Pour quelle raison Jésus lutterait-il pour la formation des adeptes ? Serait-ce pour qu’il se voit porté aux nues par ces derniers durant quelques heures de la semaine, en génuflexion ? Attribuer au Maître un tel objectif reviendrait à rabaisser ses principes sublimes.
Il est indispensable que les apprentis deviennent recommandables en tout, révélant l’excellence des idées qui les alimentent, aussi bien à la maison qu’à l’église, aussi bien dans le travail courant que sur la voie publique.
Non, personne n’aura besoin de vivre exclusivement avec les mains jointes ou avec le regard fixé sur le firmament. Néanmoins, nous ne devons pas oublier que la gentillesse, la bonne volonté, la coopération et la politesse sont des aspects divins de la prière vivante chez l’apôtre du Christ.
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Le Grand Futur
« Mon royaume n’est pas de ce monde. » – Jésus (Jean, 18 : 36)
Dès les premiers temps du Christianisme, nous observons des apprentis qui se retirent délibérément du monde, prétextant que le Royaume du Seigneur n’existe pas sur Terre.
Ils s’agenouillent pour une durée indéterminée dans les lieux d’adoration, et ils pensent effectuer à travers la fuite la réalisation de la sainteté.
Un grand nombre croise les bras devant les services de régénération et, quand ils sont interrogés, ils expriment la révolte contre les situations choquantes que l’expérience terrestre leur offre, se rapportant au Christ quand Celui-ci se trouvait devant Pilate, en affirmant que son royaume ne s’installerait pas dans les cercles de la lutte humaine.
Par ailleurs, il faut signaler que le Christ n’a pas déserté notre planète. Sa parole n’a pas consacré la négation absolue de la félicité céleste pour la Terre. Il a simplement défini le paysage alors existant, sans oublier l’espérance dans le futur.
Le Maître expliqua : – « Mon royaume n’est pas de ce monde ».
Une affirmation comme celle-ci révèle sa confiance.
Mais Jésus ne pouvait pas assumer la fausse attitude des ouvriers découragés seulement parce que l’obscurité devient plus dense autour des problèmes transitoires ou parce que les blessures humaines se font parfois plus douloureuses. De tels faits obéissent souvent à une simple illusion d’optique.
L’activité divine ne cesse jamais, et c’est justement dans la situation de la lutte bénéfique que le disciple sculptera sa propre victoire.
Il ne nous appartient donc pas de déserter par l’attitude contemplative, mais d’avancer avec confiance vers le grand futur.
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Alimentation Spirituel
« Il est bon que le cœur soit affermi par la grâce, et non par des aliments qui n’ont servi de rien à ceux qui s’y sont attachés. » – Paul (Hébreux, 13 : 9)
Il y a des vices dans la nutrition de l’âme comme il en existe dans l’alimentation du corps.
De nombreuses personnes échangent l’eau pure contre les boissons excitantes, comme il y a de nombreuses personnes préférant s’occuper d’illusions pernicieuses sur la question des problèmes spirituels.
L’aliment du cœur, pour être effectif dans la vie éternelle, doit se baser sur les réalités simples du chemin évolutif.
Il est indispensable que nous nous soyons fortifiés avec les valeurs éclairantes, sans répondre aux fascinations de la tromperie qui vient de l’extérieur. Et c’est justement sur le chemin religieux qu’un tel effort exige un perfectionnement plus poussé.
De manière générale, le croyant est toujours à la recherche de situations qui répondent à ses caprices nocifs, comme le gastronome s’essaye à des plats exotiques. Mais de la même manière que les plaisirs de la table ne servent à rien dans les activités essentielles, les sensations saisissantes de la phénoménologie deviennent inutiles à l’esprit quand il ne possède pas de ressources intérieures pour en comprendre les finalités. D’innombrables apprentis voient l’expérience religieuse qui les concerne comme une question purement intellectuelle. Il est cependant impérieux de reconnaître que l’aliment nécessite un cœur sincèrement intéressé par les vérités divines pour se fixer de manière définitive. Quand un homme se place dans cette position intérieure, il se fortifie réellement pour la sublimation car il constate tellement de matériel de travail digne autour de lui, que toute sensation transitoire prend à ses yeux les dernières marches du chemin.
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Rénovation Nécessaire
« N’éteignez pas l’Esprit. » – Paul (I Thessaloniciens, 5 : 19)
Quand l’apôtre des gentils écrivit cette exhortation, il ne voulait pas dire que l’Esprit peut être détruit. Il cherchait à rénover l’attitude mentale de ceux qui vivent en étouffant les tendances supérieures.
Il est courant de voir les individus agir contre leur propre conscience, afin de ne pas être considérés spirituels. Cependant, les entités incarnées demeurent à l’intérieur d’un laborieux apprentissage pour se dresser dans le monde en tant qu’esprits glorieux. Telle est la plus grande finalité de la vie.
Mais les hommes se maintiennent à distance de la grande vérité. Habituellement, ils préfèrent sans conteste le conventionnalisme, et ce n’est qu’au prix d’un important effort qu’ils ouvrent leur compréhension aux réalités de l’âme. Effectivement, les habitudes sont des éléments puissants et déterminants dans l’évolution. Mais seulement quand elles sont inspirées par des principes d’ordre supérieur.
Il est donc nécessaire que nous n’asphyxions pas les germes de la vie édifiante qui naissent, chaque jour, dans notre cœur, sous l’impulsion du Père Miséricordieux.
Il existe certains de nos frères qui reviennent de la Terre par la même porte d’ignorance et d’indifférence par laquelle ils entrèrent. Voilà pourquoi dans l’analyse des activités quotidiennes, les apprentis devront se demander : – « Qu’ai-je fait aujourd’hui ? Ai-je accentué les traits de l’être inférieur que j’ai été hier ou ai-je développé les qualités élevées de l’esprit que je désire retenir pour demain ? »
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Conflit
« Je trouve donc en moi cette loi : quand je veux faire le bien, le mal est attaché à moi. » – Paul (Romains, 7 : 21)
Les disciples sincères de l’Évangile, à la manière de Paul de Tarse, font face à un grand conflit dans leur propre nature.
Ils sont pratiquement toujours confrontés à d’énormes difficultés dans les témoignages. Au moment précis où il leur faut révéler la présence du Divin Compagnon dans le cœur, voici qu’une parole, qu’une attitude légère les trahisse devant leur propre conscience, leur montrant la continuation des anciennes faiblesses.
La majorité ressent des sensations de honte et de douleur.
Quelques-uns attribuent la chute à l’influence d’esprits maléfiques et, généralement, cherchent l’ennemi à l’extérieur d’eux-mêmes quand ils devraient assainir en eux la cause indésirable de la syntonie avec le mal.
Il est indubitable que nous nous trouvons encore dans une région fort éloignée de celle où nous pouvons vivre sans les vibrations adverses, mais il est nécessaire de vérifier l’observation de Paul en nous-mêmes.
Tandis que l’homme se maintient dans la glace de l’indifférence ou de l’agitation de l’entêtement, il n’est pas appelé à une analyse pure. Cependant, dès qu’il s’éveille à la rénovation, il transforme son domaine intérieur en un champ de bataille.