— « Un peu. »
— « Demain, il faudra aller chez M. Mbele. Il veut nous voir, tu sais, et il va falloir commencer à organiser la suite de nos études. »
— « Si tu veux, » dis-je. « Je me demande si Att est toujours en vie. »
— « Mia, » dit Jimmy. « N’y pense pas… N’y pense plus. »
— « Écoute-moi !…» poursuivis-je avec véhémence.
— « Je sais. Nous allons changer les choses. »
— « Oui ! J’espère seulement que cela ne prendra pas trop de temps. Que deviendrions-nous, autrement ? »
Cette pensée me faisait horreur.
Jimmy se leva. « Allons, viens ! Rentrons nous coucher. » Courbés sous la pluie, nous courûmes vers la lumière de la porte 5.
Sonnet 94
Ceux qui ont le pouvoir de faire le mal et ne le font pas,
Ceux qui agissent autrement qu’il ne le paraît,
Qui, entraînant les autres, restent eux-mêmes de pierre,
Froids, insensibles et sourds à la tentation,
Ceux-là, comme il convient, héritent des grâces du ciel,
Et épargnent les richesses de la nature prodigue ;
Ils sont les seigneurs et propriétaires de leurs grimaces,
Les autres ne sont que les serviteurs de leur excellence.
La fleur de l’été est douce à l’été
Bien que pour elle seule elle vive et meure,
Mais que la pourriture ignoble l’atteigne,
Et l’herbe la plus vile la surpassera en dignité :
Par leur action, les choses les plus douces deviennent les plus amères,
Et les lis qui pourrissent sentent beaucoup plus mauvais que les herbes.