Ne regarde pas seulement la supériorité manifeste de ceux que tu admires et respectes. N’oublie pas de les imiter en t’attachant aux tâches qui sont autant de sacrifices auxquelles ils se dévouèrent pour atteindre les buts divins.
141
Amour Fraternel
« Persévérez dans l’amour fraternel. » – Paul (Hébreux, 13 : 1)
Les affections familiales, les liens consanguins, les sympathies naturelles peuvent être des manifestations très saintes de l’âme, quand la créature humaine les élève sur l’autel du sentiment supérieur. Il est toutefois justifié que l’esprit ne vienne pas à tomber sous le poids de ses propres inclinaisons.
L’équilibre est la position idéale.
Par un excès d’attention, d’innombrables parents font du tort à leurs enfants.
Par excès de préoccupations, de nombreux conjoints descendent dans les cavernes du désespoir, confrontés aux insatiables monstres de la jalousie qui annihilent la félicité.
À cause du manque de vigilance, de belles amitiés finissent dans un abîme d’obscurité.
L’appel évangélique se revêt de ce fait d’une immense importance.
La fraternité pure est le plus sublime des systèmes de relations entre les âmes.
L’homme qui se sent fils de Dieu et frère sincère des êtres humains n’est pas victime d’illusions du dépit, de l’envie, de l’ambition, de la méfiance. Ceux qui aiment fraternellement se réjouissent de la joie des compagnons. Ils se sentent heureux quand ils voient la chance se manifester auprès de leurs semblables.
Les affections violentes, communément connues sur Terre, deviennent volcaniques et inutiles.
Dans les lignes des réincarnations, les titres affectifs changent constamment. C’est que l’amour fraternel, sublime et pur, représentant l’objectif suprême de l’effort de compréhension, est la lumière immortelle qui survivra sur le chemin éternel.
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Dispute
« C’est déjà certes un défaut chez vous que d’avoir des procès les uns avec les autres. Pourquoi ne souffrez-vous pas plutôt quelque injustice ? Pourquoi ne vous laissez-vous pas plutôt dépouiller ? » – Paul (I Corinthiens, 6 : 7)
Les litiges ne demeurent pas toujours dans les tribunaux lorsqu’il s’agit de questions scandaleuses des procès publics.
Ils se manifestent à un degré beaucoup plus important au sein des foyers et des institutions. Ils y entrent par le biais du dérèglement mental et de la conversation faite à voix basse, dans la fange invisible de la haine qui asphyxie les cœurs et détruit les énergies. S’ils vivent, c’est parce que des composants de la famille ou de l’association les alimentent avec l’huile de l’animosité réprimée.
De nombreux apprentis deviennent des victimes de pareilles perturbations parce qu’ils s’emmurent dans de faux principes régénérateurs.
De manière générale, une grande partie d’entre eux préfère l’attitude agressive, l’épée en main, ferraillant avec ardeur dans la supposition illusoire d’effectuer le rétablissement de son prochain.
Prompts à protester, à accuser et à critiquer à grand bruit, ils ont pour habitude d’expliquer qu’ils servent la vérité. Mais pour quelle raison ne donnent-ils pas l’exemple de leur propre foi, supportant l’injustice et le dommage héroïquement, dans le silence de l’âme fidèle, avant de recourir à toute forme de dispute ?
Combien de foyers seraient heureux, combien d’institutions se convertiraient en sources permanentes de lumière, si les croyants de l’Évangile apprenaient à se taire pour ne parler qu’à son tour, avec profit ?
Nous ne nous référons pas ici au commun des hommes mais aux disciples de Jésus.
Combien le monde gagnerait, quand le serviteur du Christ se sentira vertueux en étant un simple instrument du bien entre les Mains Divines, oubliant les vieux objectifs d’être orienteur arbitraire du Service Céleste ?
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Ne Tyrannise Pas
« C’est par un grand nombre de paraboles de ce genre qu’il leur annonçait la Parole selon qu’ils pouvaient l’entendre. » (Marc, 4 : 33)
Dans la diffusion des enseignements évangéliques, nous trouvons de temps à autre des prêcheurs rigoureux et exigeants.
Pareille anomalie ne s’observe pas seulement dans le cadre général du travail. Dans le domaine privé, il est courant qu’apparaissent des amis sévères et fervents qui réclament désespérément la syntonie de leurs proches avec les principes religieux qui sont leurs.
D’acerbes discussions se produisent, confinant à l’amertume vénéneuse.
De beaux liens affectifs voient leurs fondations ébranlées par des offenses indues.
Mais si le disciple demeure réellement possédé par le désir d’union avec le Maître, une telle attitude est facile à corriger.
Le Seigneur enseignait seulement à ceux qui écoutaient, « selon ce qu’ils pouvaient l’entendre ».
Il conféra aux apôtres des instructions à la grande valeur symbolique, tandis qu’à la foule il transmettait des vérités fondamentales, par le biais de comtes simples. Sa conversation différait, en conformité avec les nécessités spirituelles de ceux qui l’entouraient. Il n’a jamais forcé la position naturelle de qui que ce soit.
Si tu sers le Christ, considère les impératifs de l’illumination, parce que le monde a besoin de serviteurs chrétiens et pas de tyrans doctrinaires.
144
Faites des Préparatifs
« Et il vous montrera une grande chambre haute, meublée : c’est là que vous préparerez la Pâque. » – Jésus (Luc, 22 : 12)
La grande chambre haute dont parlait Jésus est le parfait symbole de la chambre intérieure de l’âme.
En face de la nature qui offre de précieuses leçons dans tous les plans d’activité, nous constatons que l’homme attend chaque jour, répétant toujours les mesures à prendre au foyer. Ici, on balaye les détritus ; là, on décore les murs. Les meubles, pratiquement toujours les mêmes, sont quotidiennement nettoyés.
L’homme consciencieux reconnaîtra que la majorité des actions, dans l’expérience physique, se trouve contenue dans la préparation incessante pour la vie à laquelle il devra faire face après la mort du corps.
Si cela se produit avec l’aspect matériel de la vie terrestre, que dire alors de l’effort proprement spirituel pour le chemin éternel ?
Des individus traverseront certainement la journée de manière irréfléchie, en gestes presque mécaniques. Ils se lèvent du lit, alimentent leur corps périssable, absorbent leur attention dans des bagatelles et dorment de nouveau, chaque nuit.
Mais l’apprenti sincère sait qu’il a atteint la chambre symbolique du cœur. Bien qu’il ne puisse pas changer ses idées quotidiennement, il leur donne un nouvel éclat à chaque instant, comme pour les meubles de la maison, sublimant les impulsions, renouvelant ses conceptions, élevant ses désirs et améliorant toujours les qualités inestimables qu’il possède déjà.
L’homme simplement terrestre se maintient dans l’attente de la mort organique. L’homme spirituel attend le Maître Divin afin de consolider sa rédemption.
Alors n’abandonnez pas la chambre de la foi et, là, à l’intérieur, faites les préparatifs dans une ascension constante.
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Ouvriers
« Efforce-toi de te présenter à Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n’a pas à rougir. » – Paul (II Timothée, 2 : 15)