Вы пишете: «боюсь, чтобы мое письмо не показалось тебе чересчур длинным». — Не для фразы я говорю: несмотря на то, что я перечитываю, по крайней мере, до десяти раз каждое ваше письмо, все они мне кажутся такими короткими, что я удивляюсь, как можно писать так мало, имея столько сказать. — Вероятно, вы уже получили то письмо, в котором я писал вам о фортепьяно.2 — Ваши хорошие вести о намерениях Сережи по отношению к Султанше3 мне кажутся сомнительными. Простите меня за это, дорогая тетенька, но в том, что касается нас, я не могу слепо вам верить. — Ваша беззаветная любовь к нам часто не дает вам правильно судить о настоящем положении вещей, но мне хотелось бы знать, какой линии держаться с Сережей. —
Как младший брат, я должен первый ему написать; так и сделаю и по его ответу разберусь. —
Две недели тому назад я расстался с Николенькой;4 он — в лагере при горячих источниках, а я — в его главной квартире. Вернется он в сентябре. Многие мне советуют поступить на службу здесь и, в особенности, князь Барятинский, которого протекция всемогуща.5 Как вы посоветуете? — Прощайте, целую ваши ручки. —
Печатается по автографу, хранящемуся в АТБ. Впервые опубликован отрывок (по-французски и в переводе) П. И. Бирюковым в Б, I, 1906, стр. 183—184; несколько бòльшие отрывки (только в переводе) даны П. А. Сергеенко в ПТС, I, стр. 11—12 (с неверной датой: «сентября 16»): впервые полностью (только в переводе) опубликовано в Бир., XX, 1913, стр. 15—16 (тоже с неверной датой: «сентября 16»). Письмо датируется почтовым штемпелем: «Кизляр 17 авг. 1851». На конверте рукою Т. А. Ергольской: «Получено 16 сентября 1S51 года». L'ambition et l'interet sont les mobiles de nos actions et les artisans de nos chagrins [Честолюбие и расчет руководят нашими поступками и создают наши печали и горести]».
1 Письмо это не сохранилось.
2 Письмо № 47.
3 Марья Михайловна Шишкина. О ней см. прим. 15 к п. № 12.
4 Следовательно, числа 3 августа Толстой выехал из Старого Юрта в Старогладковскую станицу.
5 Кн. Александр Иванович Барятинский. О нем см. вступ. прим. к п. № 77. Толстой вероятно имеет в виду слова в письме к нему гр. Николая Николаевича Толстого: «Кн. Барятинский очень хорошо отзывается об тебе, ты кажется ему понравился, и ему хочется тебя завербовать». (Письмо, датируемое между 3 и 14 августа, неопубликовано; хранится в АТБ.)
* 49. Т. А. Ергольской.
1851 г. Ноября 12. Тифлис.
12 Novembre.
Tiffliss.
Chère tante!
Dans 8 jours il sera juste 4 mois, que je n’ai pas de vos nouvelles; mais à présent au moins j’ai l’espoir, que vos lettres sont à Старогладовская, et que ce n’est que mon absence de là, qui est cause de ce que je ne puis les avoir. Dans ma dernière lettre du 24 Octobre1 je vous informais, que nous étions à la veille de notre départ pour Tiffliss. — Nous sommes partis, effectivement le 25 et après 7 jours de voyage fort ennuyeux, à cause du manque de chevaux, presque à chaque relais et fort agréable, à cause de la beauté du pays qu’on passe, le 1-er de ce mois nous étions arrivés. Le lendemain je suis allé chez le Général Brimmer2 pour lui présenter les papiers que j’avais reçu de Toula et ma personne. — Le Général, malgré son obligeance Allemande et toute sa bonne volonté a été obligé de me refuser, vu que mes papiers n’étaient pas en forme, et qu’il me manquait des documents, qui sont pour le moment, à PTSG et qu’il faut que j’attende.
Je me suis donc résigné à attendre à Tiffliss l’arrivée de ces papiers; mais comme le terme du congé de Nicolas est expiré il est parti il y a trois jours.3 — Vous vous figurez aisément, chère tante, combien ce contre-tems m’est désagréable — sous plusieurs rapports: 1-mo si mes papiers n’arrivent pas dans un mois, je renonce au service militaire, ne pouvant pas faire cette année l’expédition de l’hiver, ce qui était mon unique désir en prenant du service. 2-o La vie ici étant excessivement chère mon séjour d’un mois (peut-être plus) en ville, et puis le voyage pour retourner me coûteront beaucoup d’argent — et 3-e Je me suis tellement habitué à être toujours avec Nicolas, que cette séparation avec lui, quoique pour très peu de tems m’a été pénible. — Ce n’est qu’à présent, je l’avoue à ma honte, que j’ai su apprécier, respecter et aimer cet excellent frère, autant qu’il le mérite. A tous moments, vos excellents conseils, chère tante, me reviennent à la mémoire. Combien de fois vous m’avez repris, quand je parlais légèrement de Nicolas; et vous avez eu complètement raison, je dis, sans aucune fausse humilité, que sous tous les rapports Nicolas vaut beaucoup mieux, que nous tous. Contre mon attente j’ai trouvé à Tiffliss une bonne connaissance de P-tg — le Prince Bagration,4 qui m’est une grande ressource. C’est un homme d’esprit et d’instruction. Tiffliss est une ville très civilisée, qui singe beaucoup P-tg et réussit presque à l’imi ter, la société y est choisie et assez nombreuse, il y a un théatre Russe et un opéra Italien, dont je profite, autant que me le permettent mes pauvres moyens. — Je loge à la colonie Allemande5— c’est un faubourg: mais qui a pour moi deux grands avantages: celui d’être un fort joli endroit entouré de jardins et de vignes, ce qui fait qu’on s’y croit plutôt à la campagne qu’en ville (il fait encore très chaud et très beau, il n’y a eu ni neige ni gelée, jusqu’à présent), le second avantage est celui que je paye j)our deux chambres, assez propres, ici 5 r. arg. par mois, tandis qu’en ville on ne pour[r]ait avoir un logement pareil à moins de 40 r. arg. par mois. Par-dessus tout j’ai gratis la pratique de la langue Allemande. — J’ai des livres; des occupations, et du loisir, puisque personne ne vient me déranger de sorte qu’en somme je ne m’ennuie pas. — Vous rappelez-vous, bonne tante, d’un — conseil, que vous m’avez donné jadis: celui de faire des romans, eh bien, je suis votre conseil et les occupations dont je vous parle consistent à faire de la littérature. — Je ne sais si ce que j’écris, paraîtra jamais dans le monde; mais c’est un travail qui m’amuse et dans lequel je persévère depuis trop longtems pour l’abandonner.6 Voila un compte exacte de mes occupations que je vous donne, pour ce qui est de mes plans, si je n’entre pas au service militaire, je tâcherai de me trouver une place civile ici; mais pas en Russie, чтобы не говорили, что я баклуши бью. — Dans tous les cas je ne me repentirai jamais d’être venu au Caucase — c’est un coup de tête qui me profitera. —Adieu je baise vos mains et attend vos lettres ; adressez tout bonnement Въ Грузію въ Тифлисъ.