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— Tiens, me dit-il, ne pleure plus, mon garçon…

Il me tend un rouleau de paperasses dont je me saisis en conduisant.

— Qu’est-ce que c’est ?

— Tes fameux plans ! Ils étaient cachés dans la ruche que la grosse dame a culbutée.

END (VERY HAPPY)

M. le président de la République a été fou de joie. Une invention pareille, il dit que ça va peser d’un sacré poids dans la balance des armements. Quand on aura industrialisé la chose, les Ruskoffs et les Ricains n’auront plus qu’à nous saluer bas et éviter de nous marcher sur les nougats, autant que faire se pourra. C’est un bon conseil qu’il leur adresse d’ores et déjà, le monarque.

Pour fêter l’événement, discrétos, il donne une sauterie à l’Élysée. A laquelle je suis convié ainsi que maman, Béru, Berthe, Pinaud et sa vieillarde, le Vieux, plus deux ou trois ministres à la con.

Dans une embrasure, le chef de l’État me confie qu’il compte procéder à un remaniement ministériel et me nommer ministre des San-Antonio auprès du Parlement. Faut voir… On peut toujours essayer, ça fait des souvenirs pour plus tard…

Au champagne, le président prononce un éloge vibrant de nos personnes, comme quoi notre courage, notre intrépidité, notre sagacité et ceci, cela, sans rien oublier. Félicie est aux anges.

Après avoir rendu à César ce qui appartient à San-Antonio, le Premier homme du royaume se tourne vers Béru. Malgré les convenances qui exigent qu’on ne prenne la parole après lui, il la lui cède volontiers, à M. son cher ministre.

Le Gros se dresse ému.

— Mon président, dit-il, j’sus t’un homme de parole, mais pas un homme de mots. Alors, si vous voudrez bien, manière d’vous honorer, j’vais vous faire un numéro d’pétomane duquel j’sus costumier. J’l’ai travaillé tout’ la noye à tête r’posée. Si vous voudriez bien fair’ silence, les uns et les unes, j’vais avoir l’honneur d’interpréter la Marseillaise.

Il lève une jambe et attaque sa partition.

Tout le monde se met au garde-à-vous.

VOILA