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Mes dernières volontés, je les ai toujours gardées pour mon vivant.

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Les gens que tu couches sur ton testament ne dorment que d’un œil.

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La vraie vieillesse s’exprime par le regard, comme les grands sentiments.

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Pour accepter sa vieillesse, il faut la regarder de loin.

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La mort nous minéralise avant de nous liquéfier.

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C’est fascinant, la mort. Un macchab te mobilise complètement. Tu ne peux pas regarder ailleurs, ni penser à autre chose. Il te veut tout entier, avec son grand mystère immobile.

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Tu deviens réellement con devant un mec en train de clamser. Plus tu cherches à l’assister, plus les mots deviennent foireux et te font des bras d’honneur.

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Les morts vieillissent mal.

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Les vioques qui ont refoulé du baigneur pendant des années de veuvage, quand tu leur fais sauter le slip, t’en as pour ton artiche.

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Si on faisait l’autopsie de tous les gens morts, la plupart du temps on trouverait dans leur cage thoracique, au lieu d’un cœur, un perroquet.

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Je ne sais pas pourquoi les noyés m’ont toujours paru un peu plus morts que les autres morts. Sans doute parce qu’ils sont allés chercher leur trépas dans un élément qui ne nous est pas naturel.

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Ce qui fait le plus peur à un gus en partance, c’est l’affolement de ceux qui l’entourent.

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Des bouffées de mémoire morte… Je nous revoyais à la pêche aux écrevisses. On se mesurait la bite et chaque fois on tombait d’accord: il avait la plus longue (de peu), moi la plus grosse (de beaucoup). Et maintenant, il crève avec sa bite entre les jambes.

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Tout le monde n’a pas la chance d’avoir un témoin lorsqu’il rend l’âme.

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Veille un mort, et tu sauras ce que l’aube signifie!

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Un dictateur a beau faire flinguer à tout-va ses compatriotes, se laisser statufier, peindre, dorer à la feuille, encenser, sucer, vénérer, grandiloquer, il crèvera et ne subsistera de sa gloire qu’une méchante exhalaison.

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La mort des autres, tu l’acceptes d’assez bonne grâce; mais la perspective de la tienne te plonge dans des indignations éperdues.

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Comme la mort des autres fait mal lorsqu’elle vous donne conscience de la vôtre!

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Les héros, faut pas leur marchander l’oubli, ils le méritent trop!

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Trois heures d’un ministère inabouti suffisent pour qu’on t’appelle «m’sieur le ministre» jusqu’au Père-Lachaise.

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Il n’y a rien de plus débectant que la vengeance. On en rêve, mais quand il vous arrive de l’assouvir, ensuite on se sent con et désemparé comme après un enterrement.

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Les hommes se croient protégés chaque fois que d’autres hommes meurent à leur place.

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Célébrer la mémoire d’un être cher, c’est en somme stimuler la sienne propre.

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L’intelligence, c’est la permanence de la notion de fin dans l’esprit d’un homme.

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C’est une tradition chez les vivants que de rendre les disparus éternels. Une commodité de nature.

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Tu les considères immortels, n’empêche qu’ils décanillent tous en douce. Un jour l’un, un jour l’autre, sur la pointe des pieds, sans dire au revoir, pas jeter un froid. On les funèbre, les enterre ou incinère, les oublie. Qu’au bout d’un rien de temps, on se rappelle seulement plus qu’ils ont existé.

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Quand on est mort, on est tellement mort qu’on ne peut plus vous imaginer vivant.

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Il fait comme le défunt: il s’éternise.

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Tu vois des gens: tu les salues. Tu les revois: ils sont vieux. Tu ne les revois plus: ils sont morts!

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L’homme ne se sépare jamais de son futur.

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Sauf pour mourir.

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Et alors, il meurt…

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Le réveillon? Un petit morceau de veillée funèbre.

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Tous les moments sont bons pour disparaître. Y a pas d’instants propices aux derniers instants. Embarquez!

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Jusqu’alors, il n’y avait que des champs de morts. Bientôt, il y aura des champs de vivants, tout pareils. Au lieu d’être des cimetières de morts, ce seront des cimetières de vivants.

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On bouchonne de partout! T’as vu ces files d’attente? Même devant les crématoires, ça engorge. Partout, je te dis: les écoles, les hôpitaux, les pissotières. Chicanes, tickets d’appel! Tous à la queue, comme Leuleu!

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Ce n’est pas de l’argent qu’il faut léguer à ses enfants, mais des ondes protectrices!

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Le bonheur de t’avoir est toujours corrompu par la perspective de te perdre.

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J’ai rien demandé, je partirai donc sans dire merci!

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Tout compte fait, on ne laisse après soi que des regrets et des enfants.

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Quand tu ne seras plus de ce monde, le monde lui non plus ne sera plus de ce monde.

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Dis, tu penses aux démunis? Aux grands vieillards sous la lune, perdus dans les froidures de l’âge, et dont le panais pend, pend, pend sempiternellement, pend à ne plus en pouvoir, à ne plus jamais contempler le soleil au fond des cieux, pend comme le balancier d’une pendule arrêtée, pend, pend, pend, sans esprit de retour, sans la perspective d’une turlute professionnelle, sans l’espoir d’une réanimation momentanée, un jour, un seul, juste pour dire, juste pour voir, juste pour se souvenir! Ah! infortunés vieillards non fortunés, qu’on ne mâchouillera plus et dont aucun doigt expert ne titillera le gland ni les bourses pour un ultime adieu à l’espèce! Ah! chers vieux génaires démunis qui n’ont plus de rigide que l’impuissance, comme je pense à vous! Quelle joie j’aurais à vous payer une pute. Ce serait ma tournée! Mon aide et assistance à personne âgée en danger d’inertie! Comme je voudrais lever une armée de filles courageuses, valeureuses, pour vous gloutonner les roustons, vous pomper, vous carrer, si besoin était, le doigt dans le fion afin de rétablir des déclics salvateurs. Ah! souffler dans vos braguettes rances pour les faire gonfler! Changer en os vos peaux mortes! Vous redonner l’éclat du beau zob joufflu, rubicond, dodelineur et raide, raide, raide à en casser les noix de coco! Ne renoncez pas, vieillards sans ressources. Ne faites pas de votre slip dépenaillé un mausolée. Il ne faut pas «qu’ici repose». Oh! que non? Jamais! Ici remue, ici s’agite, ici frétille Mister Dupaf. The king! Le membre à tout jamais régnant de vos attributs. Amen.

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Je vais te dire: surtout ne jamais craindre sa propre mort. En ce qui me concerne, je la considère comme une vieille copine un peu chiante mais pas mauvaise dans le fond.

La mort nous est offerte au même titre que la vie. C’est l’une des deux portes incontournables que nous avons à franchir.

Il n’existe que deux façons de la conjurer: soit en en parlant, soit en mourant.