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Skorzeny demanda : « Alors, mon ami ? Que puis-je pour vous ?

— Je suis à Montevideo. En Uruguay. Anton Kuenzle m’attend en bas de mon hôtel. Il veut que j’aille visiter des propriétés avec lui pour lancer notre nouvelle affaire.

— Parfait, dit Skorzeny. Je vous avais bien dit qu’il vous apporterait la richesse. Vous vivez depuis trop longtemps comme un sauvage, mon ami. Il est temps de retrouver le succès que vous méritez. »

Cukurs essuya la sueur sur son front. « Mais puis-je avoir confiance en lui ? Il…

— Il, quoi ?

— Il ressemble à un Juif. »

Skorzeny rit. « Herberts, écoutez-moi. Je connaissais déjà Anton avant la guerre, à Vienne. Nous sommes entrés au Parti ensemble. Croyez-moi, vous pouvez vous fier à lui. »

Cukurs exhala un soupir, la respiration sifflante. « Excusez- moi. Bien sûr, vous avez raison. C’est vous qui nous avez présentés, après tout. »

L’événement avait eu lieu quinze mois auparavant à Buenos Aires, durant un dîner organisé pour célébrer l’assassinat du président John F. Kennedy à Dallas.

« Je vous en prie, Herberts, ne vous excusez pas. Allez-y. Allez bâtir votre fortune avec lui.

— Un jour, ils viendront se venger », dit Cukurs. Il plaqua une main sur sa bouche, trop tard pour emprisonner les mots.

« Mais pas aujourd’hui, dit Skorzeny. La vie est trop courte pour qu’on la passe à avoir peur. »

Cukurs réprima une envie de pleurer. Il avait la gorge serrée, les yeux brûlants.

« Faites-moi confiance », dit Skorzeny.

Allongé sur les galets chauds et doux, Albert Ryan s’abandonnait au soleil qui caressait ses jambes et son torse nus. L’ancienne forteresse de Forte Vigliena se dressait au-dessus, surveillant la Méditerranée du haut de ses parapets blanchis par le temps. La petite crique était à peine assez large pour deux personnes, abritée derrière la digue du côté est d’Ortigia, la minuscule île sicilienne que Ryan avait explorée quand il était jeune soldat.

Celia lisait un livre de poche, assise sur un rocher, les pieds dans l’eau claire. Toute à sa concentration, elle se mordillait la lèvre inférieure. Des bancs de petits poissons argentés filaient entre les pierres. Les épaules nues de Celia brillaient dans la lumière, encore humides de l’eau dont elle s’était aspergée pour se rafraîchir. Un chapeau à large bord protégeait son visage.

Un transistor était posé sur les galets à côté de Ryan, réglé sur la BBC World Service. Le présentateur parlait d’Herberts Cukurs, l’infâme responsable de l’extermination de trente mille êtres humains, qui venait d’être assassiné en Amérique du Sud. Il lut la déclaration anonyme reçue par les agences de presse de Berlin et de Bonn.

« Attendu la gravité des crimes dont Herberts Cukurs est accusé, en particulier sa responsabilité personnelle dans l’assassinat de trente mille hommes, femmes et enfants, et attendu l’épouvantable cruauté dont a fait preuve Herberts Cukurs lors de l’exécution de ses crimes, nous condamnons ledit Cukurs à mort. »

Presque un aveu des Israéliens. Quand Ryan, fouillant son âme, chercha de la pitié pour le mort, il ne trouva que les images des enfants et des mouches sur leurs lèvres.

Le présentateur continuait.

« Il a été exécuté le 23 février 1965 par ceux qui n’oublieront jamais. Son corps peut être récupéré à Casa Cubertini Calle Colombia, Séptima Sección del Departamento de Canelones, Montevideo, Uruguay. »

Ryan se demanda qui avait envoyé Cukurs à la mort, qui lui avait tendu un piège. Mais dans ses tripes, il savait.

« Qu’est-ce que tu écoutes ? » demanda Celia en remontant vers les galets. Des perles d’eau luisaient sur ses longues jambes fines.

« Les nouvelles, dit Ryan.

— Des bonnes ou des mauvaises ? » Elle s’assit près de lui. Sa peau était douce et fraîche contre la sienne.

Il ne répondit pas.

REMERCIEMENTS

Une fois encore, je dois remercier beaucoup de monde pour l’aide que j’ai reçue en écrivant ce livre.

Tous les professionnels qui m’ont apporté leurs conseils, leur soutien, leur amitié et m’ont sauvé du ridicule à plusieurs reprises : Nat Sobel, Judith Weber et l’équipe de Sobel Weber Associates ; Caspian Dennis et l’équipe d’Abner Stein Ltd ; Geoff Mulligan, Briony Everroad, Alison Hennessey et l’équipe de Harvill Secker et Vintage Books ; Bronwen Hruska, Juliet Grames et l’équipe de Soho Press.

Ceux qui m’ont généreusement offert leur savoir et leur expérience durant mes recherches : Ruth Dudley Edwards, qui m’a ouvert les couloirs du pouvoir irlandais et a fait preuve d’une merveilleuse écoute ; Mary McVeigh, pour qui le Dublin des années 60 n’a pas de secrets ; James Benn, qui m’a orienté vers de précieuses sources historiques et s’est montré un compagnon de voyage fantastique ; Jay Faulkner, pour l’initiation à l’escrime ; l’Armagh Branch Library et l’Irish & Local Studies Library où j’ai pu écrire et mener mes recherches. Toute erreur, toute liberté prise avec la réalité historique sont entièrement de ma responsabilité.

Mes amis et les membres de ma famille qui m’ont soutenu sans relâche : mon adorable femme Jo, qui réussit à me supporter même quand je ne le mérite pas ; notre fille Issy, qui m’a finalement permis de resserrer les fils de mon histoire ; les clans Neville et Atkinson, deux familles jamais avares d’encouragements ; mon meilleur ami et indéfectible conseiller en poésie, le Dr. James Morrow ; Betsy Dornbusch, sans qui j’aurais renoncé à écrire il y a des années ; David Torrans et tous ceux de No Alibis à Belfast, qui tiennent l’une des meilleures librairies de la planète ; Hilary Knight, qui travaille si dur pour moi ; mes nombreux amis dans le cercle du roman policier, dont la gentillesse n’a pas de limites ; notre fidèle Sweeny, avec ses poils et ses bonds d’excitation, qui m’a emmené faire de longues promenades quand je réfléchissais aux pages du lendemain.

SOURCES

Les ouvrages ci-dessous, parmi d’autres, m’ont énormément aidé dans mes recherches :

Fugitive Ireland : European Minority Nationalists and Irish Political Asylum, 1937–2008, Daniel Leach, Four Courts Press.

Commando Extraordinary : Otto Skorzeny, Charles Foley, Cassell Military Classics.

Rescuing Mussolini : Gran Sasso 1943, Robert Forczyck, Osprey Publishing.

Haughey’s Millions : Charlie’s Money Trail, Colm Keena, Gill & Macmillan.

JFK in Ireland : Four Days that Changed a President, Ryan Tubridy, Collins.

News from a New Republic : Ireland in the 1950s, Tom Garvin, Gill & Macmillan.

Enfin, je dois remercier Cathal O’Shannon, dont le documentaire Ireland’s Nazis, a semé la graine de ce livre dans mon esprit.