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<МАТЕРИАЛЫ К ГЛАВЕ IV>
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L’UNITÉ ALLEMANDE

Qu’est-ce que le parlement de Francfort? L’explosion de l’Allemagne idéologue. L’Allemagne idéologue — son histoire.

L’idée unitaire est son œuvre propre. Elle ne vient pas des masses, de l’histoire. — Ce qui le prouve, c’est l’utopie, le manque du sens de la réalité, qui ne manque jamais aux masses, mais presque touj <ours> aux lettrés.

L’unité allemande = prédominance européenne, mais où en sont les conditions?

Qu’était l’ancien Empire germanique aux temps de sa puissance? C’était un Empire, dont l’âme était romaine et le corps slave (conquis sur les Slaves). Ce qu’il y avait d’Allemand p<our ainsi> d<ire> ne contient pas l’étoffe nécessaire pour un Empire.

Entre la France qui pèse sur le Rhin et l’Europe Orientale, gravitant vers la Russie, il y a place pour de l’indépendance, mais non pour de la suprématie.

Or, une pareille condition politique, honnête, mais non prépondérante, appelle la fédération et se refuse à l’unité.

Car l’unité, le système unitaire suppose une Mission, et l’Allemagne n’en a plus…

Mais même, dans les étroites limites, l’unité organique est-elle possible pour l’Allemagne?

Le dualisme inhérent à l’Allemagne.

L’Empire avait été la formule, destinée à le conjurer. Cette formule s’est trouvée insuffisante. L’Empire, réalisé à demi; le dualisme persistant à travers l’Empire.

L’Empire, ce qui en était l’âme, brisé par la Réforme, et, par contre, le dualisme consacré par elle.

La guerre de 30 ans l’a organisé. Le dualisme devenu l’état normal de l’Allemagne. — Autriche, Prusse.

Cela a duré ainsi jusqu’à nos jours. La Russie, le véritable Empire, en les ralliant à elle a endormi l’antagonisme, mais ne l’a pas supprimé.

La Russie écartée, la guerre recommence.

L’unité impossible par principe, parce que… avec l’Autriche point d’unité. Sans l’Autriche pas d’Allemagne. L’Allemagne ne peut pas devenir Prusse, parce que la Prusse ne peut pas devenir Empire.

Empire suppose légitimité. La Prusse est illégitime.

L’Empire est ailleurs.

Provisoirement il y aura deux Allemagnes. C’est leur état de nature — l’unité leur viendra du dehors.

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UNITÉ D’ALLEMAGNE

Toute la question de l’unité d’Allemagne se réduit maintenant à savoir si l’Allemagne voudra se résigner à devenir Prusse.

Il faudrait, bien entendu, que l’Allemagne le voulût volontairement. Car la Prusse est hors d’état de l’y forcer. Pour l’y forcer, il n’y a que deux moyens. La Révolution — moyen impossible pour un gouv<ernemen>t régulier; la conquête — impossible — à cause des voisins.

D’autre part, le roi de Prusse, par la nature même de son origine, ne peut jamais être empereur d’Allemagne. — Pourquoi cela? Par la même raison qui fait que Luther n’aurait jamais pu devenir Pape.

La Prusse n’étant autre chose que la négation de l’Empire d’Allemagne.

Une négation réussie —

Le principe d’unité pour l’Allemagne n’est plus en Allemagne…

<МАТЕРИАЛЫ К ГЛАВЕ V>
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L’AUTRICHE

Quelle était la signification de l’Autriche dans le passé? Elle exprimait le fait de la prédominance d’une race sur une autre, de la race allemande sur la race slave.

Comment ce fait a-t-il été possible? à quelle condition?.. l’explication historique de la chose (seulement dynastique).

Ce fait de la prédominance allemande sur les Slaves infirmé par la Russie.

Aboli par les derniers événements.

Qu’est-ce que l’Autriche est maintenant et que prétend-elle être?

L’Autriche, devenue constitutionnelle, a proclamé la Gleichberechtigung, l’égalité du droit pour les différentes nationalités. — Quelle en est la signification?

Est-ce un système de neutralité générale? une pure négation?

Mais l’existence d’un grand Empire, basée sur une négation, est-elle possible?

La loi constitutionnelle est la loi de la majorité. Or, la majorité en Autriche étant slave, l’Autriche devrait devenir slave. — Cela est-il probable? ou même possible?

