La concierge a un visage blême, posé derrière la vitre, comme un P. V. sur le pare-brise d’un automobiliste en défaut.
Elle n’a pas vingt ans, un sourire que Gibbs paierait une fortune et un de ces airs fripons qui vont droit au cœur de l’homme avant de se répartir dans des régions plus secrètes.
Il porte un costard de flanelle blanche, et un immense chapeau style cow-boy. Il a des favoris qui frisent, un gros nez plein de poils et il fume un cigare à peine plus petit que la colonne Vendôme.
On me désigne un grand type portant sous sa blouse grise une chemise blanche et une cravate noire; plus, je pense, un pantalon mais comme la blouse lui tombe sur les radis, je ne saurais l’affirmer catégoriquement.
On dirait une crémière qui aurait décidé de se faire passer pour une vamp.
C’est un vieux à lunettes cerclées de fer qui ressemble à un instituteur en retraite. Il est emmitouflé dans un cache-nez de grosse laine, un béret lui emboîte la tête, sommé d’une petite couette agressive. Cet embryon de tige lui donne vaguement l’aspect d’une poire.
S’annonce un grand dadais boutonneux à lunettes d’hypermétrope. La raie basse, les épaules en cintre à habits, une ombre de moustache blondasse. Il porte un pantalon de velours vert et un blouson de daim usé. Il a l’air con et instruit.
Une grosse fille bouffie encaustique les chaises en chantant une chanson de Mlle Hardy avec la voix de Laurel. Elle est appétissante, peut-être parce qu’elle ressemble à du pâté de foie.
Le vieux bonze a une frime ridée et ravagée par le chagrin. Il ressemble à un brochet sans dents que j’ai beaucoup connu. Il a la même tête verdâtre, les mêmes yeux lustrés, et les mêmes narines évidées.
C’est un garçon costaud, d’une vingt-troizaine d’années, avec un front mince comme un ruban de machine à écrire, des yeux éteints et une grosse bouche saliveuse.
Le potard est un monsieur à la trogne violacée qui ne doit pas picoler du sirop d’orgeat. Il a un naze épais comme une poignée de main de déménageur et les paupières au maigre de jambon.
Imaginez une dame haute d’un mètre cinquante, large comme un vaisselier, ventrue, mafflue, bouddhique, avec une figure comme les fesses d’un tailleur où deux égratignures figurent les yeux, et une troisième la bouche.
Cet homme paraît être le fils légitime d’un hareng saur et d’une bouteille d’huile d’olive.
Il a la poitrine comme celle d’un squelette, en un peu moins grassouillet toutefois. Ses coudes sont saillants, ses jambes torses et, quand il est nu, ses oreilles écartées ont l’air de battre des ailes.
C’est un homme jeune et soucieux, vêtu d’un beau complet à rayures mauve et bleu et qui parle couramment français à l’aide d’un interprète.
Balançant son porte-documents au bout d’un morceau de courroie, il avait cette démarche rapide et furtive des adolescents échappant à une férule.
Il ressemble à François Mauriac en plus jeune et en moins gaullien. Il a l’œil intelligent, le dentier entièrement fait à la main, la pomme d’Adam en relief et l’estime de ses amis.
Ça n’est plus qu’un minuscule tas de vieillard, qui n’a de coloré que sa rosette.
Il s’agissait d’un homme plutôt massif, avec une tête informe qui faisait songer à une enclume. Il avait les paupières à demi baissées et ce qui filtrait de son regard mettait ses interlocuteurs mal à l’aise.
Elle a un corps aux lignes aussi harmonieuses que celles du Bottin, une tête de cheval, et des manières à côté desquelles celles d’Attila n’étaient que marivaudage de salon.
Il porte des fringues de veuf inconsolable et sa bouche ressemble à une vieille cicatrice d’appendicite admirablement réussie.
Le taximan est un vieux type coiffé d’une casquette à petits carreaux, qui ressemble à un jockey retraité. Il pilote lentement en mâchouillant un morceau de cigare qui a dû s’éteindre quelques années plus tôt et qu’il s’est abstenu de rallumer par mesure d’économie.
Elle a le regard vicelard, le nichon qui ne craint pas le vertige, le ventre en ventouse et le souci permanent d’écrire 888.888 avec ses fesses.
Le cheveu en congé de maladie, avec la bouche gourmande des gens intelligents, placide comme un homme qui doit garder son sang-froid en toutes circonstances, il fait vaguement penser à un prélat chargé d’instruire un procès en canonisation.
Il est vêtu d’un pantalon gris-sale sale dont le haut de la braguette a éclaté et d’une chemise à manches courtes sur laquelle ses bretelles en tapisserie rouge flamboient comme des rampes de néon.
Vachement gothique de lignes, la nana! Un Carzou ambulant! Il m’est arrivé de rencontrer des épouvantails beaucoup plus dodus que cette personne.
Sa bouille est tellement criblée de taches de son que c’est sa peau normale qui a l’air d’éphélides vues en négatif. Il est affublé d’une blouse qui devait être blanche à l’achat, mais qui ressemble maintenant à une combinaison de parachutiste.
C’est un rouquin de taille et d’âge moyens. Il porte un complet de mauvaise coupe, une chemise blanche à rayures roses, une cravate bleue à rayures roses et des oreilles roses sans rayures.
Elle porte un tailleur anthracite, un chapeau à aigrette. Elle a des souliers plats, des bas de coton, un parapluie, un sac à main, l’air de suivre un corbillard, l’agonie au fond de la prunelle des maux endurés, des mots en réserve, des arrière-pensées en berne. Une certaine façon d’exprimer: son mépris, son catholicisme, ses ordonnances médicales, ce que fut sa vie matrimoniale, ce que sera son veuvage, la température extérieure, le style de sa salle à manger, sa stérilité foncière, la maladresse de son dentiste et la brutale hausse de l’entrecôte.
On dirait une grosse pédale. Il a des seins de caissière, un dargif de crémière, une voix fluette, un sourire effarouché, de longs cils de biche, et des yeux humides comme une jouvencelle regardant chanter Johnny Hallyday.
Le vieillard est assis devant sa porte, sur une chaise aussi branlante que lui. Il a une barbe drue et assez courte pour faire «mal rasé», de la peau qui pend au cou, un vieux bada à ruban moiré d’humidité, deux chicots entre lesquels coule un filet de bave brun purin. Par-dessus tout ça, cet air soucieux et égaré des vieux gâteux du monde entier.
Il a un teint qui fait songer au drapeau russe, des yeux pétillants de joie et de roublardise et un rire pareil au bruit d’une cognée pénétrant dans un arbre.
Le zig a dû être momie dans sa jeunesse. Il collerait la photo d’un hareng saur sur sa carte d’identité qu’aucun douanier ne s’en apercevrait.
Le brigadier est d’aspect sédimentaire. Son visage se compose de tranches superposées. Y a celle de sa moustache, celle de son regard charbonneux, puis celle de ses épais sourcils et enfin la visière de son képi.