Il a un teint qui fait songer au drapeau russe, des yeux pétillants de joie et de roublardise et un rire pareil au bruit d’une cognée pénétrant dans un arbre.
Le zig a dû être momie dans sa jeunesse. Il collerait la photo d’un hareng saur sur sa carte d’identité qu’aucun douanier ne s’en apercevrait.
Le brigadier est d’aspect sédimentaire. Son visage se compose de tranches superposées. Y a celle de sa moustache, celle de son regard charbonneux, puis celle de ses épais sourcils et enfin la visière de son képi.
Un grand type pas beau, avec une figure large et brillante comme un dargeot de macaque, se pointe, sous un béret basque rigoureusement plat, qui lui compose une sombre auréole de saint en panne de courant.
Le visiteur est un grand type brun, qui louche derrière d’énormes hublots prélevés sans doute sur un bathyscaphe désaffecté. Avec ce qui lui choit sur les épaules comme pellicules, on pourrait tourner un remake de Ben Hur.
Elle est décharnée, anguleuse, sous sa robe de chambre de pilou rouge. Ses cheveux ternes pendent le long de sa figure comme les tentacules d’une pieuvre morte. Ses dents supérieures avancent considérablement au-dessus de son menton crochu et elle ne possède pas suffisamment de lèvre pour les recouvrir.
Le gardien est un mutilé de la Vieille Guerre. Il lui manque une jambe, les dents, son certificat d’études primaires et deux boutons de braguette. Il porte une blouse dont les poches arrachées battent l’air telles des oreilles d’éléphanteau, un gilet tricoté qui se détricote tout seul et une casquette d’uniforme à visière de carton bouilli.
La préposée pèse deux tonnes et ressemble à une statue de saindoux exécutée par Picasso pour le compte d’un crémier.
Elle arbore une robe neuve imprimée, décolletée jusqu’à ras terre, qui dégage bien ses beaux bras dont un porc se servirait pour marcher. Elle est coiffée moderne, court, et s’est fait faire « les mèches ». Sa chevelure, tu croirais le toit d’une ruche sur lequel on aurait renversé un pot de peinture.
Il est rabougri, avec un teint de pêche gâtée et un regard d’épagneul auquel on a oublié de donner sa pâtée.
C’est un homme malingre et barbichu qui ressemblerait à Trotsky si Trotsky avait eu une gueule de con. Il porte des lunettes cerclées de fer et suce des pastilles qui puent l’armoire où l’on remise les lainages pendant l’été dans les maisons dites bourgeoises.
Son visage poupin s’orne d’un nez de canard, plat et presque horizontal. Il semble réussir le tour de force de ne rien regarder, ni hommes ni choses.
La personne rôde autour de la soixantaine sans oser trop s’en approcher. Grassouillette à partir du premier étage, maquillée à la truelle, paupière lourde et œil pervenche. Une bonne femme qui ne doit pas se laisser monter sur les nougats, même par un autobus.
Un couple de sexagénaires :
Lui, est un truc extra-utérin qui n’aurait jamais dû quitter le bocal de sa jeunesse, elle, une guenon musclée comme une écrevisse. Des chapeaux de paille enrubannés les maintiennent dans une ombre vénéneuse…
La personne est blonde platinée et son air fripon flanquerait des idées salaces à un congrès scientifique.
Elle a les cheveux coupés, ni trop longs ni vraiment courts. Et châtains fades, ce qui est la modestie de la blondeur. Un visage pas joli, plutôt sympa. Elle se farde pas. Devrait. Le cosmétique a été inventé pour les putes, donc pour des personnes destinées à exciter les convoitises.
C’est le mec féroce, qui trique encore à quatre plombes et qui convoite des fesses. C’est plus une heure pour refréner. L’assouvissement de la fin de nuit, ça démange outrageusement, ça chauffe à crime, à blanc, à désespoir.
La patronne est une personne fondante, trop blonde pour être en harmonie avec les poils de sa chatte, vêtue comme pour un dîner à la sous-préfecture, et qui s’y croit en plein.
Quarante piges, une voix de fillette et pas plus de barbe qu’un flacon d’ambre solaire. Si ce mec n’est pas pédé, il devrait l’être.
Il porte un maillot rayé par-dessus son accent marseillais et il a une dent en or dont il se sert pour sourire. C’est un mec sympa, avec de l’albuplast sur l’avant-bras, histoire de dissimuler certaine partie de son tatouage représentant deux matafs en train de se sodomiser en camarades.
Démaquillée, elle est belle comme un cageot.
C’est un grand mec voûté, couleur de navet, avec un nez minuscule qui ressemble à un escargot, des yeux plâtreux de pierrot réveillé en sursaut, une bouche aux commissures tombantes et des oreilles tellement décollées qu’elles vont aller valdinguer au premier coup de vent.
Elle est longue, blanche, avec des cheveux qui lui pendent sur la navrance comme le feuillage d’un saule, et un regard à s’être laissé faire douze gosses à la file par des messieurs qu’elle n’a jamais revus.
Le digne homme porte un pantalon de velours, une veste de bleu de travail ravaudée par-dessus une accumulation de tricots, des pantoufles fourrées, et une maladie de Parkinson à changement de vitesse qui fait geindre son siège comme le vent une girouette.
La jeune fille serait très belle si elle n’était albinos avec les jambes torses et une surcharge pondérale de quatre-vingts kilogrammes.
C’est un type plutôt vioque, avec la pomme d’Adam comme un jeu de cartes qu’il aurait avalé, des tifs rares qu’il rebrousse sur son dôme et maintient avec de la gomina ou une punaise.
J’avise un être indécis, de sexe jadis féminin, probable. Ça se drape dans de la guenille noire parce que c’est veuve à part entière et depuis toujours. Sa voix semble sortir de sous une pierre en même temps que des cancrelats paniqués.
La personne est grosse, tassée, avec juste une robe bleue sans manches qui laisse pendre la viande de ses bras comme des algues repêchées avec un bâton.
La baronne est une personne bi-centenaire, aux cheveux teints en jaune bouton d’or, avec des lèvres violettes et une robe de même couleur. Elle porte des colliers, bracelets et bagues de perles à tous ses doigts, à tous ses poignets et à tous ses cous.
Bel homme au visage étroit et haut comme un autobus londonien, chevelure brune coupée d’une raie médiane, sourire sceptique, posture blasée, œil qui ne s’arrête que sur l’arrière-boutique des choses.
C’est un bon gars, ça se voit de loin. Le sourire emprunté et jamais rendu, le regard qui cherche à se vouer, une belle expression pour saint de vitrail, si on vitraillait des saints très cons.
Face anguleuse, le nez acéré comme la lame d’un poignard, la chevelure descendant bas pour ne s’arrêter qu’à quatre centimètres des sourcils, les lèvres minces placées entre deux rides cruelles, il avait la peau bistre, le visage glabre et un regard terriblement fixe que, de temps à autre, il affublait de lunettes à monture d’écaille, plus pour se donner une contenance que pour corriger sa vue de faucon.