Depuis des temps immémoriaux, les êtres idéalisent mille manières de se présenter à Dieu et à ses messagers.
De nombreuses personnes se préoccupent durant leur existence entière pour savoir comment tailler les vêtements pour le concert céleste, tandis que d’innombrables croyants répertorient avec soin toutes les peines terrestres, dans le but de les égrener en un rosaire immense de plaintes, devant le Seigneur, à la recherche de mise en valeur dans le monde futur.
La majorité des personnes pieuses désire commencer le voyage post mortem avec des titres de saints, mais nous ne pouvons mieux nous représenter qu’en tant que travailleurs.
Le monde est un département de la Maison Divine.
Les chaires et les bêches ne sont en rien des motifs de séparation humiliante. Ce sont des degrés hiérarchiques parmi différents coopérateurs.
Le chemin édifiant se déroule devant chacun.
Ici poussent des choux dans la terre productive ; là ce sont des livres qui sont utilisés pour le sillon de l’intelligence, mais l’esprit est le fondement vivant du travail accompli.
Les travailleurs se classent selon différentes positions, cela dit il n’y a qu’un champ.
Alors dans le centre des réalités, que personne ne s’inquiète des titres, parce que le travail est complexe dans tous les secteurs de l’action qui ennoblit, et le résultat est toujours le fruit de la coopération bien vécue. Voici la raison pour laquelle nous jugeons, avec Paul, que la plus grande victoire du disciple sera celle de se présenter, un jour, au Seigneur, en tant qu’ouvrier approuvé.
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Suivre da Vérité
« Mais, vivant selon la vérité et dans la charité, nous grandirons de toutes manières vers Celui qui est la Tête, le Christ. » – Paul (Éphésiens, 4 : 15)
Parce que la vérité participe également de la condition relative, d’innombrables penseurs conduisent au négativisme absolu, convertissant le matérialisme en zone d’extrême perturbation intellectuelle.
Comment interpréter la vérité si elle paraît tant inaccessible aux méthodes d’appréciation courante ?
Se targuant d’un air de supériorité, le scientifique officieux affirme que le réel ne va pas au-delà des formes organisées, comme un fanatique qui n’admet que la révélation divine faite dans le cercle des dogmes qu’il embrasse.
Cependant, Paul offre une indication avantageuse à ceux qui désirent pénétrer le domaine de la connaissance plus profonde.
Il est nécessaire de suivre la vérité en charité, sans chercher à l’emprisonner dans la cage de la définition limitée.
Transformons les enseignements nobles reçus en amour. La charité additionnée à la vérité aboutit au progrès spirituel en guise de résultat de l’effort. Si nous ne nous occupons pas de pareil impératif, nous serons surpris par de vigoureux obstacles sur le chemin de la sublimation. Nous avons besoin de croître à travers tout ce que l’expérience nous offre d’utile et de beau pour l’éternité, avec le Christ, mais nous n’atteindrons pas la réalisation sans transformer quotidiennement la petite parcelle de vérité que nous possédons en amour envers nos prochains.
La compréhension demande réalité, de la même manière que la réalité demande compréhension.
Soyons donc vrais, mais soyons également bons.
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Ce N’est pas que Ça
« Mais maintenant, renoncez à toutes ces choses, à la colère, à l’animosité, à la méchanceté, à la calomnie, aux paroles déshonnêtes qui pourraient sortir de votre bouche. » – Paul (Colossiens, 3 : 8)
Dans l’activité religieuse, de nombreuses personnes croient à la réforme de la personnalité, dès que le disciple de la foi se détache de certains biens matériels.
Un homme qui distribue une grande quantité de vêtements et d’aliments aux plus nécessiteux est perçu comme touché par le Seigneur. Toutefois, cela constitue un côté de la véritable transformation, sans en représenter l’ensemble des caractéristiques.
Il y a des individus que distribuent de l’argent au profit de la bienveillance, mais qui ne cèdent pas de terrain en ce qui concerne l’opinion personnelle, dans le sublime effort du renoncement.
De longues files d’apprentis se proclament disposées à la pratique du bien, mais en exigeant que les tâches de bienfaisance s’accomplissent selon leurs caprices et non selon Jésus.
De ferventes promesses de fidélité au Christ s’entendent de toute part. Pourtant, personne ne parviendra à atteindre une telle réalisation sans observer l’ensemble des obligations nécessaires.
Une petite erreur de calcul peut trahir l’équilibre d’un édifice entier. Voilà pourquoi en se défaisant de son patrimoine matériel au profit des autres, il ne faut pas oublier aussi de désintégrer autour de soi les anciennes habitudes de la rancœur, du caprice maladif, du jugement hâtif ou de l’inconséquence criminelle, avec lesquels nous emprisonnons notre visage sous un lourd masque, de manière à paraître ce que nous ne sommes pas.
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Moissonneurs
« Alors il dit à ses disciples : La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers. » (Matthieu, 9 : 37)
L’enseignement ne se réfère pas ici à la cueillette spirituelle des grandes périodes de rénovation dans le temps, mais à la moisson de consolations que l’Évangile contient en lui-même.
Lorsque le Maître prononça ces mots, une foule de cœurs découragés et errants l’entourait, foule qui, selon le récit de Matthieu, ressemblait à un troupeau sans berger. Il n’y avait que visages accablés et yeux suppliants, en proie à un douloureux abattement.
C’est alors que Jésus évoqua le symbole de la moisson véritablement grande à laquelle de rares ouvriers travaillaient.
L’Évangile représente sur Terre une messe céleste destinée à enrichir l’esprit humain. Mais le pourcentage d’individus disposés au travail de la moisson est très faible. La plupart attendent le blé qui a été cultivé ou le pain complet pour son alimentation personnelle. Rares sont ceux qui affrontent les orages, la rigueur du travail et les dangereuses surprises que l’effort de cueillir demande de la part du travailleur dévoué et fidèle.
De ce fait, la multitude des désespérés et des déçus continue à traverser l’existence en file croissante, tout au long des siècles.
Les ouvriers dévoués du Christ se trouvent surchargés en raison de tous les affamés qui entourent la moisson, sans le courage nécessaire de chercher en eux l’aliment de la vie éternelle. Et cette situation perdurera sur Terre jusqu’à ce que les bons consommateurs apprennent à être également de bons ouvriers.
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Croire en Vain
« Par lequel aussi vous vous sauvez, si vous le gardez tel que je vous l’ai annoncé ; sinon, vous auriez cru en vain. » – Paul (I Corinthiens, 15 : 2)
Comme il advient à de nombreuses fleurs qui ne donneront pas de fruit à la saison idéale, il existe d’innombrables âmes, dans les activités de la croyance, qui n’atteignent pas l’illumination au cours des longues périodes de lutte terrestre, parce qu’elles ont cru en vain sur les sentiers de la vie.
Paul de Tarse a été très explicite quand il a affirmé aux Corinthiens qu’ils seraient sauvés s’ils acceptaient l’Évangile.
La révélation de Jésus est un champ immense où il y a de la place pour tous les hommes dans l’accomplissement des différentes besognes.