur et les Bénédictions Paternelles.
Ceux qui comprennent les corrections du Tout Miséricordieux se rééquilibrent dans le cercle de la vie nouvelle et prometteuse.
La tempête intérieure vaincue, ils revalorisent les opportunités d’apprendre, de servir et de construire, et basés sur les amères expériences d’hier, ils appliquent les grâces de la vie supérieure avec l’avenir en perspective.
N’oublie pas que le mal ne peut offrir de rectifications à personne. Quand la correction du Seigneur touche ton chemin, accepte-la, humblement, avec la conviction qu’elle constitue le véritable message du Ciel.
89
Bénédictions
« Heureux serez-vous, lorsque les hommes vous haïront, lorsqu’on vous chassera, vous outragera, et qu’on rejettera votre nom comme infâme, à cause du Fils de l’homme ! » – Jésus (Luc, 6 : 22)
Le problème des bénédictions exige de sérieuses réflexions, avant d’être perçu comme une question réglée dans les domaines de la connaissance.
Jésus confère le titre de bienheureux à ceux qui le suivent et qui partagent ses afflictions et ses travaux. Mais il nous faut souligner que le Maître place les sacrifices et les souffrances dans la catégorie des bénédictions éducatives et rédemptrices.
Surgit alors l’impératif de savoir les accepter.
Tel ou tel homme sera bienheureux pour avoir pratiqué le bien, dans la pauvreté matérielle, pour avoir rencontré la joie dans la simplicité et la paix, pour avoir su conserver une longue et divine espérance en son cœur.
Mais… et l’adhésion sincère aux obligations sacrées du titre ?
Dans la supervision qui caractérise ses enseignements, le Maître se réfère aux bénédictions éternelles. Cela dit, rares sont ceux qui s’en approchent avec la pleine compréhension de celui qui se dirige vers un trésor immense. La majorité des défavorisés du plan terrestre préfère la lamentation et le désespoir si la douleur les touche. S’ils sont conviés au témoignage du renoncement, ils glissent vers l’exigence indue et, presque toujours, au lieu de travailler tranquillement, ils se lancent dans les aventures indignes de ceux qui se perdent dans l’ambition démesurée.
Jésus a offert de nombreuses bénédictions. Mais rares sont ceux qui les désirent. Voilà pourquoi il existe de nombreux pauvres et de nombreux affligés qui peuvent être de grands nécessiteux sur Terre, mais qui ne sont pas encore bénis au Ciel.
90
Le Travailleur Divin
« Il tient en sa main la pelle à vanner pour nettoyer son aire et recueillir le blé dans son grenier ; quant aux bales, il les consumera au feu qui ne s’éteint pas. » – Jean Baptiste (Luc, 3 : 17)
Depuis les organisations primitives du mouvement de l’Évangile, les apôtres et les partisans du Christ le désignent en employant des noms divers.
Jésus fut appelé le Maître, le Pasteur, le Messie, le Sauveur, le Prince de la Paix ; tous ces titres sont justes et vénérables. Mais au côté de ces sublimes évocations, nous ne pouvons oublier la présentation inattendue de Jean Baptiste. Le Précurseur le désigne sous l’image du travailleur attentif, la pelle en main, prêt à nettoyer le sol dur et inculte, qui récoltera le blé le moment venu et qui le débarrassera de ses impuretés par la flamme de la justice et de l’amour qui ne s’éteint jamais.
Il est intéressant de noter que Jean ne présente pas le Seigneur se saisissant de lois, plein d’injonctions et de parchemins, pas plus qu’il ne s’y réfère selon les anciennes traditions judaïques, qui attendaient le Divin Messager dans un débordement de gloires éclatantes. Il se réfère au travailleur désintéressé et optimiste. La pelle rustique n’est pas posée à côté de lui, mais elle reste, prête à servir, entre ses mains, et dans son esprit règne l’espoir de nettoyer la terre qui a été confiée à ses directives salvatrices.
Vous tous qui vivez, engagés dans des travaux terrestres, pour une aire meilleure, entretenez l’accès au dévouement à la cause de l’Évangile du Christ dans votre cœur. Les difficultés ou les ingratitudes ne nous limitent pas. Accomplissons nos activités sous la précieuse stimulation de la foi parce que ce travailleur divin qui nettoiera l’aire du monde nous conduit en bénissant notre humble coopération.
91
Cela te Regarde
« J’ai péché, en livrant le sang innocent. Ils répondirent : Que nous importe ? Cela te regarde. » (Matthieu, 27 : 4)
La parole de la méchanceté humaine est toujours cruelle aux oreilles de ceux qui en écoutent les insinuations criminelles.
Le cas de Judas démontre l’irresponsabilité et la perversion de ceux qui coopèrent dans l’accomplissement des grands délits.