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Si les bras suspendent leur activité, les ateliers s’endorment.

Il en va de même dans les sphères de l’action spirituelle.

Combien d’apprentis abandonnent leurs postes sous prétexte du manque de temps ? Combien d’entre eux se transfèrent dans la zone de la fainéantise parce que tel ou tel événement se produit, en plein désaccord avec les principes supérieurs qu’ils ont embrassés ?

Et pour des broutilles, un grand nombre de serviteurs vigoureux se réfugie dans l’arrière-garde pleine d’ombres. Mais celui qui conserve son acuité auditive entend encore, avec profit, la parole du Seigneur : – « N’y a-t-il pas douze heures de jour ? Si quelqu’un marche le jour, il ne bute pas »

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Dans L’adversité

« Que dirons-nous donc à l’égard de ces choses ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » – Paul (Romains, 8 : 31)

L’interrogation de Paul représente encore un thème précieux pour la communauté évangélique d’aujourd’hui.

Un champ immense s’étend devant notre effort, champ où le Maître attend notre collaboration résolue.

Mais souvent, un grand nombre de compagnons préfère abandonner la construction pour se disputer avec des malfaiteurs sur le chemin.

Des éléments adverses nous entourent de toute part.

Des obstacles inattendus se dessinent sous nos yeux affligés ; d’anciens amis nous abandonnent ; des situations favorables jusqu’à hier sont transformées en hostilité cruelle.

Par files énormes les ouvriers fuient le danger, craignant la bourrasque et oubliant le témoignage.

Cependant, nous n’avons pas été placés dans l’œuvre afin de nous livrer à la panique. Le Maître ne nous a pas envoyés au travail pour que nous nous perdions dans les expériences des cercles extérieurs.

Nous avons été appelés à construire.

Bien entendu, nous devrons compter avec les milliers d’éventualités de chaque jour, susceptibles de naître des forces contraires, compliquant notre édification. Notre journée de lutte sera prise d’assaut par la perturbation et la fatigue. Cela est inévitable dans un monde qui attend tout du véritable chrétien.

En raison d’un tel impératif, entre les menaces et les incompréhensions du sentier, il nous faut nous demander avec entrain, à la manière de l’apôtre des gentils :

« Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? »

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Contre le Manque le Bon Sens

« Êtes-vous tellement dépourvus de sens ? Après avoir commencé par l’Esprit, voulez-vous maintenant finir par la chair ? » – Paul (Galates, 3 : 3)

L’une des plus grandes catastrophes du chemin des disciples est la fausse compréhension avec laquelle ils débutent l’effort dans la région supérieure, marchant en sens inverse, vers les cercles de l’infériorité. Ils rappellent ainsi des hommes partis à la recherche d’or qui, par la suite, se satisfont de la boue du bourbier.

De tels échecs sont communs dans les différents secteurs de la pensée religieuse.

Nous voyons des malades s’adresser à la spiritualité élevée, alimentant de nobles impulsions et saisis de précieuses intentions. Mais une fois la guérison obtenue, ils réfléchissent à la meilleure manière d’appliquer les bienfaits obtenus à l’acquisition de l’argent facile. Après avoir été aidés par des amis des sphères sublimées dans de transcendantes questions de la vie éternelle, certains prétendent attribuer à ces mêmes bienfaiteurs la fonction de policiers humains, dans la recherche d’objectifs indignes.

De nombreux apprentis persistent dans les travaux du bien, mais voici qu’apparaissent des heures moins agréables et ils se livrent, inertes, au découragement, réclamant un prix pour le peu d’années terrestres où ils tentèrent de servir dans le labour du Maître Divin, sans penser aux millénaires où nous avons été servis par le Seigneur.

De telles anomalies spirituelles, qui perturbent considérablement l’effort des disciples, émanent des filtres toxiques générés par les démangeaisons de la récompense.

Alors travaillons contre l’attente de rétribution afin que nous continuions la tâche commencée en compagnie de l’humilité, porteuse de lumière éternelle.

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Le Ciel avec le Ciel

« Mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où la teigne et la rouille ne détruisent point, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent. » – Jésus (Matthieu, 6 : 20)

Dans tous les groupements chrétiens, des ambitieux se mêlent à la recherche de la récompense qu’ils présument trouver dans cette déclaration de Jésus, moyen assuré de se venger de tous ceux qui, par leur travail et par leur dévouement, reçurent de plus grandes possibilités sur Terre.

Ce qui leur semble confiance en Dieu n’est que haine dissimulée aux yeux de leurs semblables.

Parce qu’ils ne peuvent pas monopoliser les ressources financières qui se trouvent sous leurs yeux, ils émettent des pensées de critique et de rébellion, attendant le paradis pour la revanche désirée.

Mais ce n’est pas pour livrer le corps au laboratoire de la nature que la personnalité humaine trouvera automatiquement les plans de la Beauté Resplendissante.

D’accord, des sanctuaires éternels brillent dans les sphères sublimées, mais il faut considérer que, dans les régions immédiates à l’activité humaine, nous trouvons encore une grande quantité de teignes et de voleurs au sein des lignes évolutives qui s’étendent au-delà de la tombe.

Quand le Maître nous a recommandé d’amasser des trésors dans le ciel, il nous conseillait d’agrandir les valeurs du bien dans la paix du cœur. L’homme qui acquiert la foi et la connaissance, la vertu et l’illumination, dans les recoins divins de la conscience, possède le chemin céleste. Celui qui applique les principes rédempteurs qu’il embrasse, finit par conquérir cette carte précieuse. Et celui qui bataille quotidiennement dans la pratique du bien vit en amassant des richesses dans les Cimes de la Vie.

Que personne ne se trompe dans ce sens.

Au-delà de la Terre, les bénédictions du Seigneur fulgurent dans le Firmament Céleste, mais il est nécessaire de posséder la lumière pour les percevoir.

Le Divin s’identifie à ce qui est Divin, car personne ne contemplera le ciel si l’enfer est dans son cœur.

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Le Fils Égoïste

« Mais il répondit à son père : Voici, il y a tant d’années que je te sers, sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour que je me réjouisse avec mes amis. » (Luc, 15 : 29)

La parabole ne montre pas seulement l’enfant prodigue. Avec un peu plus d’attention, nous découvrirons le fils égoïste.

L’enseignement voilé du Maître démontre deux extrêmes de l’ingratitude des enfants. L’un réside dans la dilapidation, l’autre dans l’avarice. Ce sont les deux extrémités qui ferment le cercle de l’incompréhension humaine.

D’une manière générale, les croyants ne voient que l’enfant qui a abandonné le foyer paternel afin de vivre dans les frasques du scandale, se faisant créditeur de toutes les punitions. De rares apprentis sont parvenus à fixer leur pensée sur la conduite condamnable du frère qui demeurait sous le toit familial, lui-même passible de répréhension.

En observant la générosité paternelle, les sentiments inférieurs qui l’animent deviennent patents et le voici à faire preuve d’avarice.

La vibration d’amour qui régnait dans le milieu familial le dérangeait. Tel un authentique fainéant, il évoque les années de travail en famille, son respect supposé de la Loi Divine pour finir par manquer de respect à son père, incapable qu’il se trouve de partager son juste contentement.