Adieu, je baise vos main[s].
4 Décembre 1850.
Дорогая тетенька!
Я был принужден переночевать в Туле из-за отпуска, который сейчас получу1 — тогда мой отъезд ничем не задержится;2 думаю, что *староста* скажет вам, в котором часу я выехал. — Только что получил письмо на ваше имя от Перфильевых;3 я распечатал его, надеясь найти там что-нибудь для меня; и точно, Васенька пишет мне, что сожалеет о том, что я ему должен и просит меня отложить платеж до более для меня благоприятных обстоятельств. — Я не прочел, что Полина пишет Вам.4 — Вчера провел вечер у Арсеньевых, где видел всех барышень Чулковых,5 которые едут в Казань только 8 января. — Я взял у *Копылова* бумагу, по которой получу в Москве еще 600 р. асс. Прощайте, целую ваши ручки.
4 декабря 1850.
Печатается по автографу, хранящемуся в АТБ. Публикуется впервые.
1 Отпуск со службы в Тульском губернском правлении.
2 Толстой уезжал в Москву.
3 Вас. Степ. и Праск. Федор. Перфильевы. О них см. прим. 4 к п. № 6.
4 Прасковья Федоровна Перфильева.
5 Чулковы — дочери тульского помещика Алексея Васильевича Чулкова (1795—1848) и Степаниды Дмитриевны Ждановой — Екатерина (р. 12 ноября 1822 г.), Анна (р. 13 января 1824 г.), бывшая замужем за Грицевичем, Софья (р. 2 января 1830 г.) и Елизавета (р. 8 февраля 1832 г.), постригшаяся впоследствии в монахини. Кто-то из них были классными дамами в Казанском Родионовском женском институте. См. письмо Толстого к гр. Марье Николаевне Толстой № 42.
* 31. Т. А. Ергольской.
1850 г. Декабря 7. Москва.
Jeudi се 7 décembre.
Chère Tante. —
Je suis arrivé à Moscou, mardi à 5 heures du matin, en vie; mais pas en bonne santé, ma fluxion a augmenté et me retient jusqu’à présent chez moi, de sorte que, depuis deux jours que je suis à Moscou je n’ai fait qu’une seule course — je suis allé faire dire un Te Deum à notre Dame1 d’Iverskai[a]. J’ai chargé des affaires, en attendant que je sois en état de les faire moi même, Pierre,2 que j’ai trouvé dans le plus grand chagrin, ou bien affectant de l’être. Il est venu hier matin tout éploré et la figure de travers se jeter à mes pieds pour me demander pardon, de ce que s’étant grisé il s’est laissé voler 500 r. arg. qu’il avait apporté pour payer à la Banque. — Le récit de ce malheur, comme vous pouvez vous le figurer, fait par un orateur de sa force, a été très pathétique et très long, c’est pour cela que je vous en fais grâce; — Il a présenté une supplique à la Police, on a fait des recherches et l’on a retrouvé 350 r. arg. le reste c. à d. 150 doit être perdu, le mal n’est pas bien grand, vous concevez. Il a arrangé les affaires à la Banque pas tout à fait comme on pouvait le désirer mais au pis aller c’est toujours quelque chose — le terme du payement n’est que retardé. J’écris en détail de toutes les affaires à Serge.3 —
Je suis arrivé directement chez le Prince Serge4 pour avoir des nouvelles de mes gens et je les ai trouvés encore là, le logement n’était pas encore pris, à cause d’un retard arrivé à la poste, avec laquelle j’avais envoyé les 25 r. à Nicolas;5 j’ai été donc obligé de m’arrêter à un hôtel6 où j’ai passé quelques heures et d’où j’ai déménagé dans mon logement, dont je suis fort content c’est la maison Loboff au Сивцевъ Вражекъ въ старой Конюшенной7 que j’ai gardée à raison de 40 r. arg. avec mon chauffage ce qui fait une affaire de 50 r. — Je n’ai vu en fait de conaissances qu’Islénieff8 qui continue à jouer et par conséquent à perdre, Ozéroff9 qui se trouve très heureux et qui est venu me faire visite avec sa femme et Dmitri Calochine,10 qui continue à se plaindre de ses parents. —
Gomme vous êtes amateur d’histoires tragiques, je vais vous en raconter une qui fait bruit à Moscou. Un certain Mr. Kabiline entretenait une certain[e] M-me Simon et lui avait donné pour la servir deux hommes et une femme de chambre. Or Mr. Kabiline avant qu’il n’ait entretenu cette M-me Simon avait été en liaison avec M-me Narichkine née Knor[r]ing, une femme de la meilleure société de Moscou et une femme très à la mode et, quoiqu’entretenant M-me Simon, n’avait pas cessé d’être en corespondance avec elle; sur ces entrefaites on trouve un beau matin M-me Simon assassiné[e] et de[s] preuves certaines qu’elle l’a été pa[r] ses propres gens. — Ceci ne serait encore rien mais en arrêtant Kabiline la Police a trouvé dans ses papiers des lettres de M-me Narichkine dans lesquelles M-me Nar. lui reproche de l’avoir délaissé[e] et menace M-me Sim. ce qui fait qu’on est convaincu encore par beaucoup d’autres raisons que les assasins n’ont été que les instruments de M-me Nar.11
Je ne vous ai pas raconté le tour pendable que m’a joué André12 à Toula. Figurez vous qu’au lieu de me donner à souscrire une lettre de change de 250 r. comme c’était convenu il m’a voulu faire signer, croyant que je[ne] lirai pas le papier comme j’en ai l’habitude. Quelle vilenie! M-le Vergani13 m’avait prié de sa voir par quel moyen on peut envoyer de l’argent à Vienne? Dite lui qu’elle n’a qu’à m’envoyer l’argent qui sera expédié sans retard ou bien, si elle le préfère, elle peut l’envoyer elle-même à l’adresse suivante на Маросейку въ контору Бургарта,14 въ собственный домъ. — Serge Kalochine15 n’est pas mari[é] comme on le disait mais il est devenu beaucoup plus rangé et travaille beaucoup à des traductions de roman[s] dans des journaux et à faire des nouvelles qu’il fait imprimer. Je n’ai rien lu de lui mais on dit qu’il a beaucoup de talent et que ses petites pièces sont fort joli[e]s; au moins il gagne honnêtement sont pain et plus de pain que n’en rapportent 300 paysans.
Je baise vos mains et attends une lettre de vous avec tout[s] les détails possibles sur tout. Гашѣ11 кланяюсь comme cela lui fera plaisir.
Четверг 7 декабря. —
Дорогая тетенька. —
Приехал я в Москву во вторник, в 5 часов утра, живой, но не здоровый; мой флюс увеличился, я сижу дома и за два дня, что я в Москве, выехал только раз, ездил в часовню Иверской божьей матери,1 где заказал молебен. Я поручил дела, покуда сам не выезжаю, Петру,2 которого застал в большом горе. А, может-быть, он и прикидывается. Вчера утром он явился в отчаянии, с перекошенным лицом, бросился мне в ноги и стал просить прощения, что у него, пьяного, стащили 500 р. сер., которые он должен был внести в банк. Рассказ об этом несчастье из уст такого великого оратора, как вы легко себе представляете, был очень трогателен и очень длинен, поэтому я вас избавлю от него. Он подал заявление в полицию, в результате 350 р. сер. уже разыскали, остальные же 150 р., вероятно, пропали бесследно. Согласитесь, что беда не велика. В банке он устроил дела не совсем так, как бы этого хотелось, но сносно — срок платежа только отсрочен. Обо всем этом подробно пишу Сереже.3 —