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Desjani sortit ; derrière elle, l’écoutille donna l’impression de se refermer avec une violence inhabituelle. Geary exhala bruyamment et se tourna vers Rione. « Mes sujets d’inquiétude sont très nombreux, vous savez ?

— Je m’en suis plus d’une fois rendu compte », répondit Rione sur le même ton détaché.

Il la scruta un instant, stupéfait qu’elle pût, souvent au même moment, lui paraître à la fois si familière et si insondable. « À qui ai-je affaire, là ? À Victoria ou la coprésidente ? »

Elle lui jeta son habituel regard distant. « Tout dépend. Je m’adresse à John ou à Black Jack Geary ?

— Je suis toujours John Geary.

— Vraiment ? J’ai aperçu Black Jack l’autre jour. Il s’apprêtait à ordonner une exécution. Il en mourait d’envie.

— Il n’était pas le seul. » Geary détourna les yeux. « Peut-être avez-vous vu Black Jack. Mais Black Jack n’a pris aucune décision.

— Il s’en est fallu d’un cheveu, non ? » Rione se tenait à plus d’une longueur de bras et maintenait entre eux une distance tant physique qu’affective. « Quel effet ça faisait de savoir que vous pouviez le faire si l’envie vous en prenait ?

— Terrifiant.

— C’est tout ? »

Il prit une longue et profonde inspiration, tout en se remémorant les idées qui l’avaient traversé sur le moment. « Oui. Ça m’a flanqué une trouille d’enfer tellement c’était tentant. Parce que je voulais leur faire payer ce qu’ils avaient fait, ces imbéciles, tout en sachant que je jouirais de l’impunité. Et c’est cette certitude qui m’a effrayé. » Il la fixa droit dans les yeux. « Et vous, que ressentez-vous ?

— Moi ? » Elle secoua la tête. « Pourquoi devrais-je ressentir quelque chose ?

— Est-ce à dire que c’est fini entre nous ? C’est ce que vous êtes venue m’annoncer ? C’est pour cette raison que vous m’évitez depuis la réunion ?

— Fini ? » Apparemment, il fallut à Rione une bonne minute pour réfléchir à la question avant de secouer de nouveau la tête. « Non… Il y a des… d’autres problèmes que je dois régler. Néanmoins, je souhaite rester proche de John Geary. Je crois qu’il aura besoin de moi.

— Et Black Jack ? » s’enquit Geary, non sans se rappeler qu’elle lui avait brutalement déclaré que sa loyauté allait avant tout à l’Alliance plutôt qu’à lui.

« S’il réapparaissait, j’aimerais aussi me trouver non loin », répondit-elle sereinement, d’une voix quasiment dépourvue d’émotion, tout en soutenant le regard de Geary.

Pour me contraindre à rester intègre ? se demanda-t-il. Ou pour veiller à vous trouver dans une position qui vous permettra de profiter d’un pouvoir dont Black Jack disposerait sans hésitation ?

Voire, en me poignardant pendant mon sommeil, pour vous assurer qu’il ne cause aucun tort à l’Alliance ? Aurais-je jamais imaginé qu’un jour je coucherais avec une femme capable de tuer – littéralement – pour préserver ce en quoi elle croit ? Et en quoi je crois tout autant ?

Au moins pourrai-je moi aussi la tenir à l’œil.

« L’espace de l’Alliance est encore très loin, déclara-t-il. Nous le regagnerons malgré tout, quoi que les Syndics nous opposent. La flotte rentrera au bercail. Et le capitaine John Geary aussi. L’aide que tu pourras m’apporter sera toujours la bienvenue. Comme d’ailleurs ta présence à mes côtés. Presque toujours, en tout cas.

— Je suis désormais persuadée que la flotte retournera chez nous, affirma tranquillement Rione. Nous verrons bien si John Geary, lui, y parviendra. »

Remerciements

Je suis redevable à Anne Sowards, ma directrice de collection, de ses précieux soutien et corrections, et à Joshua Bilmes, mon agent, de ses conseils et de son assistance inspirés. Merci aussi à Catherine Asaro, Robert Chase, J.G. (Huck) Huckenpohler, Simcha Kuritzky, Michael LaViolette, Aly Parsons, Bud Sparhawk et Constance A. Warner de leurs suggestions, commentaires et recommandations. Ainsi qu’à Charles Petit pour ses conseils relatifs aux combats spatiaux.