L’Autriche peut-elle cesser d’être allemande sans cesser d’être?

Rapports entre ces deux races politiques et psychologiques (v<oir> Fallmereyer).

L’oppression allemande n’est pas seulement une oppression politique, elle est cent fois pire. Car elle découle de cette idée de l’Allemand que sa prédominance sur le Slave est de droit naturel. De là un malentendu insoluble et une haine éternelle.

P<ar> c<onséquent> l’impossibilité d’une sincère égalité de droit. Mais l’Allemand plie devant le fait accompli — comme en Russie. Ainsi la Gleichberechtigung, proclamée par l’Autriche, n’est qu’un leurre.

Elle est allemande et restera allemande.

Qu’en résultera-t-il? Une guerre civile permanente des diverses nationalités non-allemandes contre les Allemands de Vienne, aussi bien que de ces nationalités entr’elles, au moyen de la légalité constitutionnelle.

Et c’est ainsi que la domination autrichienne au lieu d’être une garantie d’ordre ne sera qu’un ferment de Révolution.

Populations slaves obligées de se faire révolutionnaires pour maintenir leur nationalité contre un pouvoir allemand.

La Hongrie — qui, dans un Empire slave, aurait tout naturellement accepté la place subordonnée, que sa position lui fait. Acceptera-t-elle, vis-à-vis de l’Autriche, la condition que celle-ci prétend lui faire?..

Graves inconvénients, dangers — et finalement impossibilité — résultant de tout ceci pour la Russie.

Après cela l’Autriche est-elle possible? et pourquoi existerait-elle?

Une dernière réflexion.

L’Autriche aux yeux de l’Occident n’a d’autre valeur que

d’être une conception antirusse, et cependant elle ne saurait exister sans l’aide de la Russie.

Est-ce là une combinaison viable?..

La question pour les Slaves de l’Autriche se réduit à ceci: ou rester Slaves en devenant Russes, ou devenir Allemands en restant Autrichiens.

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L’Autriche — n’a plus de raison d’être. On a dit: si l’Autriche n’existait pas, il faudrait l’inventer — et pourquoi?

Pour s’en faire une arme contre la Russie, et l’événement vient de prouver que l’assistance, l’amitié, la protection de la Russie est une condition de vie pour l’Autriche.

<МАТЕРИАЛЫ К ГЛАВЕ VI>
LA RUSSIE

Les Occidentaux jugeant la Russie, c’est un peu comme les Chinois jugeant l’Europe ou plutôt les Grecs (Greculi) jugeant Rome. Ceci paraît être une loi de l’histoire: jamais une société, une civilisation n’a compris celle qui devait lui succéder.

Ce qui les induit en erreur encore davantage, c’est la colonie occidentale des Russes civilisés, qui leur renvoie leur propre voix. — La moquerie de l’écho.

L’Occident, ne voyant jusqu’à présent dans la Russie qu’un fait matériel, une force matérielle.

Pour lui la Russie est un effet sans cause.

C<’est >-à-d<ire> qu’idéalistes, ils méconnaissent l’idée.

Savants et philosophes, ils ont supprimé, dans leurs aperçus historiques, toute une moitié du monde européen.

Et cependant, en présence de cette force purement matérielle, d’où leur vient ce quelque chose entre le respect et la crainte, le sentiment de l’awe, qu’on n’a que pour l’autorité?..

Ici encore l’instinct plus intelligent que la science. Qu’est-ce donc la Russie? Que représente-t-elle? Deux choses: la race slave, l’Empire Orthodoxe.

1) La race.

Le panslavisme, tombé dans le domaine de la phraséologie révolutionnaire. — Abus qu’on a fait de la nationalité. Costume de masque pour la Révolution. Les panslaves littéraires sont des idéologues allemands tout comme les autres.

Le panslavisme réel est dans les masses. Il se révèle au contact du soldat russe et du premier paysan slave venu, slovaque, serbe, bulgare etc., même magyar. Ils sont tous solidaires vis-à-vis du немец. Le panslavisme est encore ceci:

Pas de nationalité politique possible pour les Slaves en dehors de la Russie.

Ici vient se placer la question polonaise (voir l’article de St. Priest. Rev <ue> des D<eux> M<ondes> 1-er №).

2) L’Empire.

