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Moi, j’ai tout de suite réalisé que le bureau n’est éclairé que par la lampe dont j’ai actionné l’interrupteur moi-même personnellement, en chair et noce de ma propre main, laquelle était droite, si tu veux tout savoir. Le fil de cette lampe descend du burlingue pour aller chercher une prise.

— Was dites-you ? je demande à la guerrière.

Et, de mon panard providentiellement déchaussé, je capte le fil, à travers la chaussette, lui fais décrire un discret tour mort après ma cheville, et attends.

— Go ! Go ! elle m’agonise, la dame.

Je lui indique, d’un n’hochage de tête, que j’ai pigé et je me mets en marche.

Un coup sec. Crac ! J’arrache le fil de la prise. Obscurité. Vite, à plat ventre. Hop ! je passe sous le bureau pour revenir derrière la jolie petite grand-mère.

Bien entendu, elle comprend que je cherche à la doubler et tire deux coups, pan, pan, contre moi qui ne lui prendrais pas très cher pour en tirer un troisième avec elle. Les deux volées de plombs fracassent du matériel de bureau. Comme il s’agit d’un flingot à double canon, je me dis qu’il va lui falloir recharger. Auparavant, je me redresse et l’enlace par-derrière ! Je ne m’en lasse pas de l’enlacer, chanson idiote. Ah ! la lutte ardente et noire que voilà ! C’est pas triste comme combat ! Tu sais qu’elle a pratiqué le judo, cette frangine, et qu’elle manque bel et bien me jeter ! Alors là, ça me ferait mal aux seins ! Je conforte ma prise, lui passe une clé santantoniaise aux jarrets (dévots), la plie, la vaincs. Elle est étalée au sol. Je suis sol, ce soir… Autre chanson. Moi, plaqué à elle de telle sorte de façon, mon pauvre petit, que j’ai mon museau d’archange vicelard en plein sur sa chaglattoune à crinière. Car, au cours de notre lutte, sa chemise of night s’est retroussée, nécessairement. Dans un bouquin à moi, comment en serait-il autrement, Bazu ? Elle se cambre, la fière si (au sud de chez Lippe[6]). Pour se dégager, mais ce chemin faisant, elle me brandit, si l’on peut dire (et tu parles qu’on peut ! la preuve) son aimable trésor, que moi, nonobstant les circonstances si hautement particulières, comment voudrais-tu que je résiste ? D’ailleurs tu ne veux pas, dégueulasse comme je te sais, voyeur, branleur à deux mains, toucheur. J’y vais d’une tyrolienne à ondes courtes magistrale. Sous le signe de la Veuve Clito. Essuyez vos moustaches ! Une que ça déconcerte foutriomphalement, c’est la dame qui est autour de ma menteuse. Qu’au grand jamais, dans ses territoires bulgares, on ne parlait de choses pareilles ! Elle crie non, non, dans sa langue maternelle, moi, avec la mienne d’origine, j’accélère mon credo voltigeur. Et, peu à peu, Ninette se dit que, tiens tiens tiens, c’est pas si mal que ça après tout ! Et que c’est même extrêmement bon. Et, pour aller jusqu’au fond de sa pensée : suave ! Goût suave the queen ! Elle scarabouille de la grande Albion, la chérie. Fini les regimbades. Oh ! mais c’est qu’elle découvre de l’inédit, ma flingueuse. Extase à tous les niveaux !

Trop aimable à vous, mon bon monsieur. Elle grand écarte progressivement, que ses cannes finissent par ressembler à un compas en train de tracer un cercle maximal. La taverne d’Ali Babasse ! Coupe sublime au nectar ensorceleur ! Mais qu’est-ce que je déconne, moi : ça ne s’arrange pas, la tronche ! Y a du cloaque dans mon bulbe, non ? Ils vont encore me traiter de libidineux, ces engoncés du faux savoir ! Tous les merdiques baveurs. Ratiosingeurs de mes merveilleuses couilles si altières. Vont dire que je complais dans le salace. Que je sarabande de la mouillette. Et pourtant, hein ? Je peux pas te passer sous silence l’agrément de cette minette improvisée ? Judo-bouffe party !

Je m’en goinfre, de cette nana soudainement débarquée dans mon destin, flingue en main ! Elle est délectable ! Qu’à peine eus-je le temps d’apercevoir sa figure, et déjà je suis attablé à son frifri gourmand !

Merde, y a bien qu’à moi, non ? Toi aussi ? Tu me raconteras, hein ? Dégustation à toute heure ! Son premier mouvement de défense calmé, son second mouvement de surprise surmonté, elle débouche dans les grands espaces de la volupté à l’état pur. Elle en oublie le B K P, Marx, Lénine, Paul et les autres. Le sensuel, rien ne le prévaut[7]. La furie de la chatte for ever, über alles, merci petit Jésus, ça c’est du meuble ! Elle se met à roucouler sur son plancher, la mignonne. Bengali song ! Aloyau, le chant des îles. Elle est tellement offerte, consentante et lubrifiée que je dois adopter la technique du crawleur pour pouvoir respirer à bon escient. Un coup à droite, un coup à gauche, et Dieu pour tous ! Merci, papa ! La très superbissimo séance paradisiaque, extatique, complète.

