[71] Les deux mots servent également à désigner le «papier buvard». (N. d. T.)
[72] Une publication ultérieure de Meringer m'a montré que j'ai eu tort d'attribuer à l'auteur cette manière de voir.
[73] Versteigern: monter trop haut, au sens propre et figuré (avoir trop de prétentions). (N. d. T.)
[74] Gesamte Werke, II, p. 64. Verlag S. Fischer.
[75] «Profaner» – sens figuré du verbe sich vergreifen (an), dont le sens propre et courant est: «se tromper», «se méprendre». (N. d. T.)
[76] C'est ce que j'appelle le rêve d'Oedipe, car ce rêve nous permet de comprendre la légende du roi Oedipe. Dans le texte de Sophocle, nous entendons de la bouche de Jocaste une allusion à un rêve de ce genre. (Cf. «Traumdeutung», p. 182; 51 édit., p. 183.)
[77] La mutilation volontaire, qui ne vise pas à la destruction complète, n'a, dans l'état actuel de notre civilisation, pas d'autre choix que de se dissimuler derrière un accident ou de s'affirmer en simulant une maladie spontanée. Autrefois l'auto-mutilation était une expression de la douleur universellement adoptée, à d'autres époques elle pouvait servir d'expression aux idées de piété et de renoncement au monde.
[78] En dernière analyse, ce cas ressemble tout à fait à celui de l'agression sexuelle contre une femme, agression contre laquelle la femme est incapable de se défendre par sa force musculaire, car cette force est neutralisée en partie par les instincts inconscients de la victime. Ne dit-on pas que, dans ces situations, les forces de la femme se trouvent paralysées? Mais on devrait ajouter encore les raisons pour lesquelles elles sont paralysées. À ce point de vue, le jugement spirituel, prononcé par Sancho Pansa en sa qualité de gouverneur de son île, n'est pas psychologiquement exact (Don Quichotte, 11, partie, chap. XLV). Une femme traîne devant le juge un homme qui, prétend-elle, lui aurait ravi son honneur. Sancho la dédommage, en lui remettant une bourse pleine d'or qu'il enlève au prévenu et permet à celui-ci, après le départ de la femme, de courir après elle pour tenter de lui enlever cette bourse. L'homme et la femme reviennent en luttant, et celle-ci affirme en se vantant que le forcené n'a pas été capable de la dépouiller de la bourse. À quoi Sancho d'observer: «Si tu avais mis à défendre ton honneur la moitié de l'acharnement que tu mets à défendre ta bourse, tu serais encore une honnête femme.»
[79] On comprend fort bien que le champ de bataille offre à la volonté de suicide consciente, mais qui redoute la voie directe, les conditions qui se prêtent le mieux à sa réalisation. Rappelez-vous ce que le chef suédois dit dans Wallenstein au sujet de la mort de Max Piccolomini: «On dit qu'il voulait mourir.»
[80] Un correspondant écrit à propos de cette question du «châtiment qu'on s'inflige soi-même à l'aide d'un acte manqué»: lorsqu'on observe la manière dont les gens se comportent dans la rue, on constate la fréquence avec laquelle de petits accidents arrivent aux hommes qui, selon la coutume, se retournent pour regarder les femmes. Tel fait un faux pas en terrain plat, tel autre se cogne contre un lampadaire, tel autre se blesse d'une autre manière.
[81] Jeu de mots, fondé sur le double sens du mot Recht, qui est d'ailleurs le même que celui du mot français droit. (N. d. T.)
[82] «Beitrag zur Symbolik des Alltags», par Ernst Joncs. Traduit de l'anglais par Otto Rank (Vienne). Zentraibl. f. Psychoanalyse, I, 3, 1911.
[83] «Freud's Theory of Dreams», Americ.Journ. of Psychoanal., avril 1910 N 7, p. 301.
[84] «Sous le gouvernement d'hommes véritablement grands, la plume est Plus Puissante que l'épée.» Cf. Oldhams: «I wear my Pen as other do their sword» (Je porte ma plume comme d'autres portent leur épée).
[85] Alph. Maeder, Contributions à la psychopathologie de la vie quotidienne. Archives de Psychologie, t. VI, 1906.
