Toutes les œuvres humaines constituent le résultat de la pensée des créatures. Le mal, le bien, le laid et le beau ont d’abord existé dans la source mentale qui les a produits, au cours du mouvement incessant de la vie.
L’Évangile contient la généreuse leçon qui permettra à la pensée de l’homme de se régénérer sur les chemins de la spiritualité supérieure, proclamant la nécessité de pareille transformation dans la marche vers les plans les plus élevés. Ce ne sera pas seulement par l’excellence intellectuelle de la Philosophie que le disciple commencera ses efforts pour accomplir des réalisations de ce genre. Renouveler les pensées n’est pas aussi facile qu’il y parait à première vue. Cela requiert une grande capacité de renoncement et un profond auto contrôle, qualités que l’homme ne parvient pas à atteindre sans travail et sacrifice du cœur. C’est pourquoi de nombreux serviteurs modifient leur manière de s’exprimer, croyant refondre leurs pensées. Toutefois, au moment de recommencer, par la répétition des circonstances, les expériences rédemptrices, ils trouvent à nouveau des perturbations analogues car les obstacles et les ombres demeurent dans la pensée, comme des fantômes invisibles.
Penser, c’est créer. La réalité de cette création peut ne pas se matérialiser sur le champ, dans le domaine des effets transitoires. Mais l’objet formé par le pouvoir mental vit dans le monde intérieur, exigeant des attentions particulières pour l’effort qui vise à le maintenir ou à le faire disparaître.
Le conseil de Paul aux Philippiens présente un contenu sublime. Les disciples qui pourront en comprendre l’essence profonde, cherchant à voir le côté véritable, honnête, juste, pur, aimable et honorable de toutes les choses, le cultivant chaque jour, auront trouvé la divine équation.
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À Qui Obéis-Tu ?
« Après avoir été rendu parfait, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent principe de salut éternel. » Paul – (Hébreux, 5 : 9)
Toute créature obéit à quelqu’un ou à quelque chose.
Personne ne reste sans objectif.
La rébellion elle-même se trouve soumise aux forces correctrices de la vie.
À chaque instant, l’homme obéit. Cependant, s’il ne peut définir sa soumission par une vertu constructive, c’est qu’il répond bien souvent aux basses impulsions de la nature, résistant au travail de l’élévation personnelle.
Il transforme presque invariablement l’obéissance qui le sauve en esclavage qui le condamne. Le Seigneur a établi les degrés du chemin, a institué la loi de l’effort, dans l’acquisition des suprêmes valeurs de la vie, et a ordonné que l’homme accepte ses desseins pour être véritablement libre. Mais la créature a préféré sa condition d’infériorité et a construit sa prison. Le disciple a besoin d’examiner attentivement le champ dans lequel il s’applique à la tâche.
À qui obéis-tu ? Se pourrait-il que tu répondes en premier lieu aux vanités humaines ou aux opinions d’autrui, avant d’observer le conseil du Maître Divin ?
Il est juste de toujours réfléchir à cela car ce n’est que lorsque nous répondons en tout point aux enseignements vivants de Jésus que nous pouvons briser l’esclavage du monde au profit de la libération éternelle.
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Intercession
« Frères, priez vous aussi pour nous. » Paul – (I Thessaloniciens, 5 : 25)
Nombre de personnes sourient ironiquement lorsqu’on leur parle des prières d’intercession.
L’homme s’est tellement habitué à l’automatisme théâtral qu’il rencontre une certaine difficulté à comprendre les plus profondes manifestations de spiritualité. Mais la prière d’intercession continue à répandre ses bienfaits aux vertus inaltérées. Il est faux de penser que cette prière n’est qu’un encens visant à flatter, que l’on déverse en présence d’un monarque terrestre afin d’en obtenir certaines faveurs.
La demande d’intercession fait partie des plus beaux actes de fraternité et constitue l’émission de forces bénéfiques et illuminatives qui, partant de l’esprit sincère, atteignent l’objectif visé par une contribution de réconfort et d’énergie bénie. Toutefois cela ne se produit pas à l’image d’une faveur, mais en conséquence de lois justes. L’homme à de la peine à croire en l’influence des ondes invisibles de la pensée, néanmoins, l’espace qui l’entoure est rempli de sons que ses oreilles matérielles ne perçoivent pas. Il n’admet que l’aide tangible alors que dans la nature physique elle-même nous voyons de vénérables arbres protéger et conserver herbes et arbustes qui en reçoivent les bénédictions de la vie, sans pourtant toucher ni leurs racines ni leurs troncs.
N’oublie pas le bien de l’intercession.
Dans les heures suprêmes, Jésus a prié pour ses disciples et tous ceux qui le suivaient.
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Épreuves du Feu
« Et c’est ce feu qui éprouvera la qualité de l’œuvre de chacun. » Paul – (I Corinthiens, 3 : 13)
L’industrie mécanisée des temps modernes se réfère souvent aux épreuves du feu afin de constater la résistance de ses œuvres et, réfléchissant à cela, nous nous souvenons qu’il y a pratiquement vingt siècles que l’Évangile se rapporte également à ces épreuves, en se référant aux acquisitions spirituelles.
Alors qu’il écrit aux Corinthiens, Paul imagine les ouvriers humains en train de construire sur un seul fondement, qui est Jésus Christ, chacun organisant ses propres réalisations, en accord avec les ressources évolutives.
Mais tout disciple doit édifier le travail qui lui appartient, convaincu que les temps de lutte le rendront visible à tous les yeux, afin que sa qualité soit jugée.
Du point de vue matériel, le perfectionnement dans le monde peut fournir l’image de l’importance de ces tests de grande portée. La Terre se trouve emplie de fortunes, de positions sociales, de valeurs et d’intelligences qui ne supportent pas les épreuves du feu. À peine les mouvements purificateurs se font-il percevoir qu’ils dévalent précipitamment les marches de la misère, de la ruine, de la décadence. Dans le service du Christ, il est également juste que l’apprenti attende le moment de vérifier ses propres possibilités. Le caractère, l’amour, la foi, la patience, l’espérance représentent des conquêtes pour la vie éternelle, réalisées par la créature, avec l’aide sainte du Maître, mais tous les disciples doivent compter avec les expériences nécessaires qui, le moment opportun, éprouveront ses qualités spirituelles.
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Fausses Allégations
« Que me veux-tu, Jésus, fils du Dieu Très-Haut ? Je t’en prie, ne me tourmente pas. » (Luc, 8 : 28)
Le cas de l’Esprit perturbé qui sentit l’approche de Jésus, recevant sa présence par de furieux questionnements, présente de nombreux aspects dignes d’étude.
La circonstance où il supplie le Maître Divin de ne pas le tourmenter requiert toute l’attention des disciples sincères.
Qui pourra supposer que le Christ serait capable d’infliger des tourments à qui que ce soit ? Ici, il s’agit d’une entité ignorante et perverse qui, dans ses délires intérieurs, souffrait déjà beaucoup par d’elle-même. Mais la proximité du Maître lui fournit une lucidité suffisante pour contempler le martyr de sa propre conscience, embourbée dans un marécage de crimes et de défections ténébreuses. La lumière venait blesser ses ténèbres intérieures et elle révélait sa nudité, douloureuse et digne de commisération.
La scène est très significative en ce qui concerne ceux qui fuient les vérités religieuses de la vie, voyant leur contenu comme un élixir amer d’angoisse et de souffrance. Ces esprits indifférents et moqueurs ont pour habitude d’affirmer que les travaux de la foi inondent le chemin sous les larmes, embrumant le cœur.