Я также просила вас отписать мне, есть ли в Вене хорошие меха, однако не затрудняйтесь, я случайно нашла то, что искала, и теперь напоминаю вам лишь о чае, который вы обещали мне прислать.
Я все еще сижу взаперти. Погода такая холодная и ненастная, что я не осмеливаюсь высунуть на улицу нос, хотя почти совсем поправилась; к тому же меня страшит налетевший на нас шквал вечеров, а через несколько дней состоится грандиозный бал, который Серсэ дает в честь греческой депутации*.
Вот сонливец оживает; он хочет вещать — слушайте:
«Я решительно вырываюсь из пут апатии, дабы писать тебе при посредстве лучшей половины моего существа, сиречь той, что не так ленива. Я ждал, что Крюденер привезет мне письмо от тебя, но он привез лишь новое доказательство нашего сродства в той склонности к сибаритству, которая заставляет нас предпочитать мысленную переписку всякой другой; на самом деле, мне важнее всего было бы узнать, можем ли мы надеяться оторвать тебя на несколько дней от твоей ликвидации и — тут моя строптивая рука восстает против меня, заявляя, что я мелю совершеннейший вздор, не заслуживающий того, чтобы быть положенным на бумагу даже ею с ее скверным правописанием, но вот, однако ж, вещь, волнующая меня до глубины души: есть ли у тебя новости из Москвы? — Судя по последнему письму, которое я получил от бедных стариков, они страшно встревожены нашим молчанием и положительно уверены, что ты умер от холеры*.
Рискуя показаться не в меру болтливым чиновнику почтовой конторы, который вскроет это письмо, не могу не сказать тебе несколько слов о политике. По-видимому, все наставительные речи Поццо* в Берлине не вдохнули в Пруссию той благословенной отваги, коей ей недостает, и она твердо решилась не ввязываться в драку с Францией из-за Антверпена*; но что случилось бы, если бы король Вильгельм, более воинственный, нежели его родственник*, вздумал ударить по французам, — вот в чем, по-моему, весь вопрос, и совершенно очевидно, что в настоящую минуту в Европе нет человека, который мог бы это предсказать. В ожидании сих великих событий мы вращаемся здесь в весьма тесном мирке провинциальной столицы; серьезно занят здесь один Потемкин, который все так же сходит с ума по своей богине Грации, с той только разницей, что теперь, ввиду времени года, он выделывает свои штучки перед гораздо более полным партером. Временами в нем вновь пробуждается бешеная ревность к Серсэ, и вскорости она получит новую пищу в связи с балом, который сей последний собирается задать во славу регентства*, а по твердому убеждению Потемкина — в честь прекрасной Розы».
Und jetzt schreibe ich kein Wort mehr.[6]
Прощайте, мой друг.
«Что касается моего здоровья», — речь идет о его здоровье, — «то меня мучает ге-рой, говоря сокращенно, дабы не спугнуть моей руки, которая уже выходит из себя и топочет ногами. Так что, прощай» — и я повторяю: прощайте. Н. Т.
Нессельроде К. В., 22 октября/3 ноября 1835*
Munich. Ce 3 novembre 1835
Monsieur le Comte,
Après avoir longtemps hésité, je prends le parti de m’adresser directement à Votre Excellence. Je ne me dissimule pas ce que cette démarche peut avoir de hasardé. Mais je me trompe fort, ou c’est précisément cela qui servira à l’excuser à ses yeux. Votre Excellence comprendra aisément que pour m’y déterminer, il ne fallait pas moins qu’une absolue nécessité d’une part et de l’autre une confiance absolue dans l’équité bienveillante de son caractère. C’est cette équité que j’invoque maintenant comme le meilleur et le plus sûr intercesseur que je puisse avoir auprès d’elle.
Je tâcherai d’être aussi concis que possible.
Monsieur le Comte, j’ai à peine l’honneur d’être connu de vous, et c’est ma propre cause que j’ai à plaider. Deux circonstances bien décourageantes, si je devais la plaider devant tout autre que Votre Excellence.
