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La valeur de ce texte pour les recherches sur la cour des ducs est exceptionnelle: presque tous les ouvrages se sont appuyés sur lui, et l'image de la cour bourguignonne qui dominait dans l'historiographie jusqu'aux années 1980 est basée sur cette source.

En plus de 16 manuscrits connus de longue date, nous avons trouvé trois autres exemplaires. Deux d'entre eux sont conservés aujourd'hui à la Bibliothèque royale de Belgique (KBR, II831. KBR, 21447). Le troisième manuscrit se trouve à Vienne sous la cote österreichische Nationalbibliothek, 7196.

Le deuxième ouvrage présenté dans ce livre, Traité des nopces de monseigneur le duc de Bourgoingne et de Brabant est dédié aux célébrations qui eurent lieu en 1468 à l'occasion du mariage de Charles le Téméraire et de Marguerite d'York, sœur du roi d'Angleterre Edouard IV. Puisque le mariage entre Charles le Téméraire et Marguerite d'York était non seulement un pacte politique, mais plutôt une déclaration d'intention formelle et sans équivoque du nouveau duc de Bourgogne, cet événement doit faire une telle impression que ce sujet soit appris dans les coins le plus éloignés de l'Europe. Pour produire un effet, Charles devait organiser une célébration dépassant tout ce qui avait été vu auparavant. En attendant, en 1468, les finances du duc laissaient à désirer à cause de la campagne militaire contre Liège. Cependant, Charles réussit à obtenir un prêt des villes flamandes et il commença à préparer le mariage immédiatement après la signature du contrat de mariage en mars 1468. Tout d'abord, Charles envoya un messager aux maîtres de la Chambre des comptes de Lille, qui fit la principale autorité financière de l'Etat bourguignon et demanda combien de tissus sont distribués par Philippe le Bon à l'occasion du dernier mariage. Puis ont suivi une série de commands aux artisans: des voitures et d'armure, des vêtements et des bijoux, pour la réparation du palais, où les célébrations eurent lieu. L'organisation de la fête exigeait non seulement du financements importants, mais aussi de grandes ressources humaines. La Marche mentionne qu'il y avait trois cents personnes travaillant dans la cuisine, quatrevingt serviteurs étaient en train de préparer des sauces, le nombre d'échansons et de panetiers atteint soixante personnes, quinze épiciers étaient nécessaires pour fournir d'hypocras.

Olivier de La Marche était au centre de cette préparation de veille de fête. Du 21 au 26 avril 1468, il se rendit à Bruges pour s'occuper des affaires sur place. Il a été aidé par le peintre de cour Pierre Cousten et Fatré Hollet, le contrôleur de la Chambre aux deniers, qui a fixé les dépenses. Un long compte qui scrupuleusement énuméré où chaque denier est dépensé, est signé par Olivier de La Marche. Ainsi, La Marche était informée mieux que d'autres sur les détails de cet événement. Il l'a décrit deux fois: dans ses Mémoires et dans un traité particulier, que nous tenons à présenter dans ce livre.