Je la drive de première, la camarade jeune dame. Lorsqu’elle est sur le point de partir, hop, hoooo ! Doucement les basses, je décélère, pas qu’elle s’envole trop vite, la belle colombe bulgare. « Chanson bulgare » il annonçait papa, quand y avait fête de famille et qu’il s’en était pris un coup dans les carreaux. Je t’ai jamais raconté, depuis le temps qu’on se pratique ? « Chanson bulgare ! » Alors il chantonnait un truc dans le genre de Hanana hanana, hrrrr, pfuuuuut ! Qu’il achevait en se mettant l’index dans le nez, puis en suçant le médius subrepticement, en laissant croire qu’il s’agissait du même doigt, papa. Les noces, les communions, baptêmes. Catholiques, apostoliques romains, tous à la maison. « Chanson bulgare ! », là, t’étais sûr certain qu’il avait sa dose, mon cher chéri, une toute belle biture dans les vasistas, et qu’il atteignait la cote d’alarme. M’man le regardait avec crainte. « Chanson bulgare », ça annonçait la couleur, le degré d’alcool, l’imminence de la beurranche intégrale, profonde, qui affecterait la journée entière, de celle que seule une nuit de dorme peut guérir.

Et voilà que je l’entends, la chanson bulgare à papa, fredonnée par une fille en pâmade. Je la glousse moi-même dans la case-extase à la personne. Et puis, pour t’en reviendre, une fois qu’elle s’est ressaisie, je ré-accélère pour lui remonter la mayonnaise au plus haut niveau, point de rupture, cirage. Lalalahitou, lahilahitou… C’est chouette, la vie dans ces cas-là. Tu la crois éternelle et belle, pas mesquine ni dangereuse, juste à notre convenance, quoi. Une sorte de bonheur, dans un sens.

Mais à la longue, ralentis ou ralentis pas, mon Pierrot, faut qu’elle parte en apothéose, ma noble conquête. Chanson bulgare, pour lors, ça oui, tu peux croire. Une bramante éperdue, qu’au début tu crois à un exercice d’alerte, en mélodieux. Elle fait « Vouhahahahaaaaaa yaaaa lalaasaa ». Et ce que ce cri serait beau, dans les montagnes, le soir, au crépuscule, s’en allant d’écho en écho, à perte d’ouïe, vers les confins d’Europe centrale. Loin, tout là-bas, chez les Ruskis, et plus loin encore. J’en ai des frissons jusque sous la langue, de l’entendre. Je serais pas en train de lui filer un petit doigt subsidiaire dans l’oigne, pour lui parachever l’agrément, je me signerais, tant tellement t’es convaincu, à un moment de cette qualité, que tu le dois à Dieu seul. O, mon doux Seigneur, tu n’es pas descendu racheter nos fautes en pure perte, crois-le bien, et ta mort n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd !

Elle est là, ma Bulgare. Silencieuse, terrassée par le panard à grand spectacle qu’elle vient de prendre. Respirant saccadé, la poitrine ronflante. Le gars ma pomme, nanti d’un tricotin atomique, hésite à faire jouer son ventral. Une bite de cette monumentalité, faut s’en débarrasser d’une manière ou d’une autre. Tu veux te promener, toi, avec une hallebarde pareille ? Pour aller où, hé, l’aminche ?

Calcer la môme serait la moindre de mes choses. Dans l’état qu’elle se trouve, elle ne serait même pas capable de souffler sur une mouche qui lui butinerait le bout du pif. Mais justement, je me dis qu’une tringlée autoritaire manquerait d’élégance. J’ai réussi à faire reluire cette petite fée (goût bulgare) de cette délicate manière, lui sauter dessus maintenant histoire de me démembrer la mâture passerait pour une égoïsterie masculine. Les misters-videburnes de la vie, à la tienne ! Ce sont eux qui font la déplorable répute des matous. C’est à cause de leurs goujateries libérateuses que ces connes fondent l’M.L.F. Un mouvement de mal baisées et de gouines, moi je déclare depuis le début. Les glandes uniquement qui les ont incitées. Jamais tu trouveras parmi ces amazones (d’influence) des poulettes royalement sabrées, je jure. Le régiment des chattes en berne ! La carotte, nous voilà !

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6

Astuce percevable uniquement par les gens instruits, que les autres ne s’y attardent surtout pas, ça leur couperait le rythme admirable du récit.

San-A.
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7

Laisse-moi dire comme ça, je préfère.