[86] Voici encore une petite collection de différents actes symptomatiques chez des personnes saines et chez des névrosés. – Un collègue un peu âgé, qui n'aime pas perdre aux cartes, s'acquitte un soir d'une dette de jeu assez importante, et cela sans aucune protestation, mais en faisant sur lui-même un effort visible. Après son départ, on découvrit qu'il avait laissé, à la place où il était assis, à peu près tout ce qu'il avait l'habitude de porter sur lui: lunettes, étui à cigares, mouchoir de poche. Cet oubli peut être traduit ainsi: «Vous êtes des brigands; vous m'avez joliment dépouillé.» – Un homme, qui souffre de temps en temps d'impuissance sexuelle (qui remonte à la profonde affection qu'étant enfant il a éprouvée pour sa mère), raconte qu'il a l'habitude d'orner manuscrits et dessins de la lettre S, qui est l'initiale du nom de sa mère. Il ne supporte pas que les lettres qu'il reçoit de chez lui voisinent sur son bureau avec d'autres lettres, d'un caractère profane; aussi conserve-t-il les premières à part. – Une jeune dame ouvre brusquement la porte de la salle de traitement dans laquelle se trouve déjà une autre malade. Elle invoque pour excuse son «étourderie»; l'analyse révèle qu'elle a été poussée à son acte par la même curiosité que celle qui lui faisait faire autrefois irruption dans la chambre de ses parents. – Des jeunes filles, fières de leur belle chevelure, savent tellement bien l'arranger à l'aide de peignes et d'épingles que leurs cheveux se défont au beau milieu de la conversation. – Certains hommes répandent à terre, pendant le traitement (dans la position couchée), de la petite monnaie qui tombe de la poche de leur pantalon et récompensent ainsi, selon leurs moyens, le travail qu'exige une heure de traitement. – Celui qui oublie chez le médecin son pince-nez, ses gants, sa pochette, montre par là-même qu'il ne s'en va qu'à regret et qu'il reviendra bientôt. E. Jones dit: «Un médecin peut presque mesurer le succès avec lequel il pratique la psychanalyse par l'importance de la collection de parapluies, ombrelles, mouchoirs, bourses, etc. qu'il réunit en l'espace d'un mois.» – Les actes les plus habituels, les plus insignifiants et accomplis avec le minimum d'attention, comme par exemple remonter une montre le soir, avant le coucher, éteindre la lumière au moment où l'on quitte une pièce, etc., sont, dans certaines occasions, sujets à des troubles qui prouvent d'une façon incontestable l'influence des complexes inconscients sur les «habitudes» les plus fortes. M. Maeder raconte, dans la revue Cœnobium, l'histoire d'un médecin d'hôpital qui avait décidé un soir de se rendre en ville pour une affaire importante, bien qu'il fût de service et n'eût pas le droit de quitter l'hôpital. En revenant, il fut tout étonné d'apercevoir de la lumière dans sa chambre. Il avait oublié, chose qui ne lui était jamais arrivée auparavant, d'éteindre la lumière en sortant. Mais il ne tarda pas à découvrir la raison de cet oubli: le directeur de l'hôpital, voyant de la lumière dans la chambre de son interne, ne pouvait pas se douter que celui-ci fût absent. – Un homme accablé de soucis et sujet à des accès de profonde dépression m'assurait qu'il trouvait régulièrement sa montre arrêtée le matin, lorsqu'il lui arrivait de se coucher la veille avec un sentiment de lassitude qui lui faisait apparaître la vie sous les couleurs les plus sombres. En oubliant de remonter sa montre il exprime donc symboliquement qu'il lui est indifférent de se réveiller ou non le lendemain. – Un autre homme, que je ne connais pas personnellement, m'écrit: «À la suite d'un grand malheur, la vie m'avait paru tellement dure et hostile que j'en étais arrivé à me dire tous les jours que je n'aurais pas assez de force pour vivre un jour de plus; aussi avais-je fini par oublier de remonter ma montre, chose qui ne m'était jamais arrivée auparavant, car c'était là un acte que j'accomplissais presque machinalement tous les soirs, avant de me mettre au lit. Je ne me souvenais plus de cette habitude que très rarement, lorsque j'avais le lendemain une affaire importante ou qui m'intéressait particulièrement. Serait-ce également un acte symptomatique? Je ne pouvais pas m'expliquer cet oubli.» – Celui qui, comme Jung (Ueber die Psychologie der Dementia praecox, p. 62, 1907) ou comme Maeder (Une voie nouvelle en psychologie: Freud et son école, Cœnobium, Lugano, 1909), veut bien se donner la peine de prêter attention aux airs que, sans le vouloir et souvent sans s'en apercevoir, telle ou telle personne fredonne, trouvera presque toujours qu'il existe un rapport entre le texte de la chanson et un sujet qui préoccupe la personne en question.