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L’homme suroccupé néglige le cul.

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Les honneurs engendrent l’impuissance.

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Vie salope à laquelle il nous faut faire semblant de croire.

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Nos rêves d’enfance ne peuvent se réaliser vraiment. Nos sales pattes de grandes personnes sont incapables de les manipuler sans les briser.

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Quand j’étais mouflet, j’avais la notion du «toujours». Mais ça n’a pas duré longtemps.

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Je suis de nulle part. Juste un enfant perdu que personne n’a trouvé. Mais qui baise!

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Le coulage à pic, c’est la solution de ceux qui ne s’estiment pas à la hauteur des efforts qu’ils pourraient produire.

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Ton salut t’appartient; n’en fais pas cadeau au néant, c’est trop con.

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Les hommes sont empêtrés dans leurs fantasmes comme des spaghettis dans du parmesan fondu.

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Notre drame, c’est que nous ne pouvons pas nous fuir.

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La chose que l’homme connaît le plus mal, ce sont ses limites; il a toujours tendance à mettre un pied plus loin que permis.

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Il vaut mieux ficeler sa philosophie avec une grosse corde qu’avec une toile d’araignée.

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Une fois qu’il a les couilles à plat, l’homme peut devenir charitable, tendre la main à son prochain et servir la gloire de Dieu.

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Quand t’es à bout, ouvre le gaz et mets à cuire des œufs sur le plat.

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Il ne faut pas avoir beaucoup d’argent, mais il importe d’en avoir assez!

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Quand le tricotin t’habite, ta bite a besoin de tricoter.

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L’infidélité n’est qu’un exercice destiné à maintenir dans leur forme optimale les fonctions assurant la félicité physique d’un couple légitime. Mais va faire comprendre ça à ta bergère, toi!

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À mes débuts, j’écrivais comme Montaigne et ça cassait les couilles à tout le monde, à commencer par moi; alors je me suis tourné vers Rabelais et ça s’est mis à fonctionner.

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Les femmes disent toujours le contraire de ce que tu penses et pensent le contraire de ce que tu dis.

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Quand «ça te démange, tu te grattes». La volupté provient de l’assouvissement.

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Ce qui complique tout, c’est la promiscuité.

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Les bonnes gens te conseillent toujours de «prendre sur toi»; ils ne te conseilleront jamais de «prendre sur eux».

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Contre nature, ça signifie quoi? Tout ce qui s’accomplit dans nos existences humaines est naturel.

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C’est toujours les couples unis qui fournissent les meilleurs veufs (ou veuves) et c’est souvent dans les unions d’apparences foireuses qu’on trouve les inconsolables.

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Les pires événements se dissolvent gentiment dans l’oubli. D’autres les remplacent.

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Lorsque tu te repais d’un paysage: Danube, Pyramides, Promenade des Rosbifs, Pont de Brooklyn, tu crois emmagasiner toutes ces images, ces sensations, toutes ces émotions, mais très vite il ne te reste plus dans le souvenir qu’une barbe à papa terne et silencieuse que tu as du mal à préserver et qui meurt de ton présent impitoyable.

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L’humanité a de plus en plus la gueule qu’elle mérite.

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Il n’y a pas d’âge pour vieillir, on vieillit en naissant.

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La populace congratule toujours le vainqueur. Avec elle, un homme terrassé est un homme désaimé.

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La vie ne se conserve pas. On doit la consommer au fur et à mesure.

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Chaque fois qu’un homme en tue un autre, c’est lui qu’il met à mort.

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Certes c’est chiant d’être vivant, mais comme il doit être démoralisant de ne pas exister.

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Il n’y aurait pas de vie collective possible si les gens gardaient leur mémoire intacte. On ne croirait plus en rien ni en personne. On ne pourrait plus continuer d’espérer, d’aller de l’avant.

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Tu vois des gens, en pleine forme, tu les salues joyeusement. Tu les revois plus tard: ils sont vieux. Tu ne les revois plus: ils sont morts!

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Quand la liesse est prête, il faut la consommer, tout comme le vin tiré, elle ne se conserve pas.

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Les souvenirs, c’est comme une boîte de biscuits moisis retrouvée dans un placard. Tu te crois obligé d’en grignoter un et de le trouver bon, mais en réalité il a un goût de rance.

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Plus le temps passe, si tu as du pot, plus tu fais des croix sur le nom de tes relations dans ton carnet; si tu n’en as pas, c’est elles qui en font une sur le tien.

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Un jour la porte se rabat dans ton dos, comme mue par un courant d’air, mais c’est toi qui l’as tirée. Toi tout seul, instinctivement.

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Seuls les adeptes du yoga sont capables de péter plus haut que leur cul.

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Le bon sens est un langage qu’on pige de moins en moins. Quelques-uns pensent «C’est pas bête, ce qu’il dit; mais c’est con». Et tu sais pourquoi c’est con? Parce que ça ne sert à rien. Aujourd’hui, il n’y a que ce qui sert vraiment à quelque chose qui est pris en considérance.

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Quand tu as tout perdu, il te reste la vie.

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Si on m’enlevait toutes les années au cours desquelles je me suis fait chier, j’aurais trente ans de moins.

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Pourquoi ne pas relater ce qui est, du moment que cela est? Filtrer les faits et les dits, c’est les émasculer.

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Tu n’aimes totalement que ceux que tu admires.

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Aujourd’hui le foyer est devenu une source de discorde entre zappeurs.

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Que tu fasses l’amour ou des mots croisés, la trotteuse qui enchaîne inexorablement les secondes ne flanche pas, ne ralentit pas et t’estoque pour te déguiser en mort, toi si peinard dans ton présent d’aujourd’hui.

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Y a plus que le papier-cul qui se vende encore bien: tout le monde se fait tellement chier!

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L’homme qui vient de se vider les couilles dans une gonzesse se prend facilement pour un démiurge.

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Il y a des gens que j’embrasse pour ne plus les voir.

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Qu’importe les objets qui nous survivent? Ils dérivent au fil du temps, comme des arbres arrachés par une crue dérivent dans le courant. Les choses matérielles ne constituent que des hochets dont elles possèdent la précarité.

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Si j’étais riche, je ne ferais que ça.

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Il ne subsiste de nos rencontres que d’obscures impressions que le temps rend improbable.

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J’ai toujours été heureux par contumace.

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Les gens que tu couches sur ton testament ne dorment que d’un œil.

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