Dans l’entrevue que vous m’avez fait l’honneur de m’accorder, Monsieur le Comte, lors de votre dernier séjour à Carlsbad et dont je conserve un si reconnaissant souvenir Votre Excellence a daigné m’assurer* qu’elle ne manquerait pas de songer à moi, à la première vacance qui viendrait à se présenter. Or, j’ai été informé, à la suite du retour du Prince Gagarine que Mr de Krüdener serait incessamment appelé à une nouvelle destination*. La place de 1er secrétaire de légation à Munich va donc devenir vacante. J’ose la demander à Votre Excellence.
Voici à peu près ce que j’ai à dire en faveur de cette demande. Et d’abord, je me garderai bien de rappeler ici qu’il y a 13 ans que je sers à cette mission. Je sais que la durée du temps et la succession des années ne sauraient constituer un titre valable.
Je ne me réclamerai pas même des témoignages favorables* que l’obligeance des chefs de la mission, où je sers, a bien voulu, à plusieurs reprises, m’accorder auprès de Votre Excellence. Ces témoignages peuvent être l’expression d’une bienveillance toute personnelle.
Mais il y a d’autres circonstances que j’invoquerai plus volontiers à l’appui de ma demande.
Ainsi, p<ar> ex<emple>, qu’il me soit permis de faire observer à Votre Excellence que depuis 7 ans, c’est-à-dire, depuis le départ du Comte Woronzow, c’est moi qui ai été chargé, en très grande partie, de la correspondance politique que les chefs de mission qui, depuis ce temps-là, se sont succédé au poste de Munich ont eu l’honneur d’entretenir avec Votre Excellence*. J’oserai même ajouter, sans craindre d’être démenti par qui que ce soit, que parmi les rapports qui ont plus particulièrement fixé son attention et mérité son suffrage, il y en a peu qui ne soient de moi: tout sur la question grecque* que sur les affaires de ce pays-ci. Ce fait Mr Potemkine, avec sa loyauté accoutumée, s’est toujours plu à le reconnaître, et le Prince Gagarine, non moins généreux et non moins loyal, ne se refuserait certainement pas à l’appuyer de son témoignage. Si je me permets d’en faire mention dans cette circonstance, c’est qu’il me paraît prouver, autant que pourraient le faire des suffrages plus explicites, l’opinion favorable que ces deux chefs ont bien voulu se former sur mon compte, aussi bien que la confiance, dont ils m’ont constamment honoré.
Et maintenant, Monsieur le Comte, me serait-il permis de vous expliquer pourquoi je sollicite la vacance du poste de Mr Krüdener de préférence à toute autre? Oserai-je avouer à Votre Excellence que je ne puis mettre à profit les bienveillantes dispositions qu’elle a daigné me témoigner qu’à la condition d’obtenir précisément la faveur que je réclame.
Il y a des aveux auxquels la rigueur même des circonstances ne saurait nous contraindre, si la noblesse d’âme de celui qui les reçoit ne venait à notre secours. C’est de cette nature que sont les considérations que j’ai à faire valoir en ce moment.
Bien que destiné à avoir, un jour, une fortune indépendante, je me trouve, depuis des années, réduit à la triste nécessité de vivre du service. La modicité de cette ressource, hors de toute proposition avec la dépense à laquelle me condamne la position sociale où je me trouve placé, m’a forcément imposé des engagements que le temps seul peut me mettre à même de remplir. C’est déjà là un premier lien qui me retient à Munich. Un déplacement, même avantageux sous le rapport du service, même accompagné d’un avancement, m’obligerait nécessairement à des dépenses nouvelles, qui, s’ajoutant aux anciennes, pourraient à tel point accroître les embarras de cette position, que la faveur que Votre Excellence croirait m’avoir accordée, en deviendrait illusoire par l’impossibilité matérielle où je me trouverais d’en profiter.
Or j’ai eu l’honneur de vous dire, Monsieur le Comte, que j’avais besoin du service pour vivre. J’insisterais beaucoup moins sur cette considération, je vous assure, si j’étais seul… mais j’ai une femme et deux enfants*. Certes, personne ne saurait être plus persuadé que je ne le suis que dans une position précaire et subalterne, comme la mienne, le mariage est la plus impardonnable des imprudences. Je le sais, puisqu’il y a 7 ans que je l’expie*. Mais je serais profondément malheureux, je l’avoue, si l’expiation de ce tort s’étendait à trois êtres qui en sont parfaitement innocents.