Sodoma repose sur des faits, citations et sources rigoureusement exacts. La plupart des entretiens réalisés ont été enregistrés, avec l’accord de mes interlocuteurs, ou effectués en présence d’un researcher ou d’un traducteur, qui en a été le témoin ; au total, je dispose de près de quatre cents heures d’enregistrements, de quatre-vingts cahiers de notes d’entretiens (sur des carnets Rhodia A5 de couleur orange !) et de plusieurs centaines de photos et de selfies cardinalices. Les citations, conformément à une déontologie journalistique désormais classique, n’ont pas été relues◦– et elles n’avaient pas à l’être.
On le devine, les témoignages privés des cardinaux et des prélats sont infiniment plus intéressants que leurs propos publics ! Mon intention n’étant pas d’« outer » des prêtres vivants, j’ai fait en sorte de protéger mes sources. Et même si je suis, par principe, plutôt réservé sur les propos non attribués, ce livre-ci n’aurait pas été possible sans cette anonymisation. J’ai toutefois tenté de limiter au maximum leur usage, reprenant la plupart du temps sous ma plume des informations communiquées par les personnes interviewées. De même, dans quelques rares cas, et à leur demande, j’ai accepté de changer le nom de certains prêtres (les pseudonymes utilisés sont clairement signalés au cours du livre et ils sont tous empruntés à des personnages d’André Gide). Quant aux cardinaux Platinette et La Mongolfiera, l’archevêque La Païva, ou les fameux Mgr Jessica et Negretto, ce sont des pseudonymes « authentiques », si j’ose dire, employés secrètement au Vatican. Tout lecteur qui tenterait d’opérer quelque rapprochement que ce soit entre un pseudonyme et un nom réel, ou croiserait les sources anonymisées, s’égarerait inévitablement.
Une enquête de ce type n’aurait jamais pu être conduite en solitaire. Pour la mener à bien, j’ai bénéficié d’une équipe qui comprend plus de 80 collaborateurs, traducteurs, conseillers et researchers répartis à travers le monde. Parmi ceux-ci, je tiens à citer ici et à remercier les principaux researchers qui m’ont accompagné dans cette longue aventure. D’abord, et avant tout, le journaliste italien Daniele Particelli qui a travaillé à mes côtés pendant près de quatre années et m’a accompagné constamment à Rome et en Italie. En Argentine et au Chili, Andrés Herrera a mené pour moi de longues enquêtes et m’a suivi dans mes différents séjours hispaniques. En Colombie, Emmanuel Neisa m’a constamment aidé. À Paris, le Mexicain Luis Chumacero, qui pouvait traduire en six langues, a été mon assistant. J’ai également bénéficié de l’aide constante de René Buonocore, Fabrizio Sorbara et des militaires, policiers et carabiniers de l’association LGBT Polis Aperta en Italie ; Enrique Anarte Lazo en Espagne ; Guilherme Altmayer, Tom Avendaño et Andrei Netto au Brésil ; Pablo Simonetti au Chili ; Mirosław Wlekły, Marcin Wójcik et Jerzy Szczęsny en Pologne ; Vassily Klimentov en Russie ; Antonio Martínez Velázquez, Guillermo Osorno, Marcela Gonzáles Durán et Eliezer Ojedo Felix au Mexique ; Jürg Koller, Meinrad Furrer et Martin Zimper en Suisse ; Michael Brinkschröder, Sergey Lagodinsky et Volker Beck en Allemagne ; Michael Denneny aux États-Unis ; Hady ElHady en Égypte et à Dubaï ; Abbas Saad au Liban et en Jordanie ; Benny et Irit Ziffer en Israël ; Louis de Strycker et Bruno Selun en Belgique ; Erwin Cameron en Afrique du Sud ; Nathan Marcel-Millet et Ignacio González à Cuba ; Julian Gorodischer et David Jacobson en Argentine ; Julia Mitsubizaya et Jonas Pulver au Japon ; Rafael Luciani en Colombie et au Venezuela ; Alberto Servat au Pérou ; Martin Peake en Australie. (La liste complète de l’équipe des researchers de ce livre figure en ligne.)
Pendant mes recherches pour cet ouvrage, j’ai réalisé quatre émissions sur le Vatican pour la radio nationale France Culture, plusieurs articles pour Slate, et j’ai organisé un colloque sur les diplomaties du pape François à Sciences Po-Paris. Ces projets parallèles ont nourri ce livre et ont été l’occasion de rencontres fructueuses.