La question de race n’est que secondaire ou plutôt ce n’est pas un principe. C’est un élément. Le principe plastique c’est la tradition orthodoxe.

La Russie est orthodoxe plus encore que slave. C’est comme orthodoxe qu’elle est dépositaire de l’Empire.

Ce que c’est que l’Empire? Doctrine de l’Empire. L’Empire ne meurt pas. Il se transmet. Réalité de cette transmission. Les 4 Empires passés. Le 5-ième définitif.

Cette tradition niée par l’école révolutionnaire au même titre que la tradition dans l’Eglise.

C’est l’individualisme niant l’histoire.

Et cependant l’idée de l’Empire a été l’âme de toute l’histoire de l’Occident.

Charlemagne. Charles V. Louis XIV. Napoléon.

La Révolution l’a tuée, ce qui a commencé la dissolution de l’Occident. Mais l’Empire, en Occident, n’a jamais été qu’une usurpation.

C’est une dépouille que les Papes ont partagée avec les Césars d’Allemagne (de là leurs discordes).

L’Empire légitime est resté attaché à la succession de Constantin. — Montrer et démontrer la réalité historique de tout ceci.

Ce que c’était que l’Empire d’Orient (fausses vues de la

science occidentale sur l’Empire d’Orient) transmis à la Russie.

C’est comme Empereur d’Orient que le царь est Empereur de Russie.

«Волим царя восточного, православного», — disaient les Petits-Russes et disent tous les orthodoxes d’Orient, slaves et autres.

Quant aux Turcs, ils ont occupé l’Orient orthodoxe pour le mettre à couvert des Occidentaux — pendant que l’Empire légitime s’organisait.

L’Empire est un:

l’Eglise orthodoxe en est l’âme, la race slave en est le corps. Si la Russie n’aboutissait pas à l’Empire, elle avorterait.

L’Empire d’Orient: c’est la Russie définitive.

<МАТЕРИАЛЫ К ГЛАВЕ VII>
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LA RUSSIE ET NAPOLÉON

On a fait de la rhétorique avec Napoléon. On en a méconnu la réalité historique, et voilà pourquoi on en a manqué la Poésie.

C’est un centaure — moitié Révolution, moitié… mais il tenait à la Révolution par les entrailles.

L’histoire de son sacre est le symbole de toute son histoire. Il a, dans sa personne, essayé de faire sacrer la Révolution. C’est ce qui a fait de son règne une parodie sérieuse. La Révolution avait tué Charlemagne, lui a voulu le refaire. — Mais depuis l’apparition de la Russie Charlemagne n’était plus possible…

De là le conflit inévitable entre la Russie et lui. Ses sentiments contradictoires à l’égard de la Russie, attrait et répulsion.

II aurait voulu partager l’Empire qu’il ne l’aurait pas pu. L’Empire est un principe. Il ne se partage pas.

(Si l’histoire d’Erfurt est vraie, c’est le moment de la plus grande aberration dans les directions de la Russie.)

Chose remarquable: l’ennemi personnel de Napoléon est

l’Angleterre. Et cependant c’est contre la Russie qu’il s’est <нрзб.>. C’est que c’était là son véritable adversaire — la lutte entre lui et elle, c’était la lutte entre l’Empire légitime et la Révolution couronnée.

Lui-même à la manière antique a prophétisé sur elle: «La fatalité l’entraîne. Que ses destinées s’accomplissent».

Он сам, на рубеже России —Проникнут весь предчувствием борьбы —Слова промолвил роковые:«Да сбудутся ее судьбы́…»И не напрасно было заклинанье:Судьбы́ откликнулись на голос твой —И сам же ты, потом, в твоем изгнанье,Ты пояснил ответ их роковой…
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Napoléon, c’est la parodie sérieuse de Charlemagne… N’ayant pas le sentiment de son droit, il a toujours joué un rôle, et c’est ce quelque chose de mondain qui ôte toute grandeur à sa grandeur. Sa tentative de recommencer Charlemagne n’était pas seulement un anachronisme comme pour Louis XIV, pour Charles V, ses devanciers, mais c’était un scandaleux contresens. Car elle se faisait au nom d’un Pouvoir, la Révolution, qui s’était donné pour mission essentielle d’essuyer jusqu’aux derniers vestiges de l’œuvre de Charlemagne.