C’est un bon gros en blouse bleue qui doit se peigner tous les samedis avec un clou.
C’est une blonde qui doit être vraiment blonde, avec une peau de pêche, des yeux bleu lavande et une bouche qu’on aimerait tutoyer à bout portant.
Le guide ressemble à un vieil aristocrate désargenté. Sa mise a conservé quelque chose de gourmé malgré l’usure de ses vêtements. Il porte une cravate luisante parce que taillée dans la soie et aussi à cause de la crasse qui met une patine dans la région du nœud.
C’est un drôle de type, plus vieux que son âge, n’importe son âge ; grand, un peu voûté, la chevelure taillée en brosse, ce qui lui fait un dessus de tronche comme un fer à repasser à la renverse.
Elle est plantée dans l’encadrement de la porte sur ses guibolles desséchées, pareille à ces personnages de cauchemar qui sont tombés d’un rayon de lune sans se casser la gueule.
Un vieillard, mis à l’équerre par l’âge et des cyphoses torsadeuses, traîne sa fin d’existence devant nous. Il est pâlot, la joue creuse et herbue, vêtu de hardes luisantes. Un feutre à bord court achève d’apporter une sinistre cocasserie à cet homme en route pour le terminus.
La taulière est une espèce de pachyderme transformé en femme par une fée Carabosse en état d’ébriété. Chaque fois qu’elle ouvre son tiroir-caisse, elle doit déplacer les deux sacs de farine qui lui servent de poitrine.
Elle est peinte en guerre. Maquillée à tâtons car son rose à joue lui descend jusque dans les poils de la barbe. Néanmoins, elle continue de « faire bourgeoise ».
Il porte un complet bleu à rayures blanches, une chemise pervenche, une cravate bleu marine et une dent en or en acier inoxydable.
L’homme se situe dans la catégorie top niveau des bouilles cancrelateuses. La vraie figure fétidique, blême et grêlée, aux paupières sans cils, aux lèvres minces. Son regard de bas fumier flanquerait des frissons à Dracula.
Une aimable jeune fille vient m’ouvrir, sèche, maigre, la frite pleine de boutons, le cheveu filasse, le nez chaussé d’affreuses lunettes que tu croirais qu’elle regarde l’existence à travers les roues d’un vélo.
Il se comporte en homme dont la pitié a été laminée par l’existence, au point que le seul être susceptible encore de lui inspirer quelque compassion, c’est lui-même.
La préposée est une dame agréable à regarder. Fine moustache, sourire affable de la personne à laquelle on enfonce un tisonnier rougi dans le rectum après lui avoir fait absorber une tasse d’huile bouillante.
C’est un petit homme rond, aux jambes courtes, avec un ventre très pointu, des bajoues flasques comme des fanons de dindon et des yeux que brouillent de grosses lunettes aux verres inhumains.
Elle a le nez plongeant, les cheveux longs et raides et le regard comme deux fenêtres gothiques. J’aurais un film à réaliser sur la vie d’un sanatorium dans les années 20, je l’engagerais illico pour tourner le rôle de la tuberculeuse-chef.
Le vieux mutilé du travail vivait sur une seule jambe, tout comme un héron. L’avarice étant son bien le plus précieux, il le nourrissait par des privations ultimes.
La dame potelée, avenante, l’œil pardonneur, le sourire pour cartes postales, est accompagnée d’un bonhomme du genre crevard à nez poreux qui ne touche pas des pots-de-vin mais les boit.
C’est un usé, un retraitable qui cent fois sur le métier remet son ouvrage au lendemain, en espérant qu’un autre l’aura fait à sa place dans l’intervalle.
Il est tout tassé, la tête penchée, le bord de son vieux bada touchant presque sa poitrine, mains croisées sur le ventre, menu, frileux, plus vieux que son âge et que ses artères.
Belle femme en vérité. Province à Paris. D’allure George Sand. Elle a le teint pâle, la poitrine en saindoux, l’œil bouffi, un peu dolent, style grenouille. Elle parle en zozotant. Bref : une conne qui-croit-tout.
Le personnage est tuméfié, suintant, avec un regard improbable qui fait songer à deux fientes de canari.
La vieille bonne est rondouillarde, pas commode. Le genre de fille revêche qu’on engage un matin en se disant qu’avec cette tronche-là on ne la supportera pas plus de quarante-huit heures, mais qui finit par élever vos petits-enfants.
La porte s’ouvre sur une grande femme un peu secouée par la soixantaine, vêtue d’une robe plutôt austère, dans les tons malades. Elle a le cheveu blanc-bleu et l’air d’être aussi marrante qu’une épidémie de peste bubonique.
Il avait un nez long et élargi du bas en éteignoir de cierge, une bouche mince que deux rides pareilles à des cicatrices mettaient entre parenthèses, et des éventails à libellules que le conservateur du Musée de l’Homme devait surveiller de près.
La personne est affligée d’une protubérance au bas de la joue droite consécutive soit à une chique, soit à une fluxion dentaire. Elle a cet air résigné des gens qui ont toujours été laids, l’ont toujours su et n’en ont jamais voulu à personne.
Une joliesse inexploitée, un refus de s’accomplir normalement : elle sait se tenir à table, peler une pêche, fermer sa gueule, sourire discrètement.
Le cheveu tiré, le nez pointu, la pommette pâle, fringuée de hardes chastes qui puent la naphtaline, elle marche comme on revient de la table de communion, enrichie de la plus ardente contrition et rayonnant de pré-gloire éternelle.
Son complet de confection lui donne cet air godiche qu’ont les athlètes en civil.
Tu croirais un hérisson aux cheveux blancs. Il a des sourcils en guidon de course, le teint sombre et plein de rides venues lui taillader la gueule avant l’âge. Un imper à épaulettes officières renforce l’aspect géométrique du mec. D’emblée, tu le situerais dans les « caustiques sympas ».
Elle avait un air de profond ennui sur son visage sombre où flambait une bouche exagérément fardée en fluo orange. Des boucles d’oreilles, larges comme des balançoires de perroquet, la transformaient en pube pour la Vache qui Rit.
L’employé de l’hôtel est jeune, bien de sa personne, et empoche le pourboire que je lui débloque sans le regarder, ce qui est une preuve de parfaite éducation.
C’est une brune en forme de « 8 » avec des cannes comme des pattounes d’éléphant et une verrue de saint-cyrien (à aigrette) au-dessus de la lèvre, mais fort heureusement assez bien camouflée par sa moustache.
L’homme en bras de chemise est un gros, très porcin, déplumé, blondasse de ce qui subsiste, avec un regard bleu pâle, une bouche de jouisseur. Il marche derrière un ventre de Pâques cerné par une ceinture de croco rouge.