Je suis infiniment reconnaissant pour leur travail◦– et leur célérité◦– à mes traducteurs et notamment à Matteo Schianchi (pour l’italien), qui a déjà traduit trois de mes livres, et à Michele Zurlo (pour l’italien aussi), à Maria Pons et Juan Vivanco (pour l’espagnol), Artur Lopes Cardoso (pour le portugais), Shaun Whiteside (pour l’anglais), Nathalie Tabury, Henriëtte Gorthuis, Alexander van Kesteren et Marga Blankestijn (pour le néerlandais), ainsi que Anastazja Dwulit, Monika Osiecka et Elz`bieta Derelkowska (pour le polonais).
Mon principal éditeur, Jean-Luc Barré (chez Robert Laffont/Editis), a cru en ce livre précocement : il fut un éditeur attentif et un relecteur vigilant, sans lequel ce livre n’existerait pas. Chez Robert Laffont, Cécile Boyer-Runge a défendu activement ce projet. Chez Feltrinelli, à Milan, je dois également beaucoup à mes éditeurs italiens : l’ami fidèle Carlo Feltrinelli – qui a cru en ce livre dès 2015 – et bien sûr Gianluca Foglia, qui en a coordonné l’édition ; mais aussi à mes éditrices Alessia Dimitri et Camilla Cottafavi. Robin Baird-Smith (Bloomsbury) a été l’éditeur décisif de ce livre pour le monde anglo-saxon, assisté de Jamie Birkett ; ainsi que Blanca Rosa Roca, Carlos Ramos et Enrique Murillo pour l’Espagne et l’Amérique latine ; João Duarte Rodrigues pour le Portugal ; et Paweł Goźliński pour la Pologne. Je remercie également mon agente littéraire italienne Valeria Frasca, ainsi que, pour le monde hispanique, ma conseillère Marcela González Durán, et pour le reste du monde Benita Edzard.
Pour leurs relectures et le fact-checking, je tiens à remercier mes amis Stéphane Foin, Andrés Herrera, Emmanuel Paquette, Daniele Particelli, Marie-Laure Defretin ainsi que trois prêtres, un archevêque et un vaticaniste renommé, qui doivent rester ici anonymes. Sophie Berlin m’a relu avec affection, à titre personnel. Le journaliste Pasquale Quaranta m’a constamment aidé à Rome durant ces quatre années. Reinier Bullain Escobar m’a accompagné durant l’écriture de ce livre, ce dont je lui suis infiniment reconnaissant. Je remercie également mes vingt-huit « sources » internes à la curie romaine◦– monsignori, prêtres, religieux ou laïques –, tous manifestement gays avec moi, et qui travaillent ou vivent quotidiennement au Vatican : ils ont été des informateurs réguliers, et parfois des hôtes, pendant quatre années, sans lesquels ce livre n’aurait pas même vu le jour. Chacun le comprend, ils doivent rester anonymes dans cet ouvrage.
Ce livre est accompagné et défendu par un consortium d’une quinzaine d’avocats, coordonné par le Français Me William Bourdon, avocat de l’auteur : Me Appoline Cagnat (Bourdon & Associés) en France ; Me Massimiliano Magistretti en Italie ; l’avocat Scott R. Wilson, Esq., aux États-Unis ; Me Felicity McMahon (cabinet 5RB) et Maya Abu-Deeb au Royaume-Uni ; Me Isabel Elbal et Me Gonzalo Boyé (Boyé-Elbal & Asociados) et Me Juan Garcés en Espagne ; Me Juan Pablo Hermosilla au Chili ; Me Antonio Martínez au Mexique ; le cabinet Teixeira, Martins & Advogados au Brésil ; Me Jürg Koller en Suisse ; Me Sergey Lagodinsky en Allemagne ; Me Jacek Oleszezyk en Pologne. Valérie Robe m’a également conseillé pour l’édition française.
Ce livre, enfin, s’appuie sur un nombre très important de sources écrites, de notes et une bibliographie de grande ampleur, qui comprend plus d’un millier de références d’ouvrages et d’articles. Le format de ce livre ne permettant pas de les citer ici, les chercheurs et les lecteurs intéressés trouveront gratuitement en ligne, dans un document de 300 pages, l’ensemble de ces sources ainsi que trois chapitres inédits (ma quête de la véritable Sodome en Israël, Palestine et Jordanie ; une partie sur le Brésil ; et un texte sur l’art et la culture au Vatican). Toutes les citations originales et leurs références y figurent également, dont vingt-trois fragments des Œuvres complètes de Rimbaud, « le Poète » dans ce livre.