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Не повторяя доказанных преимуществ, которые будут иметь 15 артиллеристов, вооруженных нарезными ружьями, перед 15 артиллеристами, вооруженными легким орудием, скажу еще несколько слов о новых выгодах, вытекающих из такой организации артиллерии как в боевом отношении, так и в отношении хозяйственном.

Выгоды эти будут состоять в следующем.

В боевом отношении: 1) в самостоятельности артиллерии — возможности предпринимать небольшие движения с одним собственным прикрытием артиллерийских стрелков и оборонять в одно время свои фланги и тыл; 2) в возможности под прикрытием своей цепи стрелков приближаться, даже легким орудиям, на картечный выстрел к неприятелю; 3) в возможности заменять убыль людей стрелками, обученными артиллерийской службе.

В хозяйственном: 1) в возможности приступить тотчас к переплавке металла легких орудий; 2) в приобретении правительством около 1400 лошадей в каждом корпусе; 3) в 5 раз меньшем расходовании пороха, ибо залп 200 ружей составляет 3 фунта, тогда как залп легкой батареи составляет 15 фунтов пороха; 4) в уничтожении тотчас 1400 лошадей в каждом корпусе, продовольствие которых в настоящее время стоит правительству 35 000 рублей серебром в месяц.

Подпоручик граф Толстой.

№ 2.

3 февраля 1855 года.

Лагерь на Бельбеке.

 

* LE NON AGIR

Le rédacteur d’une Revue parisienne supposant, comme il me le dit dans sa lettre, que l’оріnіоn de deux écrivains célèbres sur l’état actuel des esprits ne serait pas sans intérêt pour moi, m’a envoyé deux fragments de journaux français contenant l’un le discours de M. Zola prononcé au banquet de l'association générale des étudiants, l’autre une lettre de M. A. Dumas au rédacteur du Gaulois.

Ces documents sont en effet d’un profond intérêt pour moi tant à cause de la renommée de leurs auteurs et de leur actualité que de ce qu’il est difficile de trouver dans la littérature actuelle sous une forme plus succincte énergique et éclatante l’expression du deux forces fondamentales qui composent la résultante suivant laquelle se meut l’humanité: l’une la force de la routine, qui tache de retenir l’humanité dans la voie qu’elle suit, l’autre celle de la raison et de l’amour qui la pousse vers la lumière.

M. Zola n’approuve pas que les nouveaux guides de la jeunesse française lui recommandent une foi qui ne lui paraît être ni bien claire ni bien arrêtée, et, de son côté lui recommande de croire à quelque chose qui lui paraît parfaitement claire et arrêtée, à la science et surtout au travail.

Il existe un philosophe chinois, peu connu, nommé Laodzi, fondateur d’une doctrine religieuse (la première et la meilleure traduction de son livre «De la voie de la vertu» est une traduction française de Stanislas Julien) qui pose comme fondement de sa doctrine le tao, mot qui se traduit par raison, voie, vertu. Or le tao ne peut être atteint que par le non agir, selon la traduction de M. Julien.

Tous les malheurs de l’humanité proviennent selon Laodzi non pas de ce que les hommes ont négligé de faire ce qui était nécessaire, mais de ce qu’ils font ce qui ne l’est pas; de sorte que si les hommes pratiquaient comme il le dit le non-agir, ils seraient non-seulement débarrassés de leur calamités personnelles, mais encore de celles inhérentes à toute forme de gouvernement, ce dont se préoccupe tout particulièrement le philosophe chinois. L’ideé de Laodzi paraît bizarre, mais il est impossible de ne pas être de son opinion quand on considère les résultats auxquels aboutissent les occupations de la grande majorité des hommes de notre siècle.

Que tous les hommes travaillent avec constance et le travail leur rendra «la vie saine, joyeuse et les délivrera du tourment de l’infini». Travailler? Mais à quoi? Les fabricants et les vendeurs d’opium, de tabac, d’eau de vie, tous les tripoteurs de la bourse, les inventeurs et les fabricants d’engins de destruction, tous les militaires et autres travaillent, mais il est évident que l’humanité ne ferait que gagner si tout ces travailleurs cessaient leur travail. Mais la recommandation de M. Zola ne concerne peut-être que les gens dont les travaux sont inspirés par la science. La plus grande partie du discours de M. Zola est destinée à la réhabilitation de la science qu’il suppose attaquée.

Eh bien. Je reçois continuellement de la part de divers auteurs qui ne trouvent point d’appréciateurs, des brochures, opuscules, livres imprimés et en manuscrits, produits de leur travail scientifique. L’un a résolu définitivement, comme il le dit la question de la gnocéologie chrétienne, un autre a écrit un livre sur l’éther cosmique, un troisième a résolu la question sociale, un quatrième la question d’Orient, un cinquième rédige une revue théosophique, un sixième, en un gros volume a résolu le problème du cavalier dans le jeu d’échecs.

Tous ces gens travaillent assidûment et au nom de la science, mais je crois ne pas me tromper en disant que le temps et le travail de mes correspondants ont été employés non seulement inutilement, mais encore d’une manière nuisible, car tous ces hommes ne travaillent pas seuls, mais des milliers de gens sont occupés, autre la fabrication du papier, des caractères et des machines nécessaires à l’impression de leurs ouvrages, à nourrir, vêtir et entretenir tous ces travailleurs de la science.

Travailler au nom de la science? Mais le fait est que le mot science a un sens tellement large et si peu défini que ce que certaines gens considèrent comme science est considéré par d’autres comme une occupation oiseuse et vaine, et cela non seulement par les profanes mais par les prêtres de la science eux mêmes. Tandis que les savants spiritualistes considèrent la jurisprudence, la théologie et la philosophie même comme les sciences les plus nécessaires et les plus importantes, les positivistes considèrent précisément ces mêmes sciences comme des futilités, n’ayant aucune valeur scientifique, et réciproquement, ce que les positivistes estiment comme la science des sciences — la sociologie est considérée par les théologiens et les philosophes spiritualistes comme un assemblage d’observations et d’assertions arbitraires et inutiles. De plus dans une seule et même branche, en philosophie de même que dans les sciences naturelles chaque système a d’ardents défenseurs et de non moins ardents détracteurs, également compétents, mais soutenant des opinions diamétralement opposées.

Excepté cela ne voit-on pas chaque année de nouvelles découvertes scientifiques qui après avoir émerveillé les badauds du monde entier et fait la gloire et la fortune de leurs inventeurs sont reconnues pour de ridicules erreurs par ceux mêmes qui les avaient pronées.

Nous savons tous ce que les Romains regardaient comme la science par excellence, comme l’occupation la plus importante et dont ils se glorificient par devant les barbares était la rhétorique, c’est à dire un exercice dont nous nous moquons aujourd’hui et qui n’a pas même rang de science. De même il nous est difficile de comprendre à présent l’état d’esprit des savants du moyen âge qui étaient pleinement convaincus que toute la science se concentrait dans la scolastique. Or, si notre siècle ne fait pas exception, ce que nous n’avons aucun droit de supposer, il ne faut pas une grande hardiesse d’esprit pour conclure par analogie, que parmi les connaissances qui occupent principalement l’attention des savants de notre siècle et qu’on appelle science, il s’en trouve nécessairement de telles qui auront pour nos descendants la même valeur qu’ont pour nous la rhétorique des anciens et la scolastique du moyen âge.